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Le repentir a-t-il un sens?

Publié le 08/04/2005

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La punition se doit donc d'être réparatrice et donc en rapport avec la faute commise. L'élève qui sera responsable du désordre d'une classe aura pour punition de ranger la classe. La punition est donc propédeutique au repentir. La punition est ce qui permet à l'individu de prendre conscience de sa faute. C'est un repentir externe. Le repentir à la différence de la punition est sentiment intérieur qui est source de souffrances et de peines. Celles-ci ne sont pas une fin en soi mais un moyen de ne plus recommencer. Le seul repentir authentique semble être celui qui est à l'origine de la prise de conscience d'une exigence éthique et qui est le fruit d'une action qui ne se voulait originairement pas mauvaise. C'est ainsi qu'Aristote dans l'Ethique à Nicomaque III, assigne au repentir le rôle de prise de conscience d'un acte qui à l'origine ne se voulait pas mauvais.   Conclusion   Le repentir par sa forme rappelle le verbe actif « se repentir », et en tant que tel il est un acte, tout du moins une répétition de l'acte.

 

Deux grandes attitudes face au repentir semblent co-exister : une attitude religieuse, éthique qui voit dans le repentir une prise de conscience du mal et une exigence face à soi-même de le réparer ; une attitude plus radicale qui voit dans ce dernier un redoublement du mal, une excuse qui permettrait tout dans la perspective d'un repentir toujours possible. Autrement dit le repentir serait en lui-même et par lui-même permissif. Le repentir en effet est paradoxal dès lors qu'il se veut retour sur un acte qui a déjà été effectué – le repentir comme remontée impossible du fleuve du temps. Cependant cette remontée n'est pas effacement de l'action car le temps ne fait qu'avancer du passé vers l'avenir, cette remontée est symbolique et prometteuse de projet, de « projet-réparation «. Cependant le repentir comme réparation a-t-il toujours un sens ? Se repentir du meurtre de quelqu'un ne ramènera pas la personne, mais en même temps l'absence de repentir n'est-elle pas manifestation de monstruosité ? On le voit cette notion est complexe : dans quelle mesure le repentir acte impossible participe-t-il néanmoins de l'humanité en l'homme ?

 

« II.III.IV. 1.

Juridiquement le droit de repentir est avant tout rétractation, renoncement La rétraction est le fait par une personne, une autorité, ou un magistrat de revenir sur une décision déjàprise.

Les conditions de la rétractation appelée aussi droit de repentir sont le plus souvent le fruit d'unjugement qui comporte une erreur matérielle ou qui a été pris par défaut. Exemple : Le droit de repentir dans le droit privé, c'est la faculté reconnue au bailleur d'un local à usagecommercial de renoncer au congé qu'il a fait délivrer au locataire.

Ce faisant, l'exercice du droit de repentirannule les effets du congé et il évite, par ce moyen, d'avoir à payer à son locataire une indemnité d'éviction. Cette acception juridique du terme de repentir souligne bien un aspect du repentir : le retour en arrière faceà un acte commis.

De plus les conditions de la rétractation dans le cas de la rétractation d'un jugement nesont pas indifférentes à notre réflexion.

En effet, elles renvoient au fait que le repentir est cosubstantiel dela faute et / ou de l'erreur. 2.

Le repentir une action qui sous-tend une constellation ternaire : celui qui se repent, auprès de qui on serepent, quels sont les objets du repentir Exemple de repentir : « Jean se repent d'avoir volé le sac d'une vieille dame » De là nous pouvons dégager les étapes du repentir et les éléments à prendre en considération Étapes du repentir : 1.

Se rendre compte que ce qu'on a fait est mal – Jean prend conscience que voler c'est mal. 2.

Eprouver de la honte, du chagrin, des regrets : manifestation affective du fait d'avoir mal agi 3.

Demander pardon à la personne lésée.

[ Dans le cas du repentir religieux : ajout d'une demande de pardonà Dieu] 4.

Réparer : rendre le sac à la vieille dame 5.

Ne plus recommencer : ne plus voler les vieilles dames, et ne plus voler en général. Eléménts du repentir : Le repentant (Jean) – La faute qui a poussé au repentir ( le vol) – La personne auprès qui on se repent (Lavieille dame) 3 personnes à prendre en compte - la personne lésée, Dieu dans le cas de la croyancereligieuse, et soi-même [Repentir est à la base un verbe pronominal : on se repend auprès de quelqu'un –c'est donc une prise de conscience à la première personne qui amène à demander pardon à la personnelésée.

Le repentir est donc un mouvement intérieur qui pousse à un mouvement extérieur.] 3.

Finalité du repentir et limites de celui-ci La finalité du repentir serait donc à la fois de réparer le mal effectué ainsi que d'obtenir le pardon par le biaisprincipalement de la promesse de ne pas recommencer : Plusieurs problèmes se posent alors : La possibilité de le faire pour le pardon de l'autre à des fins égoïstes La possibilité de ne pas tenir sa promesse L'impossibilité de réparer dans des cas extrêmes. Le repentir, le redoublement de la faute – une absurdité ? II. 1.

Le repentir – l'impossibilité de la réparation MONTAIGNE, Les Essais , III, 2 Montaigne explique au chapitre 2 du Livre III des Essais, qu'on ne peut se repentir réellement de ce qui tientà notre nature.

Le repentir ne peut porter que sur ce que nous pouvons modifier.

Il pense qu'unetransformation de la nature est impossible.

Ainsi le repentir apparaît comme absurde.

Par exemple, dans lecas du meurtre, il est impossible de réellement se repentir.

Réparer la mort, est chose impossible et absurde. « Le vice laisse comme un ulcere en la chair, une repentance en l'ame, qui tousjours s'esgratigne, ets'ensanglante elle mesme.

Car la raison efface les autres tristesses et douleurs, mais elle engendre celle de larepentance : qui est plus griefve, d'autant qu'elle naist au dedans : comme le froid et le chaud des fiévres. »

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