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Le système platonicien.

Publié le 30/10/2009

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Platon né en 428 avant J.-C. est le premier grand philosophe de la tradition occidentale à avoir laissé une œuvre écrite considérable. Toutefois, l'œuvre de Platon ne se comprend qu'en fonction d'autres pensées antérieures ou contemporaines — au premier chef, celle de son maître Socrate, mais aussi les pensées des philosophes antérieurs qu'on appelle précisément les présocratiques. Il faut d'abord évoquer Pythagore de Samos qui a vécu au VIe siècle avant notre ère et dont vous savez qu'il fut un illustre mathématicien. En réalité, sa mathématique débouche sur une métaphysique car il est persuadé que les nombres sont le principe et la clef de l'univers tout entier : de même que la nature du son est fonction de la longueur de la corde vibrante, de même les apparences colorées, infiniment diverses de l'univers, dissimulent des relations numériques qui constituent le fond des choses : idée capitale, que non seulement on retrouvera chez Platon mais qui encore est à l'origine de la science moderne. Pythagore (c'est lui qui aurait inventé le mot philosophie, amour de la sagesse) est aussi un mystique, fondateur de sociétés d'initiés, à la recherche de leur salut. La doctrine pythagoricienne du salut est très proche des mystères de l'orphisme. Les pythagoriciens croient à la métempsychose. L'âme en punition de fautes passées est retenue prisonnière d'un corps (soma = sema corps — tombeau). L'incarnation n'est pour l'âme qu'une incarcération provisoire. La mort annonce la renaissance dans un autre corps, jusqu'à ce que l'âme purifiée à la fois par des vertus et par la pratique des rites initiatiques mérite enfin d'être libérée de tout corps. Bien d'autres doctrines d'ailleurs tentent à cette époque d'expliquer le monde. Empédocle voit dans la matière quatre éléments (la terre, l'eau, l'air et le feu) tandis que les principes moteurs de cet univers seraient la haine qui dissocie et l'amour qui réunit. Anaxagore qui fut le professeur de Périclès pense que les éléments du monde sont ordonnés par une Intelligence cosmique, le Nous. Deux doctrines s'opposent radicalement l'une à l'autre. Pour Héraclite d'Ephèse, tout change sans fin. « Panta rei «, tout s'écoule, la mort succède à la vie, la nuit au jour, la veille au sommeil. « On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve «. Le flux qui fait de l'univers un fleuve est constamment produit et détruit par un Feu cosmique selon un rythme régulier. A cette philosophie de la mobilité universelle s'opposent Parménide et son disciple Zénon d'Elée : pour eux la mobilité n'est qu'une illusion qui trompe nos sens, ce qui est réel c'est l'Etre unique, immobile, immuable, éternel, « l'Être est, le non-être n'est pas «, le non-être c'est-à-dire le changement (changer c'est ne plus être ce qu'on était, être ce qu'on n'était pas). Démocrite tente de concilier les deux doctrines par sa philosophie des atomes, éléments éternels dont les combinaisons changeantes sont infinies.

« justice.

Socrate a une telle confiance dans le savoir et dans la vérité qu'il est persuadé que les injustes et lesméchants ne sont que des ignorants.

S'ils connaissaient vraiment la justice, ils la pratiqueraient, car nul n'est «méchant volontairement ».

Dans sa perspective rationaliste il n'est de salut que par le savoir.

Le véritable point dedépart de la philosophie de Platon est la mort de Socrate en 399 avant J.-C.

Événement politique : c'est le partipopulaire revenu au pouvoir qui, par l'initiative d'un certain Anytos (fils d'un riche entrepreneur et ancien ami desTrente qui les avait trahis pour prendre la tête de Vautre parti) condamne Socrate à boire la ciguë commecorrupteur de la jeunesse et adversaire des dieux de la cité.

Condamnation injuste et scandaleuse qui exprime uneincompatibilité tragique entre le Pouvoir politique et la sagesse du philosophe.

D'où les résolutions que Platon nousrapporte en la septième lettre.

« Je reconnus que tous les États actuels sans exception sont mal gouvernés...

C'estseulement par la philosophie qu'on peut discerner toutes les formes de justice politique et individuelle ».

La solutionpeut être l'évasion du philosophe qui « s'enfuit d'ici-bas » pour se réfugier dans la méditation pure (tel est lephilosophe dont le portrait nous est tracé dans le Théétète, philosophe purement contemplatif qui ne sait même pasoù siège le Conseil et dont le corps seul est présent dans la Cité).

Mais une autre solution serait que le philosopheprenne en charge lui-même le gouvernement de la Cité (la Justice régnera, dit Platon, le jour où les philosophesseront rois ou bien le jour où les rois seront philosophes).Tel est le rêve que Platon devait tenter de réaliser à Syracuse.

Il y trouva un disciple enthousiaste en la personnede Dion, le beau-frère du nouveau tyran, Denys Ier.

Ce dernier toutefois se révéla peu propre à devenir le roiphilosophe que Platon avait voulu faire de lui.

Denys Ier fit arrêter Platon et dans l'île d'Égine l'exposa au marché desesclaves pour y être vendu.

Racheté par ANNICERIS de Cytère pour vingt mines, Platon revint à Athènes.

