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Les connaissances scientifiques ont-elles des limites ?

Publié le 10/11/2005

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CONNAISSANCE (lat. cognoscere, chercher à savoir)
Le terme de connaissance désigne d'abord l'acte par lequel la pensée s'efforce de saisir et de définir un objet qui se présente à elle. Il désigne ensuite le savoir résultant de cette action. On oppose principalement croyance et connaissance, non par le degré de certitude éprouvé soit par le sujet qui croit, soit par le sujet qui connaît, mais par le fait que la croyance n'est pas nécessairement fondée en raison, autrement dit n'implique pas nécessairement l'idée de vérité.
 
Les connaissances dites scientifiques sont censées être certaines. La science ne traite pas de l’opinion ou de la croyance, mais de la vérité. Elle doit démontrer, expérimenter. Pourtant, le progrès des sciences manifeste bien leur incomplétude : si nous en savons plus aujourd'hui que nous n’en savions hier, c'est que les théories élaborées hier étaient soit fausses, soit, et c'est ce qui arrive la plupart du temps, incomplètes. Mais ce progrès effectivement constatable de la science n'est-il pas en contradiction avec sa visée première, qui est d’atteindre la vérité ? Ces deux caractéristiques sont-elles compatibles ? On pourrait alors répondre au paradoxe en disant qu’une connaissance scientifique a effectivement des limites, puisqu’elle n'est valable qu’au regard de ce qui est connu au moment où elle est tenue pour vraie, et dépend également des observations ou expérimentations que l’on est en mesure de faire. Autrement dit, une connaissance est toujours lacunaire ou imparfaite parce qu’elle est relative aux données qui sont à sa disposition, et qu’elle ne peut se donner pour vraie indépendamment de ces données. Pour autant, le progrès nous montre que les connaissances scientifiques en tant que telles se perfectionnent : ne faut-il donc pas entendre alors le terme limite en un sens mathématique, auquel cas les connaissances scientifiques tendraient à la vérité sans jamais pouvoir l’atteindre définitivement ?

« B.

Dans ce cas, les connaissances scientifique sont limitées par essence, et ce en raison même de l'essence de la nature : c'est elle qui n'obéit pas à des lois, ce qui explique qu'une loi n'est rien de plus qu'unerégularité constatée.

Les connaissances scientifiques ont alors des limites qui sont celles de la nature elle-même.

Cette position est ce qu'on appelle une position antiréaliste et instrumentaliste : la science ne décritpas une réalité au-delà des phénomènes, mais les phénomènes eux-mêmes. Transition : ces limites sont des limites internes ou des questionnements sur les limites internes des connaissances scientifiques.

Mais n'y a-t-il pas aussi des limites externes, c'est-à-dire des domaines qui ne peuvent faire l'objetd'une connaissance scientifique ? III. Les limites de la science A.

Socrate dans le Phédon , 96d explique pourquoi il a abandonné la physique pour se consacrer à un savoir qu'il estime supérieur : celui de la métaphysique.

C'est l'insuffisance des théories physiques qui a provoquéen lui cette déception et l'a conduit à examiner le ciel des Idées immuables plutôt que le monde sensible enproie au changement.

Il semble donc que certains domaines ne peuvent se satisfaire d'une explicationscientifique. B.

Kant, dans La critique de la raison pure explique que la métaphysique ne peut avoir le statut de science parce qu'elle traite de ce dont on ne peut faire l'expérience (l'âme,Dieu et le Monde pris comme totalité).

Pourtant, il tente d'expliquerque loin de mettre à terre la métaphysique, il lui donne un sensnouveau « j'ai dû supprimer le savoir pour lui substituer la croyance »écrit-il dans la préface à la seconde édition.

Il ne s'agit nullement pourlui de prétendre que la croyance est supérieure au savoir, mais decombattre le scepticisme, qui n'est selon lui que l'envers dudogmatisme : c'est donc parce que la métaphysique présente sesconnaissances sur un mode dogmatique (c'est-à-dire en procédant pardémonstration alors que celles-ci n'ont ici aucun fondement) qu'ilconvient de lui redonner une place moins ambitieuse, mais plusassurée.

Ce dont on ne peut faire l'expérience concernera entre autrela morale. C.

Or, loin de n'être qu'une limite extrinsèque, la morale peut également constituer une limite aux sciences en ce que c'est lamorale, l'éthique plus particulièrement, qui doit déterminer ce que l'onpeut faire, non seulement une fois les connaissances acquises (celaposerait le problème un peu différent du lien entre éthique ettechnique sans nécessairement toucher les connaissances elles-mêmes), mais aussi ce que l'on peut ou non faire au nom du progrès de la science.

Ainsi, les expérimentations sur les embryons humains peuvent-elles être justifiées par le faitque l'on va en tirer des connaissances ? Conclusion On peut donc dire que les connaissances scientifiques ont des limites dans la mesure où elles ne sontjamais définitives : un événement nouveau peut toujours amener à complexifier ou à remplacer une théorie qu'on l'ontient pour vraie par une autre.

Mais cette limite, en ce qu'elle conduit à un continuel dépassement n'est pas un réeldéfaut imputable aux sciences.

La limite des connaissances scientifiques est nettement plus gênante quand c'estleur réalité même qui est remise en cause, dans le cadre d'une vision instrumentaliste de la science.

Pourtant, cettethéorie encore très discutée aujourd'hui par les scientifiques n'est perçue comme une dévaluation de la science quepar ceux qui s'y opposent, non par ceux qui la défendent.

Reste que la limite la plus essentielle est celle del'éthique : il est des choses que la science seule ne permet pas de savoir, car seule la morale peut s'en occuper,cette limite est certainement la plus importante de toute, car c'est celle qui est la plus menacée par le progrèsscientifique.. »

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