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Le système leibnizien

Publié le 22/12/2009

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a) Lorsque naît à Leipzig, en 1646, le philosophe de l'harmonie préétablie et du meilleur des mondes possibles, la guerre de Trente Ans n'est pas finie et l'Allemagne se trouve dans une situation désastreuse dont les ravages de nos guerres modernes eux-mêmes ne peuvent nous donner aucune idée. La misère effroyable, les maladies ont fait tomber la population de ce pays de 15 à 5 millions d'habitants. Il n'y a presque plus d'animaux de ferme. La famine règne.  b) Leibniz, il est vrai, est élevé dans des conditions privilégiées. Fils d'un professeur de droit de l'Université de Leipzig, il reçoit une excellente éducation. A 12 ans il a le droit de séjourner dans la bibliothèque paternelle, il lit pêle-mêle anciens et modernes. De là date peut-être son goût très vif de l'éclectisme et de la réconciliation des auteurs les plus divers.  c) A quinze ans Leibniz entre à l'Université de Leipzig, il y présente en mai 1663 un mémoire intitulé de Principio individui. Le problème de l'individualité l'a donc occupé dès sa prime jeunesse.  d) Leibniz devait cependant mener une vie extrêmement active, occuper des charges importantes et faire' de nombreux voyages. Il sera conseiller à la Haute Cour de justice de l'électeur de Mayence ; à partir de 1672, chargé de diverses missions diplomatiques. En 1676, il fut nommé conservateur de la bibliothèque de Hanovre et conserva ce poste jusqu'à sa mort. Conseiller très écouté des ducs de Hanovre, Leibniz qui eut toujours un tempérament de diplomate et de conciliateur rêva d'unifier les Églises catholique et protestante, osa solliciter Louis XIV et Pierre le Grand pour l'édification d'un État européen.

  1. LEIBNIZ : LA MONADOLOGIE
  2. LEIBNIZ : DISCOURS DE METAPHYSIQUE
  3. LEIBNIZ : NOUVEAUX ESSAIS SUR L'ENTENDEMENT HUMAIN
  4. LEIBNIZ : ESSAI DE THEODICEE
  5. LEIBNIZ : PRINCIPES DE LA NATURE ET DE LA GRACE FONDES EN RAISON

« livre ouvert comme l'Édit du préteur se lit sur son album sans peine et sans recherches ; mais c'est assez qu'on lespuisse découvrir en nous à force d'attention, à quoi les occasions sont fournies par les sens ».

Les empiristes ont,comme tous les philosophes, raison dans ce qu'ils affirment, et tort dans ce qu'ils nient.

Ils ont raison de dire quenous formons nos idées en connaissant le monde sensible.

Mais ils ont tort d'oublier que l'esprit, avec ses virtualitésest d'abord donné : Nihil est in intellectu quod non fuerit in sensu...

nisi ipse intellectus. 3.

LEIBNIZ CONTRE DESCARTES. a) Le mécanisme cartésien, doit selon Leibniz être dépassé : « la philosophie cartésienne est l'antichambre de lavérité et il est difficile de pénétrer bien avant sans avoir passé par là.

Mais on se prive de la véritable connaissancedes choses quand on s'y arrête ».

Selon Descartes tout ce qui est intelligible dans la matière c'est l'étendue ; lechangement dans l'étendue, c'est-à-dire le mouvement, est le seul objet de la physique.

La physique est donc unescience de l'étendue, elle se confond avec la géométrie.b) Leibniz rejette cette conception : Pour lui, l'étendue ne peut pas être l'essence même des choses matérielles.L'étendue ne peut pas être une substance.

L'étendue, en tant que telle, est divisible à l'infini, elle est passivité etpluralité.

Pour atteindre la vraie substance, il faut aller jusqu'à l'indivisible, jusqu'à l'unité.

Le 36 Avril 1687, Leibnizécrivait à Arnauld : « je tiens pour un axiome cette proposition identique qui n'est diversifiée que par l'accent, savoirque ce qui n'est pas véritablement UN être n'est pas non plus véritablement un ÊTRE ».

Un tas de pierre n'est pasune substance, pas plus qu'un lac gelé avec tous ses poissons immobilisés n'est une substance.

L'étendue qui n'estque « collection et amas de parties à l'infini » n'est pas une substance.

L'étendue comme le temps ne représententque des rapports entre les choses (l'ordre des coexistences possibles ou l'ordre des successions possibles), ne sontpas des choses.c) Les corps matériels eux-mêmes par leur impénétrabilité, leur résistance, montrent qu'ils sont autre chose que del'étendue ; ils sont des forces.