C'est alorsqu'il fonde, âgé de quarante ans, une école de philosophie aux portes de la ville, près de Colone, dans les jardinsd'Académos.

Il faut se représenter l'Académie comme une sorte d'Université où l'on enseigne les Mathématiques (nuln'entre ici s'il n'est géomètre) la philosophie, l'art de gouverner les cités selon la justice.

L'enseignement ésotérique(c'est-à-dire secret, réservé aux initiés) que Platon donnait à ses disciples ne nous est connu aujourd'hui que parles critiques d'Aristote ; mais il nous reste l'œuvre écrite de Platon, ses dialogues célèbres tels que le Gorgias, lePhèdre, le Phédon, le Banquet, la République, le Théétète, le Sophiste, le Politique, le Parménide, le Timée, les Lois.Ces travaux exotériques de Platon constituent le plus pur joyau de la philosophie de tous les temps.

Platon meurt en348 avant J.-C.Si on voulait résumer d'un mot la philosophie de Platon, on pourrait dire qu'elle est foncièrement un dualisme.

Platonréconcilie en quelque sorte Parménide et Héraclite en admettant l'existence de deux mondes : Le monde des idéesimmuables, éternelles, et le monde des apparences sensibles perpétuellement changeantes.

Il faut ajouter que lemonde des idées est au fond le seul monde véritable.

Platon accorde au monde sensible une certaine réalité, maisce monde sensible n'existe que parce qu'il participe au monde des idées qu'il en est la copie ou plus exactementl'ombre.

Par exemple, un bel éphèbe n'est beau que parce qu'il participe à la beauté en soi.On peut montrer que l'intuition fondamentale de Platon se rattache à l'enseignement de Socrate, de deux façons : a) Souvenons-nous de l'enseignement socratique sur la définition, sur le concept ; pour qu'il y ait, par exemplecomme Socrate l'a établi, une définition de l'homme en général, une essence universelle de l'homme, il faut bien qu'ilexiste quelque part au-delà des hommes particuliers et tous différents les uns des autres que nous connaissons, unautre monde, un monde d'idées ou de modèles supra-sensibles, un monde où résident l'Homme en soi, la Justice ensoi, c'est-à-dire les Idées.

En somme, Platon donne au concept socratique une réalité.

L'idée platonicienne est unepromotion ontologique du concept socratique. b) Mais c'est surtout la vie et la mort de Socrate qui suscitent l'idéalisme platonicien.

Comme dit très bien AndréBonnard, la cité qui condamne Socrate à mort, la cité qui voit triompher l'injustice et le mensonge est « un monde àl'envers, un monde sens dessus dessous ».

Aussi, l'idéalisme platonicien « porte la marque d'un traumatisme grave.La mort de Socrate l'a blessé mortellement ».

C'est dans le monde invisible que triomphent la vérité et la justice.

EtSocrate par la sérénité paisible et presque joyeuse de sa mort atteste l'existence de ce monde invisible, montre quepour lui les idées comptent plus que la vie.Les thèmes principaux du platonisme peuvent être liés à la distinction du monde des idées éternelles et du mondedes apparences mouvantes.

Par exemple, l'ascension dialectique c'est l'itinéraire par lequel nous nous élevons dumonde sensible au monde des idées ; au plus bas degré, les simples impressions sensibles (eika-sia), un peu plushaut les opinions établies (pistis) puis la pensée discursive (dianoia) qui construit un raisonnement à partir de figurescomme font les géomètres, enfin au sommet la pensée intuitive, l'illumination directe par l'Idée (noésis). La théorie platonicienne de l'âme se rattache à la doctrine des Idées.

Les âmes humaines ont toutes autrefoiscontemplé à loisir les Idées.

Puis, en punition de quelque faute, selon la doctrine pythagoricienne et orphique, ellessont tombées dans la prison du corps.

Elles restent toutefois capables de réminiscence car elles ont gardé unsouvenir obscur — mais qui peut être réveillé — de leur commerce passé avec les Idées.

Ainsi le jeune esclavequ'interroge Socrate dans le Ménon découvre-t-il presque sans aide des propriétés géométriques.

Platon penseégalement que l'émotion amoureuse, l'émotion qui saisit Pâme devant la Beauté — la plus facile à reconnaître detoutes les Idées — est le moyen d'une conversion dialectique ; l'amour d'un beau corps, puis des beaux corps, puisdes belles âmes et des belles vertus conduit à redécouvrir Vidée du Beau en soi (lire le Banquet).

A la doctrine desIdées se rattache aussi l'espérance de l'immortalité de l'âme, ce « beau risque à courir ».

Puisque l'âme est faitepour les Idées — puisque son union avec le corps est accidentelle et monstrueuse, pourquoi l'âme ne serait-elle paséternelle comme les Idées qu'elle a pour vocation de contempler ? De même, parce que les Idées constituent desabsolus de référence — ce n'est pas l'homme, c'est Dieu qui est la mesure de toutes choses, objecte Platon àProtagoras — il faut renoncer à l'opportunisme et à l'immoralité des Sophistes.

Platon soutient contre Calliclès (dansle Gorgias contre Thrasymaque et Glaucon (dans la République) la valeur absolue de l'Idée de justice.

La justicec'est la hiérarchie harmonique des trois parties de l'âme — la sensibilité, la volonté et l'esprit ; et la justice se. »

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