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Le temps de loisir est-il toujours du temps libre ?

Publié le 07/11/2005

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temps
). * En s'inspirant à la fois de Marx et de Freud, Herbert Marcuse évoque, à propos de la société moderne, un « enrégimentement du temps libre » : le loisir ne doit plus être l'occasion d'un plaisir authentique satisfaisant les pulsions. Dominée par ce qu'il nomme un « principe de rendement » qui cherche à étouffer le « principe de plaisir » dans l'individu, l'organisation de la société étend les exigences du temps de travail jusque sur le temps théoriquement libre.C'est d'abord, ce qui demeure assez classique, grâce à la lourdeur du travail aliéné que le loisir est ramené à n'être qu'un temps de récupération, aussi bien physique que mental, qui doit préparer la reprise du travail. Ce qui confirme qu'à un travail abrutissant ne peut correspondre qu'un loisir lui-même de piètre qualité, et montre amplement que les deux moments ne sont pas aussi « opposés » qu'on veut encore parfois le croire.C'est ensuite en développant une véritable industrie des loisirs, grâce à laquelle l'individu ne doit pas être laissé à lui-même. Cette « industrie » a pu faire ses preuves dans les régimes totalitaires, puisque les moments de repos y étaient aussi soigneusement organisés et encadrés que les moments de travail. Mais, sans aller jusqu'à de telles organisations par l'État lui-même, ce serait, selon Marcuse, toute société régie par le principe de rendement qui en viendrait à rentabiliser les loisirs, non seulement en termes économiques, mais d'abord pour y confirmer la définition de tout individu comme consommateur permanent parfaitement intégré dans le système global de la production, et dès lors capable d'oublier que ses véritables satisfactions seraient très différentes de celles qu'on lui « propose » ou qu'on lui impose.L'homme contemporain se voit ainsi offerte la possibilité, par exemple, « de récapituler toutes les figures de l'homme » (J.-M.

Le loisir est considéré comme le laps de temps où l’on ne travaille pas et où l’on se consacre à une activité divertissante. Cette activité ne produit rien et n’est pas obligatoire. Elle est censée compenser la contrainte générale du travail. On peut donc considérer que le libre choix du loisir est un symbole de liberté. Cependant le loisir comme temps libre peut paraître paradoxale car si on se divertit c’est parce qu’on est pas occupé par le travail, il y a donc un lien étroit entre la contrainte et la décompression nécessaire. De plus s’adonner au loisir n’est ce pas un choix contraint par le fait que l’on ne travaille pas? Si je ne travaille puis je faire autre chose que me divertir?

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« par les impé-ratifs du travail: délais à respecter, clients à satisfaire, profits à réaliser.

Ce n'est que lorsque je quittele bureau, le soir, que je suis libre: je peux rentrer tout de suite ou flâner en ville, regarder la télévision ou aller voirdes amis. Le travail est une contrainteMême si l'on aime son travail, il est rare qu'on puisse l'exercer avec une totale liberté.

L'architecte doit se plier auxdésirs de son commanditaire, le boulanger doit être au four tôt le matin, le cadre doit respecter la philosophie et lesobjectifs de l'entreprise...

Il est donc faux de dire que le travail nous permet d'exercer notre liberté. J'éprouve ma liberté pendant mes loisirsI e seul moment où je suis vraiment libre, c'est celui où je peux choisir de faire des choses pour moi et non pour lesautres: lire, faire du sport, voyager, exercer une activité artistique, m'engager dans un club.

C'est donc pendantmes loisirs que j'exerce vraiment ma liberté.

[La liberté humaine s'exerce à tout moment de la vie, pas seulement pendant le temps dit libre.

Le travailnous permet de nous affranchir des contraintes matérielles, il est donc aussi une activité libératrice.] Le travail est l'instrument de la libertéOn ne peut pas opposer le travail et le temps libre.

Ces deux activités comportent des moments de liberté et desmoments de servitude.

Dans la mesure où un travail est créatif, je peux aussi bien exprimer ma liberté à travers lui.Par ailleurs, je peux, dans mon travail, être confronté à des choix et à des alternatives.

De nouveau, j'exercerai maliberté en choisissant. Le travail nous libère"Si l'on y regarde bien, c'est pour parvenir au repos que chacun travaille",fait observer Rousseau dans l'Essai sur l'origine des langues.

Sans travail, iln'y aurait pas de liberté: les chômeurs en font la cruelle expérience.

Letravail est donc en soi une manière de nous affranchir de la nécessité et descontraintes matérielles. Il n'y a pas de temps «libre»Certains auteurs radicaux, comme Herbert Marcuse, ont affirmé que le loisirconstituait une sorte de soupape de sécurité dans une société globalementaliénée par l'économie.

Je ne serais donc libre ni pendant le travail, nipendant mon temps libre, puisque dans les deux cas, je suis soumis auximpératifs et aux rythmes de l'économie. La société des loisirs Le XXe siècle a vu se développer les loisirs dont les enjeux portent à controverse. • Joffre Dumazedier, considère le loisir comme un temps de récupération dontle but est de reprendre assez de force, d'énergie pour retravailler.

Mais il voitégalement dans le loisir la base d'une société nouvelle, plus exigeante et non "moutonnante", et ce grâce à son caractère:– libératoire : le loisir résulte d'un libre choix ;– désintéressé : le loisir n'a de finalité ni lucrative, ni utilitaire, ni engagée ;– hédonistique : le loisir est la recherche d'un état de satisfaction ;– personnel: le loisir répond aux besoins de chaque individu. • H.

Marcuse, lui, dénonce l'imposture du loisir dans la société de consommation qui endort les tendancesrévolutionnaires des hommes et fait de chacun un être « unidimensionnel ».

Celui-ci n'a pas de faculté critique, ades besoins stéréotypés, est complice de l'ordre existant contre les seuls individus "critiques" de cette société : lesmarginaux (chômeurs, immigrés, etc.). • En s'inspirant à la fois de Marx et de Freud, Herbert Marcuse évoque, à propos de la société moderne, un «enrégimentement du temps libre » : le loisir ne doit plus être l'occasion d'un plaisir authentique satisfaisant lespulsions.

Dominée par ce qu'il nomme un « principe de rendement » qui cherche à étouffer le « principe de plaisir »dans l'individu, l'organisation de la société étend les exigences du temps de travail jusque sur le tempsthéoriquement libre.. »

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