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Le relativisme moral est-il une doctrine immorale ?

Publié le 17/12/2009

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C) Conséquences du relativisme philosophique : immoralité, caprice des moeurs, dégoût de la vie, anarchie. III. Le relativisme moral comme méthode : A) Le principe de l'action : jugement exact des circonstances et acceptation des conditions imposées par le milieu. B) La valeur de Faction : se mesure à l'efficacité avec laquelle un idéal moral s'inscrit dans les moeurs et dans les institutions. C) Le goût de l'action suppose la confiance du sujet dans la possibilité de faire ou de construire réellement quelque chose. CONCLUSION. ? La méthode relativiste en morale, qui assure que ces conditions seront remplies, nous libère de l'obsession d'un problème factice, celui précisément que signalait l'introduction.   SECONDE CORRECTION Le thème de cet énoncé porte sur la nature de la morale, son essence, ce qui en fait la teneur afin d?en saisir les conditions et réquisits élémentaires. Saisir les conditions ou réquisits élémentaires de l?essence de la morale est exigé dans le cadre d?une pensée se proposant d?interroger la possibilité d?un sens contradictoire de la morale : d?une morale (celle du relativisme) qui soit immorale. A cette fin doit être mise en ?uvre une tentative généalogique de déterminations des caractéristiques (idéo)logiques de la morale alors pensée en termes d?infrastructure, autrement dit de doctrine.

« Voilà annoncé le problème de cet énoncé : juger de l'immoralité d'une morale.

Les conditions d'une telle enquêteconsistent à présupposer la pluralité coexistante de morales diverses, c'est-à-dire qu'une telle enquête exige de sesituer antérieurement à toute axiologie établie, car dans le cas contraire (juger de la moralité d'une morale, enl'occurrence le relativisme, à l'aune de valeurs déjà détenues), le relativisme serait toujours déjà condamné.

Ainsi,si la moralité d'une morale ne peut être jugée par des valeurs préexistantes et présupposées mais qu'elle doit toutde même pouvoir se trouver évaluée par une norme (car sinon, dans l'absence de possibilité de norme ou de critèrede jugement, c'est le relativisme qui déjà serait donné gagnant), cela ne pourra se faire qu'à l'aune sa rationalité,autrement dit de sa cohérence doctrinale : la relation entre doctrine et morale forme le nœud de la problématique. En conséquence de ce problème dégagé, deux enjeux structurent le développement du propos : premièrement,investiguer les relations qu'entretiennent le relativisme et l'universel dans la prétention à l'érection en une morale ;puis, dans un second mouvement de l'argumentation, tenter de débusquer l'existence d'une contradiction interne etintrinsèque à la notion même de relativisme, dans sa relation à la morale, pour en déterminer (ou non) l'immoralité,autrement dit ici : l'incohérence doctrinale. I.

Relativisme et universel Le relativisme se fonde en un constat de fait.

Il est la conséquence d'un savoir empirique acquis dans laconfrontation patente à l'existence de systèmes pluriels de morale, c'est-à-dire qu'il n'est que la conscience de lacontextualité (temporelle et spatiale, ou plutôt géographique et historique) des valeurs et de leur code.

En ceci, ilse trouve opposé de front à ce qui résonne dans le terme de “ morale ” (que l'on devrait pouvoir majusculé) :l'absolu.

La Morale est ce qui, s'inscrivant dans une logique verticale, prétend s'assurer la domination etl'ordonnancement des régimes de vie par la référence à la nécessité dont elle se revendique (en dernière instance,le divin – ou l'homme divinisé) et qu'elle affirme comme universalité. Le problème du relativisme moral s'articule ainsi : élever le fait , en d'autres termes l'expérience de la relativité, au droit , c'est-à-dire à la nécessité de la morale.

Voilà le processus que doit suivre le relativisme afin de prétendre à s'élaborer comme une doctrine morale.

Quelle en est la légitimité ? La condition de la moralité du relativisme, la reconnaissance de l'essence morale du relativisme aspirant à laformulation doctrinale, ou encore la possibilité de l'universalisation et le devenir-nécessaire du fait consiste àaffirmer la possibilité pour le relatif de devenir absolu.

Telle est la (in)consistance du relativisme moral : prétendresoi-même valoir comme norme universelle en tant que affirmant la nécessité du relatif – ce en quoi il est à souligner qu'il répond à l'impératif d'universalité de la Morale, et est donc une morale (de même que la nouvelle Académiedéfendait dogmatiquement la vérité de la non-vérité, ou du scepticisme) : il est universel que tout est relatif ! n'ya-t-il pas la cercle logique ? II.

La contradiction interne Afin de souligner le sens et l'existence dudit cercle doit être circonscrite le terme de doctrine.

Une doctrine sedéfinit comme un corps de notions et de propositions assurant dans et par la cohérence formelle de leur structuredes prescriptions pratiques (mode et règle de vie) ou théorique (méthodologie).

En outre reste à signaler quel'organisation formelle de ce corps s'articule au regard de la finalité escomptée qui n'est autre que (la prétention à)la vérité. En revenant au cercle du relativisme moral plus haut explicité, le problème consiste alors en ce qu'il se constituecomme paradoxe en tant qu'il prétend se soustraire au principe logique de la récursivité (voir les paradoxes deRussell dans le cadre de la théorie des ensembles) : le relativisme moral prétend ne pas être soumis à ce que sathèse érige en principe – à savoir, la relativité.

La relativité (morale) serait donc vraie et nécessaire. En conséquence, l'immoralité du relativisme moral est consécutive à son caractère non-doctrinal, c'est-à-dire à sonnon-respect des règles formelles et logiques de cohérence doctrinale, à son irrationalité ou illogicité.

Incapable dese formuler comme doctrine, il ne peut donc également prétendre à se fonder en la nécessité et aspirer àl'universalité – ce qui sont les critères de la Morale telle que plus haut définie.

Il est donc immoral. Conclusion - Dire du relativisme qu'il est immoral fait suite à son jugement par le “ tribunal de la raison ”.

Mais n'est-ce pas dès lors, et au principe, soumettre la possibilité de la relativité à de l'universel autre que lui en l'yinscrivant ? Un relativiste conséquent pourrait toujours balayer d'un revers de la main les arguments de la raison.En cela il en signifie les limites.

Mais alors ce ne serait pour lui que misologie, c'est-à-dire nihilisme, oudogmatisme : donc immoralité !. »

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