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Le travail est-il le lien le plus étroit entre l'homme et la réalité ?

Publié le 09/03/2005

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travail

Tant que ce sens de la notion prévaut, le travail reste ce par quoi l'homme se libère des besoins. Mais qu'à l'outil vienne se substituer la machine, et cette humanité du travail peut être remise en cause si on comprend le travail comme englué dans une certaine réalité, celle de son organisation. Tel est le problème de Marx : il faut montrer comment le travail, proprement humain en lui-même, peut perdre cette humanité dans l'organisation capitaliste du travail. Le « travail social « est le travail considéré par Marx dans le cadre de cette organisation. Ce à quoi renvoie l'expression, c'est la division du travail, à savoir la répartition des tâches telle que l'organise une économie avancée. Ce contexte social explique que le travail, de concret, devienne abstrait, et, de libérateur, devienne aliénant. L'aliénation, c'est la dépossession du caractère humain du travail. En quoi alors le travailleur est-il aliéné ? Dans la division du travail, le travailleur n'est plus qu'un salarié, il n'est plus qu'une marchandise qu'on achète ; son travail ajoute à ce qu'il travaille une valeur ajoutée, que le capitaliste divise entre son profit et le salaire de l'employé. Le travailleur est acheté, et il est donc aliéné ici en un premier sens : il est obligé de se vendre s'il veut survivre : « On trouve sur le marché un groupe d'acheteurs (capitalistes), et de l'autre côté un groupe de vendeurs n'ayant rien à vendre que leur propre force de travail «, explique Marx.

L'homme ne prend conscience de la réalité que lorsqu'il la travaille. Les loisirs, la rêverie, etc. tendent à nous éloigner du réel. Le travail nous y ramène.

MAIS...

Le monde du travail n'est qu'utilitaire. Il ne nous donne qu'un facette particulière de la réalité. L'art, la philosophie, par exemple, nous permettent une perception plus directe et plus profonde des choses.

travail

« besoin culturel.

Le besoin qui, d'après Hegel, a la « prépondérance » dans ce qu'il appelle le « moment social», c'est un « besoin spirituel de la représentation ».

Ce qui se joue dans ce passage du naturel au culturel estde toute première importance pour la notion même de travail : selon que le travail est censé répondre à unbesoin naturel ou à un besoin culturel, c'est son sens même qui s'en trouvera changé.

Si le travail ne répondqu'à un besoin naturel, alors le travail est une malédiction qui ne peut surgir que si la nature devientinsuffisamment prodigue, ou si, ce qui revient au même , l'organisation sociale prive certains de ses bienfaits :et Rousseau disait, dans le « Discours sur l'origine et le fondement de l'inégalité parmi les hommes » : « vousêtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous et que la terre n'est à personne ».

Le travail se voitchez Rousseau dénoncé comme un trait culturel, alors que c'est précisément en tant que passage à la cultureque Hegel en fera le moment de la libération.

Le travail est donc bien un passage de la nature à la culture,qu'il faille, comme Rousseau, s'en plaindre, ou, comme Hegel, s'en féliciter.

De nouveau ici se manifeste un lienentre les notions de travail et de technique : la technique en effet peut être comprise, on le verra plus tard,comme une création de besoins artificiels.

Mais n'anticipons pas, et retenons pour l'instant l'idée que le travailassume le besoin naturel en l'incarnant comme besoin culturel. ¨ Deuxième socle : l'idée de liberté.

Si, en effet aux yeux de Hegel le travail ne s'en tient pas au besoinnaturel, c'est que s'il en restait là il ne serait pas libérateur : « le besoin naturel, explique Hegel plus loin dansce même paragraphe 194 des « Principes de la philosophie du droit », et sa satisfaction immédiate ne seraientque l'état de la spiritualité enfoncée dans la nature, et, par conséquent, l'état de sauvagerie et de non-liberté».

Cette libération que toute l'analyse hégélienne veut proclamer se comprend en termes de différenciation etde spécification : en rendant conscients les besoins et en faisant intervenir des moyens techniques de lessatisfaire, l'homme se distingue de la nature et conquiert par là sa liberté.

