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Les oeuvres d'art nous font-elles oublier le réel ?

Publié le 16/07/2009

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Il n'en est pas moins que l'art nous permet également de découvrir des pans de la réalités qui jusque là nous échappaient. « trouver du nouveau « selon le mot de Baudelaire, tel peut être une des finalités de l'art. L'importation des styles par exemple, est un fait qui marque toute l'histoire de l'art : l'orientalisme par exemple ne se réduit pas aux arts décoratifs, et manifeste un intérêt aigu de l'époque pour les terres étrangères. C?est au contemplateur, à sa subjectivité propre, qu'il revient en regardant ces ?uvres d?oublier la réalité présente ou de considérer cela comme une manifestation d?un autre mode de réalité.  

III Discussion autour de l'art contemporain              

Le tournant « post moderne « inauguré par l'art conceptuel marque un point d'arrêt à une conception esthétique de l'art. Cela est rendu particulièrement visible avec le pop'art aux Etats-Unis, ou les ready-made de Duchamp. L'art, loin de nous bercer d'illusions et de nous faire soit entrevoir une réalité sous-jacente, soit de nous illusionner, devient un constant clin d'oeil aux réflexes de la société de consommation. Que dire de la série des Marilyn de Warhol, si ce n'est qu'il joue sur une constante ironie ? En manipulant des clichés, l'art de cette période se veut une critique sévère de la société de consommation. Mais à force de dédoubler la réalité, la tentation apparaît grande de s?en échapper par d'autres voies que celles proposées par l'art.

Si l'artiste semble, grâce à ses créations, nous convier à pénétrer dans un autre monde, n'est-ce pas par désir d'oublier le réel ? En outre, si l'amateur d'art trouve plaisir à la contemplation esthétique, n'est-ce pas parce que celle-ci lui fait oublier le monde de la quotidienneté ? L'art ne serait alors qu'une fuite de la réalité. Le oeuvres d'art n'auraient alors qu'une fonction divertissante comme le déplorait PLATON. 

« reste pas moins que nous éprouvons des sentiments pour ces personnages ligotés à leurs destins et à la volonté desDieux.

L'art, en ce sens, ne nous fait pas oublier la réalité, il induit un travail individuel, et possède des résonancespolitiques.

Or, ce qui permet la katharsis , c'est le savoir faire de l'artiste, pour Aristote.

Mais dans l'art moderne s'ajoute une nouvelle notion : celle de l'originalité.

Dans Du côté de Guermantes , Proust souligne que le monde proposé au contemplateur par l'artiste ne constitue nullement une pâle copie, mais une réinvention : « Et voici quele nouveau monde (qui n'a pas été créé une fois, mais aussi souvent qu'un artiste original est survenu) nousapparaît entièrement différent de l'ancien, mais parfaitement clair .

» La création artistique, au sens fort du terme, ne nous fait pas oublier la réalité, mais nous invite à en faire une lecture nouvelle.

Et ce qui frappe, c'est que cettelecture nous semble toujours avoir été là, en germe : l'artiste révèle au monde ce qui lui parait « réel ».

Il n'en est pas moins que l'art nous permet également de découvrir des pans de la réalités qui jusque lànous échappaient.

« trouver du nouveau » selon le mot de Baudelaire, tel peut être une des finalités de l'art.L'importation des styles par exemple, est un fait qui marque toute l'histoire de l'art : l'orientalisme par exemple ne seréduit pas aux arts décoratifs, et manifeste un intérêt aigu de l'époque pour les terres étrangères.

C'est aucontemplateur, à sa subjectivité propre, qu'il revient en regardant ces œuvres d'oublier la réalité présente ou deconsidérer cela comme une manifestation d'un autre mode de réalité.

III Discussion autour de l'art contemporain Le tournant « post moderne » inauguré par l'art conceptuel marque un point d'arrêt à une conceptionesthétique de l'art.

Cela est rendu particulièrement visible avec le pop'art aux Etats-Unis, ou les ready-made deDuchamp.

L'art, loin de nous bercer d'illusions et de nous faire soit entrevoir une réalité sous-jacente, soit de nousillusionner, devient un constant clin d'œil aux réflexes de la société de consommation.

Que dire de la série desMarilyn de Warhol, si ce n'est qu'il joue sur une constante ironie ? En manipulant des clichés, l'art de cette période se veut une critique sévère de la société de consommation.

Mais à force de dédoubler la réalité, la tentationapparaît grande de s'en échapper par d'autres voies que celles proposées par l'art.

On trouve dès lors un étrange écho à la pensée de Nietzsche présente dans Le Gai Savoir : « Avec quelle malice nous écoutons maintenant le grand tintamarre de foire par lequell' ‘homme instruit' des grandes villes se laisse imposer des ‘jouissancesspirituelles' par l'art, le livre et la musique, aidés de boissons spiritueuses ! ».Car ce n'est plus l'art qui peut nous transposer dans une autre réalité, mais lamétaréflexion autour de celui-ci, devenu nécessaire, comme le souligne YvesMichaud, afin de comprendre – et non plus de ressentir ! – l'art contemporain.

En conclusion, il apparaît que l'art ne nous fait guère oublier laréalité, au sens où le simple simulacre décrié par Platon ne peut berner « queles pigeons et les singes ».

En revanche, il peut nous donner accès à unenouvelle lecture de la réalité, lecture qui peut s'envisager par unecommunauté réunie autour d'une scène de théâtre, par exemple : sonprochain reste toujours le même, mais la communion cathartique transportedans la sphère non explorée quotidiennement des passions, pour mieux lesexpurger.

Néanmoins, la dimension tout à la fois subjective et tendant àl'universel de l'expérience esthétique ainsi que décrite par Kant semble peu àpeu se morceler : l'art contemporain, art le plus souvent non figuratif, peut-ilnous transporter en dehors d'une simple dénonciation des tics de notresociété ?. »

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