Devoir de Philosophie

Les lois nous empêchent-elles de faire ce qu'on veut ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Les lois nous empêchent-elles de faire ce qu'on veut ?

HTML clipboard

  • Analyse:

 

- « Les lois « sont de plusieurs sortes: lois physiques ou naturelles (ex: gravitation universelle, inertie, etc.), lois morales, lois politiques. Leur point commun est d’être à chaque fois des propositions universelles qui se présentent à tous sous forme d’impératifs (ex: un corps doit nécessairement continuer sa trajectoire rectiligne uniforme si aucun autre ne vient la perturber, nous devons respecter autrui, nous devons payer nos impôts, etc). Les lois sont donc des principes qui circonscrivent toutes nos actions.

- « Ce que nous voulons « signifie ce que notre volonté choisie librement. La volonté est une faculté propre à l’homme et grâce à laquelle il est lui-même le principe de ses propres actes. La volonté est donc par essence individuelle (= propre à chacun). 

- La volonté est une faculté individuelle il n’est donc pas étonnant que celle-ci puisse souvent aller dans un sens contraire à ce que prescrit la loi universelle. La loi est alors conçu comme un principe qui vient limiter de l’extérieur l’exercice de ma volonté: elle s’impose à elle du dehors. « Empêcher « signifie justement venir limiter un objet du dehors. En ce sens, il semble évident que « les lois nous empêchent de faire ce qu’on veut «. 

- Cependant, il convient de nous interroger sur cette soit disant extériorité des lois par rapport à notre volonté. En effet, excepté le cas des lois physiques, les lois ne sont pas données dans la nature: les lois morales et politiques sont un fait proprement humain. Comment ont-elles pu alors être instituées si ce n’est par la volonté des hommes elle-même? En ce sens, les lois font partie des choses que nous voulons, que nous avons choisies. Il semble alors difficile de penser qu’elles puissent limiter notre volonté. 

  • Problématique:

 

La loi est-elle un impératif qui vient limiter de l’extérieur mon activité volontaire? (Cette position rend bien compte du sentiment d’oppression que je ressens parfois par rapport à la loi, mais elle rend difficile un pensée de son origine.) Ou bien la loi est-elle une émanation de notre volonté, qui permet donc la réalisation de celle-ci? (dans ce cas nous parvenons à concevoir l’origine des lois, mais il faut alors expliquer pourquoi nous avons cependant ce sentiment d’être contraint par quelque chose qui est le produit de notre propre volonté). 

« politiques ont tentés de retracer la genèse de l'Etat, par exemple Hobbes dans le Leviathan .

Au chapitre 13 de cet ouvrage, Hobbes décrit un état fictif ( « l'état de nature ») dans lequel les hommes vivraient sans aucune lois nimorales ni politiques.

Il n'existe alors aucune idée du juste et de l'injuste et les hommes sont absolument libre defaire ce qu'ils désirent.

Cependant, cet état n'est pas viable: les libertés entrent en contradiction et il en résulte unétat de « guerre de tous contre tous ».

Les hommes vivant donc dans la misère et dans l'insécurité constante.

C'estpourquoi, ils décident volontairement de se soumettre à la loi d'un gouvernant.

L'Etat naît donc parce que sesmembres l'on choisi afin d'assurer leur sécurité et leur confort.

Cette naissance prend la forme d'un contrat quepasse chaque membre avec tous les autres, dans lequel il s'engage à renoncer à sa liberté à condition que chacunfasse de même.

C'est donc librement que nous restreignons notre liberté, parce que nous y avons tous intérêt.Ainsi, les lois ne nous empêchent pas de faire ce que nous voulons, puisqu'elles sont elles-mêmes ce que nousavons voulu.- Chaque loi, si elle veut être légitime, doit être l'expression de la volonté générale:Non seulement nous voulons l'institution de l'Etat, mais une de plus une fois celui-ci mis en place, le souverain n'apas le pouvoir d'instituer arbitrairement des lois.

En effet, si tel était le cas, on voit mal en quoi ces lois nousimposeraient un quelconque devoir de respect.

Ainsi, comme l'affirme Rousseau dans le Contrat social , la démocratie est le seul régime politique légitime.

Or, qu'est ce qu'une loi dans une démocratie? Il s'agit d'un acte dans lequel « lepeuple statue sur tout le peuple » (II;6).

La loi est donc l'émanation de la « volonté générale » exprimée par lamajorité lors du vote.

Comme je participe moi-même au vote et à la volonté générale, je n'obéis qu'à moi-même enobéissant aux lois.

Les lois me garantissent même contre l'autorité arbitraire d'un tyran et préservent donc maliberté.

Transition: Les lois ne m'empêchent pas de faire ce que je veux: non seulement nous choisissons de vivre sous des lois et nouschoisissons également le contenu de ces lois.

Mais comment expliquer alors que je me sentes parfois empêché oucontraint par les lois si celles-ci relèvent de ma propre volonté? III) Les lois m'empêchent d'agir comme je le désire : - Le sentiment de contrainte que nous ressentons parfois face à la loi ne provient pas d'une opposition entre mavolonté et une force extérieur, mais d'une scission au sein même du sujet entre sa volonté véritable et son désir.

Eneffet, il faut différencier ce que je veux faire de ce que je désire faire: alors que la volonté est le résultat d'une délibération rationnelle, le désir est de l'ordre de la pulsion immédiate et passagère.

Je peux par exemple vouloir fairerégime et désirer en même temps manger des friandises.

De même, je peux vouloir vivre dans un Etat régi par deslois légitimes que tous respectent, et désirer ponctuellement transgresser certaines de ces lois.

Je sens alorsl'aspect contraignant de ces lois.

Cependant, la contrainte n'est jamais appliquer à ma volonté, mais à mon désir.

- En m'empêchant de céder au désir et en m'obligeant à m'en tenir à ma volonté, les lois me permettent d'agirlibrement.

En effet, je ne suis pas libre lorsque je cède au désir, alors que je le suis lorsque je respecte ma volonté.Dans les Passions de l'âme (§47), Descartes décrit par une image le combat qui a lieu dans l'âme entre la volonté etle désir.

Le désir correspond au retentissement en moi des stimulations extérieures, auxquelles je suis déterminé àrépondre d'une certaine façon.

Il n'est donc pas libre mais marque au contraire ma soumission face aux chosesextérieures.

Seule ma volonté correspond à ce que j'ai librement choisi.

Ainsi, Descartes qualifie d' « âmes faibles »les âmes pour lesquelles le désir l'emporte, et seuls ce qui sont des « âmes fortes » sont libres.

Selon cettedistinction, c'est bien en obéissant à la loi, expression de ma volonté, que je suis libre.

Au contraire, je suiscontraint par mon désir lorsque je les transgresse.

Conclusion: Seules les lois physiques m'empêchent d'agir comme je le veux.

Au contraire, les lois morales et politiques sontl'expression de ma volonté.

Le sentiment de contrainte que nous éprouvons parfois à leur égard peut être expliquépar une distinction entre la volonté et le désir: les lois n'empêchent pas d'agir comme je le veux , mais elles m'empêchent d'agir selon ce que je désire .. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles