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Les droits de l'homme: évidence ou problème ?

Publié le 17/01/2022

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Ce sujet vous invite à comprendre le caractère problématique des droits de l'homme, que nous considérons souvent comme allant de soi. Cependant, il faut bien avouer que le sujet ne vous y aide guère. En effet la question : « évidence ou problème? « pourrait être appliquée à n'importe quel sujet. Elle ne donne aucune indication de problématique propre aux droits de l'homme. C'est alors à vous qu'il appartient de découvrir les problèmes que l'énoncé ne suggère pas. Une première contradiction apparaît dans la notion même de « droits de l'homme: le droit s'applique au citoyen et non à l'homme. Quel est lefondement de ses droits de l'homme ? Ne sont-ils que des droits occidentaux, idéologiques ?

« les droits positifs, variables selon les États, devraient en respecter les impératifs essentiels. Un droit naturel L'idée d'un droit qui transcende le droit des Cités est une idée très ancienne et foncièrement religieuse.

Ainsi, dansla tragédie grecque, au roi Créon qui lui reproche d'avoir désobéi aux lois de l'État, Antigone oppose « les loisdivines: lois non écrites, celles-là, mais intangibles.

Ce n'est pas d'aujourd'hui ni d'hier, c'est depuis l'origine qu'ellessont en vigueur, et personne ne les a vues naître» (Sophocle, Antigone, v.

455, trad.

Pignarre, G.F., p.

79).Mais si la proclamation des droits de l'homme en 1789 s'inscrit dans une longue tradition philosophique, née dansl'Antiquité, reprise au Moyen Age, elle prolonge plus spécifiquement les théories juridiques qui héritent au XVIIe etau XVIIIe siècle de cette idée : les théories de l'école du droit naturel de Grotius (Le Droit de la guerre et de la paix,1625), Pufendorf et leurs disciples.Selon ces juristes, le droit naturel est un droit commun à tous les hommes, et il est connu par les seules lumières dela droite raison.

D'après Grotius, «il consiste dans certains principes de la Droite Raison, qui nous font connaîtrequ'une Action est moralement honnête ou déshonnête, selon la convenance ou la disconvenance nécessaire qu'ellea avec une Nature Raisonnable et Sociable ».Ainsi, «l'homme » des droits de l'homme, ces droits naturels fondés sur la nature de l'homme, serait l'être humain entant qu'il est par nature raisonnable: capable de se diriger en soumettant ses désirs, ses passions égoïstes, à saraison, qui est à la fois sa raison et la raison universelle, une raison commune à tous les hommes, guide d'uneconduite véritablement humaine de l'individu et du citoyen.

Les droits de l'homme sont des droits que tout hommepeut revendiquer parce que tout homme en est, par nature, le législateur réel. Critique des droits de l'homme Critique de l'idée d'« individu singulier » C'est peut-être Marx qui a souligné avec le plus d'insistance que «l'homme est au sens le plus littéral un zoonpolitikon » (un animal politique), selon la formule d'Aristote; «il est non seulement un animal sociable, mais encore unanimal qui ne peut se singulariser que dans la société ».Autrement dit, c'est seulement dans une certaine société, « une société de libre concurrence », que « l'individuapparaît comme détaché », alors qu'il apparaît auparavant «comme un être dépendant, appartenant à un tout plusgrand », la famille, la tribu, etc.

« Ce n'est qu'au XVIIIe siècle, dans la «société bourgeoise », que les différentesformes des rapports sociaux se dressent devant l'individu comme un simple moyen de parvenir à ses finspersonnelles, comme une nécessité extérieure.

Mais l'époque qui voit naître cette conception, cette idée del'individu isolé, est justement l'époque où les conditions sociales – générales de ce point de vue – ont atteint le plushaut degré de développement » (Introduction à la critique de l'Économie politique, 1857). L'État de la domination d'une classe sociale chez Marx « Au fur et à mesure que le progrès de l'industrie moderne développait,élargissait, intensifiait l'antagonisme de classe entre le capital et letravail, le pouvoir d'État prenait de plus en plus le caractère d'un pouvoirpublic organisé aux fins d'asservissement social d'un appareil dedomination d'une classe.

Après chaque révolution, qui marque un progrèsde la lutte des classes, le caractère purement répressif du pouvoir d'Étatapparaît de façon de plus en plus ouverte» [La Guerre civile en France,p.

60-61].

La conception marxiste de l'État est ici résumée dans sonprincipe essentiel : l'État capitaliste est l'appareil de domination de laclasse ouvrière par la bourgeoisie, y compris par la violence comme cefut le cas, par exemple, durant les journées de juin 1848.

Durant celles-ci, la république bourgeoise avait montré le despotisme absolu d'uneclasse sur les autres classes.Ainsi, l'État n'est pas extérieur ou au-dessus de la société.

« Il est bienplutôt un produit de la société à un stade déterminé de sondéveloppement ; il est l'aveu que cette société s'empêtre dans uneinsoluble contradiction avec elle-même, s'étant scindée en oppositionsinconciliables qu'elle est impuissante à conjurer.

Mais pour que lesantagonistes, les classes aux intérêts économiques opposés, ne seconsument pas — elles et la société — en une lutte stérile, le besoin s'impose d'un pouvoir qui, placé en apparence au-dessus de la société, doit estomper le conflit, le maintenirdans les limites de l'"ordre" ; et ce pouvoir, né de la société, mais qui se place au-dessus d'elle et lui devientde plus en plus étranger, c'est l'État» [L'Origine de la famille, de la propriété privée et de l'État, p.

156].Si l'histoire de toute société jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire des luttes des classes, pour les mêmesraisons, l'État ou les différents États qui se sont succédé dans l'histoire ont toujours été ceux de la dominationd'une classe sur les autres, dans le but de maintenir — souvent par la violence [Anti-Dühring, p.

208 sq.] —l'ordre social.

D'où l'idée d'une disparition de l'État dans une société sans classe, le communisme, avecquelques difficultés sur les moyens d'y parvenir.. »

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