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Le roman est-il une fiction ?

Publié le 27/01/2010

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roman (littérature)

En France au XIIe siècle, désigne tout écrit en langue vulgaire, la "lingua romana", par opposition à la langue latine. Oeuvre d'imagination en prose : narration d'aventures, étude de moeurs ou de caractères, analyse de sentiments ou de passions. Elle se différencie de l'épopée en ceci que le destin des héros se forme au contact des formes et puissances extérieures. 

C'est donc un caractère qui est au centre du roman, et non un événement comme dans la nouvelle. Le roman est né du déclin des épopées du Moyen Age. Cette forme littéraire a ensuite donné naissance à plusieurs genres : par exemple, roman d'aventures, d'amour, roman historique, policier, psychologique, de moeurs, épistolaire, de science-fiction, didactique, roman-fleuve, roman à clef.

« moins me demeure de celle qui m'avait tant promis d'affection.

» À peine eut-il fini ces mots que, tournant lesyeux du côté d'Astrée, il se jeta les bras croisés dans la rivière ».

Honoré d'Urfé, L'Astrée , Première partie.

b.

Le roman, un genre discrédité pour son invraisemblance caractéristique Allant plus loin, nous dirons que le roman n'est bel et bien qu'une fiction, ce qui explique son discrédit tout au longdes XVI et XVIIe siècles.

Le roman manque en effet d'une autorité ou d'une référence légitimante qui aurait pu luiconférer une dignité qui lui faisait défaut.

Mais c'est principalement pour son caractère fictionnel que le roman estcritiqué, notamment par les auteurs d'anti roman, c'est-à-dire de textes littéraires fondés sur la critique satyriquedes romans contemporains.

Le principal point sur lequel portait la critique était la dénonciation des aventures enraison de leur caractère non seulement topique et répétitif d'un roman à l'autre, mais aussi en raison de leurinvraisemblance.

C'est ainsi que des anti-romans tels le Le Berger extravagant de Sorel, Le Roman comique de Scarron, Le Roman bourgeois de Furetière, ou La Fausse Clélie de Subligny prétendent montrer les excès des romans à la mode et donc contribuer à leur désaveu par les lecteurs.

En nous appuyant sur cette forme deproduction romanesque, dont le but d'avouer est de discréditer l'art du roman tel qu'il est pratiqué jusqu'au XVIIesiècle, apparait l'identité fondamentalement fictionnelle du roman, ce dernier confinant à l'invraisemblance.

Nousdirons donc que le roman est bien une fiction, et que pour cette raison il mérite les critiques nombreuses qui luifurent adresser au temps de sa quête de légitimité. II.

Le roman prétend à la vérité pour susciter l'adhésion et la considération du lecteur a.

Les stratégies narratives pour faire croire à la vérité des faits narrés Cependant, il faut bien voir avec l'évolution du genre romanesque au XVIIIe siècle qu'est apparue une prétention duroman à dire la vérité et elle seule.

Au XVIIe siècle, le roman se contentait bien souvent de n'être qu'un récitingénieux où s'enchainaient des péripéties nombreuses au mépris, bien souvent, de la vraisemblance (lesenlèvements, les scènes de reconnaissance, sinon les voyages interminables et jusqu'aux monstres y étaientmonnaie courante).

Mais les romanciers du siècle suivant, lassés du discrédit dont le genre qu'ils pratiquaient étaitvictime, ont commencé à prétendre que leurs œuvres reflétaient objectivement la réalité afin d'obtenir à la fois lerespect pour leur art, et de susciter des effets de vraisemblance.

A ce titre, nous pouvons citer l'ouverture desLiaisons dangereuses comme un exemple de ces artifices littéraires. « Cet ouvrage, ou plutôt ce recueil, que le public trouvera encore trop volumineux, ne contient pourtant que leplus petit nombre des lettres qui composaient la totalité de la correspondance dont il est extrait ». Il s'agit d'une pratique courante au XVIIIe siècle : prétendre que l'œuvre que le lecteur a entre les mains n'estnullement une production de l'imagination, mais un document réel tombé entre les mains d'un « libraire ».

Nous dironsdonc que le roman peut bel et bien proposer une vision objective de la réalité, dans la mesure où, quand bien mêmeil s'agit d'une œuvre de nature fictive, il prétend récréer la réalité telle qu'elle est, s'en faire le miroir, au moyen destratégies narratives.

Il n'est donc pas qu'une fiction, puisqu'il nie sa propre nature fictionnelle. b.

Les prétentions à la scientificité du roman Allant plus loin, nous pouvons dire que les romanciers du XIXe siècle se sont efforcés de proposer dans leurs œuvresune vision objective de la réalité, particulièrement ceux appartenant à l'école réaliste ou à l'école naturaliste.

Enquête d'une respectabilité pour leurs productions, ils se sont donnés pour but d'étudier la réalité, de la représentersans fard, sans rien omettre de ce qu'elle comprend, notamment les réalités qui n'avaient pas le droit d'apparaitre enlittérature avant eux.

C'est ce qu'entreprend par exemple Zola dans l'extrait suivant qui décrit la fécondation d'unevache : « Jean et Françoise, gravement, les mains ballantes, attendaient.

Et quand il fût prêt, César monta sur la Coliche,d'un saut brusque, avec une lourdeur puissante qui ébranla le sol.

Elle n'avait pas plié, il la serrait aux flancs de sesdeux jambes.

Françoise dut lever le bras d'un grand geste, elle saisit à pleine main le membre du taureau, qu'elleredressa.

Et lui, quand il se sentit au bord, ramassé dans sa force, il pénétra d'un seul tour de reins, à fond.

Puis, il. »

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