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Les hommes ont-ils besoin d'être gouvernés ?

Publié le 09/03/2004

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Si le sujet proposé semblait souligner dès l'abord la contradiction possible entre le fait d'être gouverné et le fait d'avoir une aspiration fondamentale pour la liberté, il s'avère qu'en creusant les notions de gouvernement, de lois, et de souveraineté, la contradiction n'est que partielle. En effet si gouvernement n'est pas que commandement mais exécution des décisions de la volonté générale qui n'est autre que le peuple considéré sous un aspect, dans ce cas gouvernement et liberté humaine sont conciliables, voire même le gouvernement est auxiliaire de liberté.
Y a-t-il une nécessité pour les hommes d'être gouvernés ? La forme passive alliée à la nécessité semblent aller à l'encontre de la liberté dont se réclament les hommes. Le gouvernement s'oppose-t-il nécessairement à la liberté humaine ? Y a-t-il une nécessaire contradiction entre les aspirations humaines à la liberté et le pouvoir exécutif qu'incarne le gouvernement ? Peut-on considérer une association humaine sans gouvernement ?
 
  • I.      La nécessité pour les hommes d'être gouvernés
1. L'homme a besoin d'un maître
2. Gouverner – une nécessité contre la crainte de la mort
  • II. Remise en question de cette nécessité
1. La liberté – L'aspiration humaine par excellence
2. Est-il envisageable de remettre en question la nécessité de ce gouvernement ?
  • III. Le gouvernement est réhabilité dès lors qu'on le pense en étroite relation avec la notion d'autonomie.
1. Le lien entre volonté générale – gouvernement chez Rousseau
2. Loi est donc autonomie
 


« qui batte en brèche sa volonté particulière et le force à obéir à une volonté universellement valable, grâce àlaquelle chacun puisse être libre.

Mais où va-t-il trouver ce maître ? Nulle part ailleurs que dans l'espècehumaine.

Or, ce maître, à son tour, est tout comme lui un animal qui a besoin d'un maître.

De quelque façonqu'il s'y prenne, on ne conçoit vraiment pas comment il pourrait se procurer pour établir la justice publique unchef juste par lui-même : soit qu'il choisisse à cet effet une personne unique, soit qu'il s'adresse à une élitede personnes triées au sein d'une société.

Car chacune d'elles abusera toujours de la liberté si elle n'apersonne au-dessus d'elle pour imposer vis-à-vis d'elle-même l'autorité des lois.

» 2.

Gouverner – une nécessité contre la crainte de la mort « Il est vrai que hors de la société civile chacun jouit d'une liberté très entière, mais qui est infructueuse,parce que comme elle donne le privilège de faire tout ce que bon nous semble, aussi elle laisse aux autres lapuissance de nous faire souffrir tout ce qu'il leur plaît.

Mais dans le gouvernement d'un État bien établi,chaque particulier ne se réserve qu'autant de liberté qu'il lui en faut pour vivre commodément, et en uneparfaite tranquillité, comme on n'en ôte aux autres que ce dont ils seraient à craindre.

Hors de la société,chacun a tellement droit sur toutes choses, qu'il ne s'en peut prévaloir et n'a la possession d'aucune ; maisdans la république, chacun jouit paisiblement de son droit particulier.

Hors de la société civile, ce n'est qu'uncontinuel brigandage et on est exposé à la violence de tous ceux qui voudront nous ôter les biens et la vie ;mais dans l'État, cette puissance n'appartient qu'à un seul.

Hors du commerce des hommes, nous n'avonsque nos propres forces qui nous servent de protection, mais dans une ville, nous recevons le secours de tousnos concitoyens.

Hors de la société, l'adresse et l'industrie sont de nul fruit : mais dans un État, rien nemanque à ceux qui s'évertuent.

Enfin, hors de la société civile, les passions règnent, la guerre est éternelle,la pauvreté est insurmontable, la crainte ne nous abandonne jamais, les horreurs de la solitude nouspersécutent, la misère nous accable, la barbarie, l'ignorance et la brutalité nous ôtent toutes les douceurs dela vie ; mais dans l'ordre du gouvernement, la raison exerce son empire, la paix revient au monde, la sûretépublique est rétablie, les richesses abondent, on goûte les charmes de la conversation, on voit ressusciterles arts, fleurir les sciences, la bienséance est rendue à toutes nos actions et nous ne vivons plus ignorantsdes lois de l'amitié.

» Transition : Le gouvernement ne remet-il pas en question les aspirations à la liberté qui caractérisent l'humanité ? II.

Remise en question de cette nécessité 1.

La liberté – L'aspiration humaine par excellence Cette opposition originaire de la liberté et de la contrainte ou voire même de l'esclavage est manifeste àl'époque de la Grèce antique.

Il y avait les hommes libres et les autres : métèques, esclaves...

L'homme libreest donc celui qui n'est pas contraint par un autre, par un maître (dominus), esclave d'un autre homme, celuiqui se détermine lui-même, qui fait ce qui lui plaît.

En effet primitivement la liberté consiste dans le fait defaire ce qu'on veut, d'être indépendant.Exemple : la liberté recherchée par l'hermite.

Ex : Saint Antoine.La liberté est une aspiration essentielle et originaire – autrement dit fondamentale qui semble difficilementconciliable avec l'idée de gouvernance.

2.

Est-il envisageable de remettre en question la nécessité de ce gouvernement ? RAPPEL: La dictature du prolétariat chez MarxLe passage du capitalisme au communisme se fait par un acte révolutionnaire: comme le prolétariat constituel'immense majorité de la population, il devrait triompher aisément de la bourgeoisie, mais comme celle-citruste tous les pouvoirs (économique, industriel, financier et militaire, etc.), Marx pense que pour supprimerles structures de l'Etat capitaliste, une dictature transitoire sera nécessaire.

Durant cette brève période, unpouvoir autoritaire devra en finir avec le mode bourgeois de production (propriété privée, exploitation del'homme par l'homme, etc.

MARXIl opère une critique de l'Etat.

Il montre ainsi en quoi l'Etat sert toujours les intérêts d'une classe dominante.Ce dernier n'est que le résultat et la manifestation de rapports économiques.

Il montre alors la nécessité derenverser l'Etat en faisant disparaître l'opposition entre les classes sociales.

Néanmoins, avant de parvenir àcette disparition de l'Etat, il affirme qu'est nécessaire une étape transitoire que serait la dictature duprolétariat.

En d'autres termes, cette rupture ne peut pas se faire sans une transition, le socialisme, qui secaractérise par un pouvoir coercitif de l'Etat (la dictature du prolétariat) afin de prendre le temps d'organiserune société nouvelle, de contraindre à la disparition de la propriété privée et d'instruire le peuple.

Il seraitnécessaire que la propriété privée disparaisse c'est-à-dire qu'il y ait une disparition des origines de la lutte etdes conflits et que les hommes soient instruits c'est-à-dire capables de se servir de leur raison. III.

Le gouvernement est réhabilité dès lors qu'on le pense en étroite relation avec la notiond'autonomie. 1.

Le lien entre volonté générale – gouvernement chez Rousseau. »

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