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Les préoccupations écologiques et environnementales sont-elles un alibi dans nos sociétés ?

Publié le 12/03/2009

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Les préoccupations écologiques et environnementales sont-elles un alibi dans nos sociétés ?

  • Bien définir les termes du sujet :

 

- « Les préoccupations « : Désigne une souci, une inquiétude qui occupe l’esprit. Dans un second sens, ce terme peut aussi être synonyme d’idée fixe, d’obsession. (Robert)

- « Ecologiques « : L’écologie est l’étude des milieux où vivent les êtres vivants, ainsi que les rapports de ces êtres entre eux et avec leur milieu. Dans le cadre de notre sujet, étant donné qu’il s’agit de « préoccupations « écologiques, le terme renvoie plutôt à un mouvement visant un meilleur équilibre entre l’homme et son environnement naturel, ainsi qu’à la protection de celui-ci. (Robert)

- « Environnement « : ce terme est très large et peut englober tous les facteurs extérieurs susceptibles d’agir dur un individu ou sur un groupe. Mais dans la perspective de notre sujet, et rapproché du terme « écologie «, le mot « environnemental « renvoie plutôt au milieu extérieur naturel. Une préoccupation environnementale se distingue d’une préoccupation écologique dans le sens où elle a rapport non pas directement avec des systèmes vivants en particuliers, mais avec des éléments plus vastes et plus difficilement saisissables, comme le climat.

- « Alibi « : Circonstance, activité permettant de se disculper, de faire diversion.

- « Nos sociétés « : la société désigne en général un ensemble d'individus organisés collectivement et unis par des rapports déterminés ; cette vie en commun est régie par des règles. Dans le cadre de notre sujet, du fait du possessif « nos « et du terme mis au pluriel, « société « renvoie à la manière dont nous vivons actuellement. Le pluriel souligne simplement la différence qui existe dans les modes de vie de chaque nation.

 

  • Construction de la problématique :

 

            Le sujet est tout à fait surprenant de par sa formulation et les termes qu’il emploie. Il renvoie en effet à un problème tout à fait contemporain, et il suffit de suivre un peu la presse pour voir que l’écologie et l’environnement sont des préoccupations non seulement majeures, mais aussi des thèmes récurrents employés dans des circonstances aussi diverses que variées. Il n’en reste pas moins que selon certains experts scientifiques, il ne soit plus possible de continuer à mener le mode de vie actuel que nous endommagions la planète, et sans que nous pillions les ressources nécessaires à notre survie.

            è Se pose donc la question de savoir quelle est la limite entre la vérité scientifique et l’utilisation de cette dernière comme outil de propagande, ou argument de vente. Autrement dit, même si les thèses des scientifiques sont vraies, l’utilisation de leurs conclusions par les médias ou les politiques est-elle sincère ou vise-t-elle au contraire un but particulier – but qui n’est pas désintéressé ? En quoi est-ce que les préoccupations écologiques et environnementales relèvent vraiment d'une remise en question de notre rapport à la Nature (et pas seulement aux générations futures), et pas seulement de préoccupations de bien-être, de croissance économique, etc. ?

« plus ».

Or, c'est cette idéologie que nous devons combattre explique Morin.

Selon lui, il faut montrer que cette idéedu « toujours plus » n'est pas logique dans un monde qui est fini, et que cela mène à la déshumanisation.

« Lalimitation de la circulation automobile dans les centres historiques des grandes villes les ré-humanise.

Nous aspironsobscurément à fuir la vie du métro-boulot-dodo qui obéit à la logique déterministe, chronométrique, hyper-spécialisée de la machine artificielle de nos usines et bureaux.

Experts et « éconocrates », nous nous traitonscomme des machines triviales, alors que la part non triviale en nous, celle du vouloir-vivre, aimer, nous réaliser,échappe à cette logique.

» Morin souligne donc le paradoxe qui existe entre ce désir de vouloir toujours plus, et cette tension del'homme vers des choses plus simples.

Les préoccupations écologiques et environnementales existent dont réellement puisqu'elles sont l'objet de réflexion non seulement des chercheurs scientifiques, mais aussi des philosophes ou sociologues.

Il n'y a donc pasd'alibi dans la mesure où le problème existe réellement, où il n'est pas un prétexte.

II/ L'économie de l'écologie : Les problèmes écologiques et environnementaux ne peuvent pas être désignés comme des alibis dans lamesure où ils sont bien réels.

Cependant, il est possible de remarquer que toute une économie et une politique sebase sur ces préoccupations.

Autrement dit, si les thèses des scientifiques sont vraies, et qu'elles ne sont pas desprétextes, l'utilisation de leurs conclusions par les médias ou les politiques peut quant à elle servir d'alibi.

