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Les progrès techniques s'accompagnent-ils nécessairement d'un progrès de le raison ?

Publié le 14/11/2005

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La vie active est conçue comme coupée de la vie spéculative, seule digne non seulement des hommes, mais des Dieux. Descartes subvertit la tradition. D'une part, il cherche des « connaissances qui soient fort utiles à la vie », d'autre part la science cartésienne ne contemple plus les choses de la nature, mais construit des objets de connaissance. Avec le cartésianisme, un idéal d'action, de maîtrise s'introduit au coeur même de l'activité de connaître. La science antique & la philosophie chrétienne étaient désintéressées ; Descartes veut, lui, une « philosophie pratique ». « Ce qui n'est pas seulement à désirer pour l'invention d'une infinité d'artifices qui feraient qu'on jouirait sans aucune peine des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s'y trouvent, mais principalement aussi pour la conservation de la santé [...] » La nature ne se contemple plus, elle se domine. Elle ne chante plus les louanges de Dieu, elle est offerte à l'homme pour qu'il l'exploite et s'en rende « comme maître & possesseur ». Or, non seulement la compréhension de la science se voit transformée, mais dans un même mouvement, celle de la technique. Si la science peut devenir pratique (et non plus seulement spéculative), c'est qu'elle peut s'appliquer dans une technique.

« enseigne dans les écoles » une « philosophie pratique ».

La philosophie spéculative désigne la scolastique, qui fait prédominer la contemplation sur l'action, le voir sur l'agir.

Aristote et la tradition grecque faisaient de la science une activité libre et désintéressée, n'ayant d'autre but que de comprendre le monde, d'enadmirer la beauté.

La vie active est conçue comme coupée de la vie spéculative, seule digne nonseulement des hommes, mais des Dieu x. Descartes subvertit la tradition.

D'une part, il cherche des « connaissances qui soient fort utiles à la vie », d'autre part la science cartésienne ne contemple plus les choses de la nature, mais construit des objets de connaissance.

Avec le cartésianisme, un idéal d'action, de maîtrise s'introduit au cœur même del'activité de connaître. La science antique & la philosophie chrétienne étaient désintéressées ; Descartes veut, lui, une « philosophie pratique ».

« Ce qui n'est pas seulement à désirer pour l'invention d'une infinité d'artifices qui feraient qu'on jouirait sans aucune peine des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s'y trouvent,mais principalement aussi pour la conservation de la santé […] » La nature ne se contemple plus, elle se domine.

Elle ne chante plus les louanges de Dieu , elle est offerte à l'homme pour qu'il l'exploite et s'en rende « comme maître & possesseur ». Or, non seulement la compréhension de la science se voit transformée, mais dans un même mouvement, celle de la technique.

Si la science peut devenir pratique (et non plus seulement spéculative),c'est qu'elle peut s'appliquer dans une technique.

La technique n'est plus un art, un savoir-faire, uneroutine, elle devient une science appliquée. D'une part, il s'agit de connaître les éléments « aussi distinctement que nous connaissons les métiers de nos artisans ».

Puis « de les employer de même façon à tous les usages auxquels ils sont propres ».

Il n'est pas indifférent que l'activité artisanale devienne le modèle de la connaissance.

On connaît comme on agit ou on transforme, et dans un même but.

La nature désenchantée n'est plus qu'unmatériau offert à l'action de l'homme, dans son propre intérêt.

Connaître et fabriquer vont de pair. D'autre part, il s'agit « d'inventer une infinité d'artifices » pour jouir sans aucune peine de ce que fournit la nature.

La salut de l'homme provient de sa capacité à maîtriser et même dominer techniquement,artificiellement la nature. Ce projet d'une science intéressée, qui doive nous rendre apte à dominer et exploiter techniquement une nature désenchantée est encore le nôtre. Or la formule de Descartes est aussi précise que glacée ; il faut nous rendre « comme maître et possesseur de la nature ».