Quitte à aller contre nos habitudesde pensée, qui voient dans tout travail une corvée emprisonnante, on peut donc définir ici le travail comme lelieu d'une médiation qui libère, et comme ce par quoi l'homme devient lui-même : Marx reconnaîtra à Hegel, lemérite d'avoir saisi « l'essence du travail » et « l'homme objectif, véritable parce que réel, comme le résultatde son propre travail ».

Le travail n'est plus seulement libérateur : il est littéralement la production de l'hommepar lui-même. 2) Travail et liberté. Prétendre ainsi que le travail libère, c'est se placer dans une perspective proprement humaine, qui consiste àmettre l'accent sur ce que le travailleur retire de son travail plutôt que sur le produit lui-même de son travail.Cette prise de position ne va pas de soi, parce qu'après tout le mot « travail » renvoie apparemment de façonindistincte à l'activité et au résultat de cette activité.

Le mot « travail » en français confond donc l'activité etle résultat, que les deux substantifs anglais « labour » et « work » distinguent.

Toute la question ici est biende savoir jusqu'à quel point on peut appeler « travail » une activité qui n'a pas de résultat visible, comme parexemple l'entraînement d'un athlète ou d'un gymnaste : pour pouvoir dire que le gymnaste travaille, il faut quela notion ne soit pas réductible au résultat, même si la perspective du résultat n'est jamais radicalementabsente.

Donc, tant que l'on prend le mot travail au sens de l'activité distincte du résultat, il est possible demaintenir la position selon laquelle le travail est humain et libérateur.

Cette perspective est-elle pourtantlongtemps tenable ? Tout l'effort de la pensée de Marx, se focalise sur cette question.

Au début du « Capital », et dans la lignéede l'optique hégélienne, Marx définit le travail en marquant la spécificité humaine de la notion, et en défendantcet aspect.

La spécificité du travail, c'est de renvoyer à l'homme, parce que les activités animales en sontfondamentalement différentes : « ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plusexperte, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans sa ruche », explique Marx.

Ils'agit donc d'une activité consciente et réfléchie, qui présuppose une capacité à se représenter des fins.

Parle travail, l'homme extériorise ces fins, qui sont aussi les siennes : reprenant l'analyse de Hegel, Marx conclutque l'homme se produit lui-même, qu'il est le résultat de son travail, au sens où, pris dans la sphère desbesoins naturels, l'homme conquiert son autonomie par son travail, en rusant la nature par l'intermédiaire del'outil.

Le travail est donc aussi fondamentalement technique : c'est l'évolution de l'outil qui est le signe de l‘évolution du travail.

Tant que ce sens de la notion prévaut, le travail reste ce par quoi l'homme se libère desbesoins.

Mais qu'à l'outil vienne se substituer la machine, et cette humanité du travail peut être remise encause si on comprend le travail comme englué dans une certaine réalité, celle de son organisation.

Tel est leproblème de Marx : il faut montrer comment le travail, proprement humain en lui-même, peut perdre cettehumanité dans l'organisation capitaliste du travail. Le « travail social » est le travail considéré par Marx dans le cadre de cette organisation.

Ce à quoi renvoiel'expression, c'est la division du travail, à savoir la répartition des tâches telle que l'organise une économieavancée.

Ce contexte social explique que le travail, de concret, devienne abstrait, et, de libérateur, deviennealiénant.

L'aliénation, c'est la dépossession du caractère humain du travail.

En quoi alors le travailleur est-ilaliéné ? Dans la division du travail, le travailleur n'est plus qu'un salarié, il n'est plus qu'une marchandise qu'on achète ;son travail ajoute à ce qu'il travaille une valeur ajoutée, que le capitaliste divise entre son profit et le salairede l'employé.

Le travailleur est acheté, et il est donc aliéné ici en un premier sens : il est obligé de se vendres'il veut survivre : « On trouve sur le marché un groupe d'acheteurs (capitalistes), et de l'autre côté ungroupe de vendeurs n'ayant rien à vendre que leur propre force de travail », explique Marx.

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