« Lesabeilles disparaissent, le désert avance dans les zones subtropicales, les sols s'érodent, l'eau potable se raréfie.

Lesphénomènes météorologiques inhabituels ou violents se multiplient.

La croissance économique de la Chine, celle dunombre d'habitants que porte la planète font peser de graves menaces sur les équilibres environnementaux.

Nonseulement une catastrophe écologique se dessine à l'horizon, mais celle-ci risque d'être accompagnée de tensionsgéopolitiques de plus en plus violentes pour l'appropriation des ressources naturelles.» Voilà comment commencel'article intitulé « La bombe écologique : changer le rapport de l'homme à la nature » du magazine Philomag.

Il seraitpossible de se demander ici si il s'agit encore d'une manœuvre des médias pour attirer l'attention d'un public enmanque de sensation, ou si il s'agit d'une réelle préoccupation écologique.

Le terme d'alibi peut renvoyer soit à un prétexte, c'est-à-dire un motif fallacieux invoqué pour justifier desmesures (ou l'absence de mesures) alors que la véritable raison d'agir est ailleurs (peur de l'inconnu, protectiond'intérêts privés...).

Par exemple, on peut demander l'arrêt de la construction d'une autoroute sous prétexte quecela nuit à l'environnement, aux crapauds, etc.

alors qu'en fait on ne veut pas entendre le bruit.

Ou alors on peutdire que les OGM sont dangereux pour l'environnement, alors que le risque véritable est économique, on a peur dumonopole que cela donne aux producteurs d'OGM...

Il ne faut pas non plus oublier tous les produits que noustrouvons actuellement dans les supermarchés, et qui prônent un développement durable, et une production quirespecte la planète.

On voit bien à travers ces exemples que les préoccupations écologiques et environnementalespeuvent être utilisées dans des buts qu'elles n'avaient pas au départ.

Ces phénomènes sont paradoxaux, car ilspermettent à la fois une sensibilisation du public, et cachent parfois un réel intérêt des retombées de la production,mais ce ne sont parfois que des arguments de vente destinés à déculpabiliser l'acheteur, grâce à des logos qui nesont pas référencés.

Autrement dit, il semblerait que dans certains cas, les préoccupations écologiques et environnementales nerelèvent pas vraiment d'une remise en question de notre rapport à la Nature, mais plutôt de préoccupations de bien-être, de croissance économique… Certains philosophes ont analysé cette situation et se sont demandés si nous adoptions la bonne attitudeface à la crise environnementale.

Les philosophes américains de la deep ecology comme Emerson ou Callicott sedemandent quelle est l'autre manière d'affronter les problèmes environnementaux, et la solution serait de retrouverune forme de respect de la nature.

Dans Beyond the land ethic (Au delà de l'Ethique de la Terre), Calicott préconisela protection et l'amélioration de l'environnement par une gestion prudente et raisonnable des ressources naturelles,et l'utilisation des informations dont nous disposons sur l'environnement.

Autrement dit, selon cet auteur,l'environnement doit être protégé en préservant sa naturalité ; il est une sorte de système qui fonctionne enéquilibre, et l'homme doit y intervenir le moins possible.

L'environnement doit pouvoir continuer à vivre de manièreautonome, et tout ce qui porte atteinte à l'écosystème naturel est moralement inacceptable – cf.

la domesticationindustrielle des animaux, l'industrialisation de l'agriculture… Si Callicott insiste tant sur la préservation d'un ordrenaturel, c'est parce que selon lui l'homme dépend des écosystèmes.

Il soutient une éthique de la Terre qui est pluscréative que le développement sans limite.

A travers sa pensée, l'auteur invite à reconsidérer nos manières de vivre,et à adopter une perspective différente sur des questions telle que la chasse ou la valeur de la viande.

è Ainsi, nous avons vu que les conclusions des thèses scientifiques sur l'état des ressources et de l'environnement pouvaient être utilisées à des fins intéressées et privées.

Certains philosophes comme Calliccotmettent le doigt sur le problème en montrant comment il faut changer notre perspective par rapport au monde, etne plus le considérer à nouveau comme un moyen pour s'enrichir, que ce soit grâce aux ressources naturelles, ougrâce aux préoccupations écologiques.

III/ Le principe de précaution : Nous avons soulevé la question de savoir en quoi les préoccupations écologiques et environnementalesrelèvent vraiment d'une remise en question de notre rapport à la Nature (et pas seulement aux générations futures),et pas seulement de préoccupations de bien-être, de croissance économique.

Après avoir vu que certainesconclusions scientifiques peuvent être dévoyées, nous pouvons nous demander si nous adoptons la bonne attitudeface à la crise environnementale en mettant l'environnement et l'écologie à toutes les sauces, pour faire vendre,. »

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