« Comme », car Dieu seul est véritablement maître & possesseur.

Cependant, l'homme est ici décrit comme un sujet qui a tous les droits sur une nature qui lui appartient(« possesseur »), et qui peut en faire ce que bon lui semble dans son propre intérêt (« maître »). Pour qu'un tel projet soit possible, il faut avoir vidé la nature de toute forme de vie qui pourrait limiter l'action de l'homme , et poser des bornes à ses désirs de domination & d'exploitation.

C'est ce qu'afait la métaphysique cartésienne, en établissant une différence radicale de nature entre corps & esprit.

Cequi relève du corps n'est qu'une matière inerte, régie par les lois de la mécanique.

De même en assimilantles animaux à des machines, Descartes vide la notion de vie de tout contenu.

Précisons enfin que l'époque de Descartes est celle où Harvey découvre la circulation sanguine, où le corps commence à être désacralisé, et les tabous touchant la dissection, à tomber. Car ce qu'il y a de tout à fait remarquable dans le texte, c'est que le projet de domination technicienne de la nature ne concerne pas que la nature extérieure et l'exploitation des ressourcesnaturelles.

La « philosophie pratique » est utile « principalement aussi pour la conservation de la santé ». Le corps humain lui aussi, dans ce qu'il a de naturel, est objet de science, et même objet principal de lascience.

« S'il est possible de trouver quelque moyen qui rende les hommes plus sages et plus habiles qu'ils n'ont été jusqu'ici, je crois que c'est dans la médecine qu'on doit le chercher. » La véritable libération des hommes ne viendrait pas selon Descartes de la politique, mais de la technique et de la médecine.

Nous deviendrons « plus sages & plus habiles », nous vivrons mieux, en nous rendant « comme maîtres & possesseurs de la nature ».

La science n'a pas d'autre but. La raison fait avancer la scienceLa technique est une application pratique de la science.

Les progrès techniques vont de pair avec les progrès scientifiques.

Sansprogrès de la raison, il n'y aurait pas de progrès technique.Certes, il existe entre science & technique une différence de perspective.

Le savant n'est pas le technicien.

Ce dernier se borne àappliquer les résultats de la science.

Celui qui fait la science ne se préoccupe pas de son application pratique.

Ainsi, par exemple,Einstein a découvert la loi de la conservation de l'énergie « E=MC2 » et non la bombe atomique.

La recherche d ‘une applicationprécise peut même être un obstacle au progrès du travail du savant.

La science pure est le produit d'une curiosité désintéressé.

Unexemple est celui des fontainiers de Florence qui, constatant que, dans des pompes vides, l'eau ne monte pas à plus de 10,33 mètres,viennent consulter le savant Torricelli.

Si ce dernier avait été technicien, il se serait contenté de donner un conseil simple : prenez unepompe foulante pour amener l'eau à un niveau supérieur.

Mais Torricelli cherche à comprendre et se trouve ainsi mis sur la voie deslois de la pression atmosphérique.De son côté, le technicien se heurte souvent à une réalité plus complexe que toute théorie et parfois même rencontre des problèmesque l'état de la science ne permettait pas de prévoir.

Mais ces incompatibilités entre science & technique n'excluent pas leurinterdépendance.

En effet, la technique doit beaucoup à la science.

Ainsi, par exemple, sans les travaux théoriques de Faraday sur laliquéfaction des gaz, sans les progrès de la thermodynamique, il n'y aurait pas de réfrigérateurs.

De même, sans la découverte parHertz, en 1894, des ondes électromagnétiques dites « hertziennes », il n'y aurait pas toutes les techniques fondées sur l'usage desradio-isotopes dans les domaines aussi divers que la chimie des pétroles ou des matières plastiques, la métallurgie ou encore laconservation des produits alimentaires.Mais, inversement, la science doit beaucoup à la technique.

Sans matériaux et instruments techniques, de nombreuses découvertes. »

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