Les sciences humaines en péril
Publié le 04/12/2018
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LE CAS AMÉRICAIN
Aux États-Unis, l’édition d’ouvrages de sciences humaines est florissante. L’actualité des idées trouve, en effet, une caisse de résonance dans les presses universitaires et les multiples revues des campus, dont le dynamisme permet de combler les carences de l’édition commerciale : elles publient des anthologies d’auteurs contemporains et des ouvrages érudits traditionnels, tout en accordant une large place aux débats théoriques dont le public universitaire américain est friand. Les éditions universitaires sont ainsi devenues des foyers et des relais essentiels de la vie intellectuelle.
Après l'âge d’or des années soixante et soixante-dix, l’édition en sciences humaines - anthropologie, sociologie, linguistique, psychanalyse - traverse une période de crise : s’il s’agit, pour les uns, d’un simple retour à la normale après une période d’expansion, d’autres, moins optimistes, y voient le signe d’un basculement culturel et d’un rétrécissement dramatique des curiosités. Au-delà de la polémique déclenchée par Impostures intellectuelles, d’Alain Sokal et Jean Bricmont, qui éreinte copieusement la « pratique scientifique » des penseurs français, on peut se demander si le public ne se désintéresserait pas d’un domaine qui a pourtant largement contribué au rayonnement intellectuel de la France au cours des dernières décennies ?
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