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Les Droits de l'homme: évidence ou problème?

Publié le 30/06/2015

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   Une fois revendiqués ou affirmés par la pensée européenne, les Droits de l'homme définissent pour l'être humain un certain nombre de potentialités par rapport à des concepts qui dépendent eux-mêmes de l'histoire occidentale.

   L'occident lui-même ne s'est pas privé de bafouer ces Droits dans ses pratiques historiques de l'esclavage, de la colonisation, etc. (d'où sa mauvaise conscience éventuelle).

   L'affirmation de l'universalité des Droits de l'homme ne serait-elle pas une nouvelle forme de son impérialisme antérieur? Vouloir imposer sa conception de ce que doit être l'homme à des sociétés qui en auraient une conception diffé­rente?

   Les Droits affirment des possibilités — par rapport à l'éventualité ce contraintes ou d'obligations qui les empêcheraient de se réaliser. De telles contraintes ne seraient-elles pas justifiées dans certains contextes culturels ? Qu'est-ce qui permet d'affirmer que la culture qui a produit la pensée des Droits de l'homme est « supérieure « et mérite que soient pris davantage en considération des souhaits qu'elle universalise peut-être outrageusement?

« 1 ( -Les Droits affirment des possibilités - par rapport à l'éventualité ce contraintes ou d'obligations qui les empêcheraient de se réaliser.

De telles contraintes ne seraient-elles pas justifiées dans certains contextes culturels? Qu'est-ce qui permet d'affirmer que la culture qui a produit la pensée des Droits de l'homme est,, supérieure» et mérite que soient pris davantage en considération des souhaits qu'elle universalise peut-être outrageusement? - Ce qui pourrait faire des Droits de l'homme, soit une utopie, soit un impérialisme, c'est ainsi une conception relativiste de la culture.

Si chaque élément culturel est justifié, quel qu'il soit, par son inscription dans un contexte culturel qui tire sa légitimité de sa propre durée, on voit mal ce qui autoriserait la culture occidentale à prétendre, par exemple, que l'excision doit être interdite, ou que sa conception des Droits de l'homme doit être universellement respectée.

III.

LA PRATIQUE ET LA FIN -Dans la pratique et la réalité des politiques contemporaines, on constate que nombreux sont les pays et les régimes qui ne respectent pas les Droits de l'homme.

- Lorsqu'on critique cet irrespect, ce n'est pas pour imposer une définition occidentale de l'homme, mais pour que soient offertes les conditions susceptibles de laisser se développer une humanité dont l'occident pourrait ne proposer qu'une version parmi d'autres.

- Les Droits de l'homme définissent moins en effet une conception de l'humain (de ce qu'il doit être) que les conditions dans lesquelles des êtres ont des chances d'affirmer leur humanité et de la réaliser.

- Dans cette optique, et bien au-delà des considérations politiques, c'est d'un point de vue moral que le respect des Droits de l'homme peut être exigé, dans la mesure où il autorise une meilleure définition de l'humain.

Ainsi, quoique inscrite dans une culture, l'excision est condamnable, au nom même des Droits de l'homme, à partir du moment où elle ne respecte pas l'intégrité de la personne humaine et dépend d'une décision que ne prend pas celle qui en sera la victime.

CONCLUSION Le problème que posent les Droits de l'homme est double: • comment les faire respecter partout? • comment ne pas les transformer en une simple variante de l'européocentrisme? Ce double problème ne peut être résolu que par un encouragement à la démocratie universelle (accompagnée de la formation civique qu'elle suppose) et au respect, également universel, de la personne humaine -c'est-à-dire sur l'horizon d'une humanité capable d'assumer sa liberté.

98. »

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