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Le progrès technique a-t-il un sens?

Publié le 25/02/2005

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technique
L'outil sera ainsi la traduction matérielle de l'intelligence de l'homme : « Ce n'est pas parce qu'il a des mains que l'homme est le plus intelligent des êtres, mais c'est parce qu'il est le plus intelligent qu'il a des mains » (Aristote, Les parties des animaux). L'outil, ou l'objet conçu et fabriqué par l'homme pour exécuter son travail, est considéré comme un prolongement naturel de la main. Mais la véritable innovation est la machine, puisqu'elle a un fonctionnement autonome, et peut ainsi remplacer l'homme sur de nombreuses tâches à accomplir. Mais la machine, aussi « intelligente » soit-elle, reste dépendante de l'homme : elle ne se fabrique ni ne se répare elle-même. Alors la capacité de fabriquer des outils ou des machines apparaît, au même titre que le langage, comme indissociable de l'humanité : « le progrès technique est lié au progrès des symboles techniques du langage » (Leroi-Gourhan, Le geste et la parole).   II. Le progrès technique en question        a. La technique s'emploie le plus souvent à transformer la nature. Et il y a là forcément de la part de l'homme un affront vis-à-vis des dispositions naturelles. Ainsi les anciens Grecs étaient attentifs à ne pas violenter la nature pour ne pas s'attirer la colère des dieux.

Le progrès technique est l’évolution des manières ou des méthodes permettant d’améliorer les moyens de parvenir à une fin. La technique, à la différence de l’art, vise l’utilité qu’elle ne peut obtenir qu’au moyen d’une économie de moyens et d’un maximum d’efficacité. La réussite de la technique se mesure au degré d’efficacité des moyens mis en œuvre pour accroître  les capacités d’une machine, améliorer la gestion d’une entreprise, ou faciliter la maîtrise de l’homme sur la nature. Même si l’on pense qu’il n’y a pas de différence essentielle entre un radiateur électrique et un feu de cheminée, puisque leur fonction est la même, il n’en reste pas moins que l’homme tend à s’affranchir de la nature, et ce en concevant des moyens plus efficaces selon lui. Mais le progrès technique ne représente-t-il pas un danger, soit par rapport aux relations humaines, soit en fonction de la difficulté de contrôler les conséquences de ses produits ?

technique

« Heidegger: La technique 1.

Le projet cartésienPour Heidegger, l'ère moderne réalise le projet cartésien de maîtrise et dedomination de la nature.

Elle est l'ère où se manifeste dans toute son ampleurla technique, la mobilisation de toutes les forces en vue d'une exploitation.Toute la nature est devenue, non plus objet de contemplation ou de pensée,mais un fonds exploitable et calculable, y compris l'homme lui-même qui n'enest que le gérant.

Ainsi, le Rhin, dont le poète savait dire le mystère, n'estplus qu'une énergie électrique potentielle, qu'une source d'énergie sommée dese livrer (La Question de la technique). 2.

La signification de la techniqueCette description du monde technique n'est pas, pour Heidegger, l'occasionde s'inquiéter pour l'homme, au sens où il le croirait menacé par descatastrophes, mais de diagnostiquer un nouveau rapport de l'homme à l'Êtrequi s'annonce.

D'une part, l'étant, l'ensemble de ce qui est, est sommé de selivrer sous une forme calculable (ainsi, le scientifique questionne tel ou telphénomène pour en obtenir une maîtrise mathématique) ; d'autre part,l'homme lui-même est sommé d'étendre sa main ordonnatrice, de tout planifieret soumettre à ses calculs.

Le danger de la technique est l'illusion qu'ellesuscite chez l'homme de pouvoir se rencontrer lui-même dans ce qui est, et donc de ne jamais pouvoir exister authentiquement. HEIDEGGER : DIRE "OUI" ET "NON" À LA TECHNIQUE Le développement accéléré et envahissant de la technique dans le monde moderne oblige à repenser les rapportsque l'homme entretient avec elle : primitivement instrument de l'homme, la technique semble en effet en passe defaire de l'homme son instrument.

Aussi est-ce au moyen de se libérer de la technique tout en l'utilisant que nousinvite à réfléchir Heidegger. « Nous pouvons utiliser les objets techniques et nous en servir normalement, mais en même temps, nous en libérer,de sorte qu'à tout moment nous conservions nos distances à leur égard.

Nous pouvons faire usage des objetstechniques comme il faut qu'on en use.

Mais nous pouvons, du même coup, les laisser à eux-mêmes comme ne nousatteignant pas dans ce que nous avons de plus intime et de plus propre.

Nous pouvons dire "oui" à l'emploiindispensable des objets techniques et nous pouvons en même temps lui dire "non", en ce sens que nous lesempêchions de nous accaparer et ainsi de fausser, brouiller et finalement de vider notre être.

Mais si nous disonsainsi à la fois "oui" et "non" aux objets techniques, notre rapport au monde technique ne devient-il pas ambigu etincertain ? Tout au contraire.

Notre rapport au monde technique devient, d'une façon merveilleuse, simple etpaisible.

» ordre des idées 1) Une idée centrale : Nous pouvons utiliser les objets techniques sans être asservis par eux. 2) Explicitation : Nous pouvons utiliser ces objets en les maîtrisant, c'est-à-dire- en les maintenant dans leur statut d'objet, c'est-à-dire séparés de nous-mêmes, n'atteignant pas notre être,notre intimité ;- en veillant à ce qu'il nous accaparent pas, qu'ils ne réduisent pas notre liberté. 3) Remarque finale : Une telle attitude vis-à-vis de la technique n'est nullement ambiguë ni conflictuelle, mais toutau contraire simple et paisible.

III.

la dérive technocratique a.

Le monde s'ouvre sur un horizon strictement utilitaire.

Aussi, toute réflexion porte sur l'action et son efficacité.

C'est le pragmatisme qui ouvre cette voie d'une lutte contre l'irrationnel, et d'une technocratisation de lasociété.

L'orientation technocratique désigne le pouvoir des techniciens ainsi que l'idée que l'action de gouverner estune action technique (gestion technocratique).

Dès lors les techniciens dirigent le pendant socio-économique de lasociété industrielle.

Ainsi J.

Habermas dira que la démocratie n'est plus un gouvernement du peuple par le peuple. Le peuple n'a qu'un rôle périodique consistant à voter pour des hommes auxquels on attribue des compétencestechniques.

Et le système social évolue au rythme du progrès scientifique et technique.

Habermas s'inquiète surtoutde l'idéologie technocratique qui s'implante dans la conscience des hommes (cf.

La technique et la science comme idéologie ). b.

On remarque aussi que les jugements moraux et religieux sur la technique ont peu d'effets.

Car il apparaît que. »

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