L'expérience nous indique d'ailleurs que ce qui se conserve dans un cycle demouvement, ce n'est pas comme l'avait cru Descartes la quantité de mouvement (mv) mais la quantité de force vive(mv 2).

Réfléchissant sur le mécanisme cartésien, Leibniz retrouve donc une notion métaphysique, celle de force, d'action, Être c'est agir.

Un être absolument passif serait un néant.

Recevant tout du dehors, il serait en lui-mêmeun pur rien.

Dès lors, si la matière est force, énergie, elle se rapproche de l'esprit.

Les substances qui existent dansl'univers, qu'elles soient matérielles ou spirituelles, sont des centres de forces.

L'univers apparaît à Leibniz composéd'unités de force qui sont les monades. 3.

LES MONADES. L'univers est donc composé de « points métaphysiques » d'atomes énergétiques ou unités d'action.

Nous pouvonsconcevoir ces monades par analogie avec l'une d'entre elles, mieux connue de nous et qui est notre âme.a) Ce qui caractérise la monade, c'est la perception.

La perception est la représentation du multiple dans l'unité eten ce sens on peut dire que chaque monade « perçoit » l'univers à sa façon.

Chaque monade reflète le monde,c'est-à-dire l'ensemble des autres monades.

Bien entendu, une telle représentation de l'univers est un reflet trèsobscur, très confus.

Moi-même je n'ai pas une conscience claire de tout ce qui m'entoure, de tout ce quim'impressionne confusément : quand je me promène au bord de l'océan j'entends le bruit des vagues contre lesrochers, ce « tumulte au silence pareil » dont parlera de nos jours, Paul Valéry.

Mais, je n'entends pasconsciemment le bruit infime de chaque gouttelette d'eau ! Et pourtant, ma perception consciente, ou aperception,ne résulte-t-elle pas de la somme de toutes ces « petites perceptions » ?b) Toute monade est une force, une source d'action.

Leibniz appelle appétition cette tendance à agir.

On peut sereprésenter cette action comme l'effort de chaque monade qui tend à passer sans cesse d'une perception à uneautre plus claire.c) Toutes les monades de l'univers n'ont pas le même degré de perfection.

Au-dessus des monades nues, (les corpsbruts qui n'ont que des perceptions inconscientes et des appétitions aveugles), il y a des Monades sensitivesdouées d'aperceptions et de désirs (les animaux), et des monades raisonnables qui ont une conscience et unevolonté.

La volonté humaine est une volonté réfléchie, une spontanéité intelligente.

Elle n'est cependant pas chezLeibniz un pouvoir gratuit de faire n'importe quoi, la liberté leibnizienne n'est pas un libre arbitre.

En fait, pour Leibnizl'être libre (et d'une certaine façon, toutes les monades sont libres) est celui qui exprime dans son acte sa propreessence.

Par exemple, lorsqu'Adam commet son péché, aucune force extérieure ne l'y détermine.

C'est lui-même quile veut ainsi.

L'acte découle nécessairement de l'essence d'Adam, donc dépend d'Adam lui-même et de nul autre.Seulement cette essence d'Adam n'a pas été choisie par Adam lui-même, mais par Dieu.

Dieu, non pas par nécessitélogique (un autre Adam était logiquement pensable), mais par raison suffisante et pour le bien de tout l'univers achoisi de porter à l'existence cet Adam-là dont le péché est, non pas logiquement nécessaire, mais « assuré ».

C'estlà, dira Kant, la liberté d'un « tournebroche », une liberté d'« automate ».

Cet Adam-là tel qu'il a été choisi par Dieune pouvait pas ne pas pécher.

La liberté consiste pour Leibniz non pas à pouvoir agir autrement qu'on a agi, mais àdévelopper la formule qui nous définit.

Sartre résume bien la théorie leibnizienne de la liberté par ces mots « CertesAdam a choisi de prendre la pomme, mais il n'a pas choisi d'être Adam ». 4.

DIEU, L'HARMONIE PRÉÉTABLIE ET L'OPTIMISME. a) Une des thèses essentielles de Leibniz est que chaque monade agit en elle-même, par elle-même, sans subirl'influence des autres monades.

Chaque monade est « sans fenêtre ».

Elle se développe « en vertu de ses loispropres comme dans un monde à part et comme s'il n'existait rien que Dieu et elle ».

Sur ce point, Leibniz rejoint lesidées de Malebranche qui ne pouvait concevoir l'action réelle de l'âme sur le corps, ni du corps sur l'âme, ni descorps les uns sur les autres.

A ce problème, Leibniz va donner une solution qui ressemble à celle de Malebranche.. »

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