Les sens ne sont-ils pas suffisants pour nous fournir toutes nos connaissances ?

Pour concevoir notre rapport au monde, le sens semble être la fonction la plus évidente. Mais « sembler « est-il le terme adéquat ? Comment savoir, comment être sûr que nos sens se suffisent à eux mêmes ? Le fait, pour un Homme, d'être atteint de surdité, ou encore mal voyant, signifie t-il qu'il aura moins de connaissances à la fin de sa vie qu'un être ayant la pleine possession de ses sens ? Une simple myopie constitue t-elle un obstacle majeur à la perception ou à l'apprentissage ? Je me balade près d'une rivière et plonge une branche dans l'eau, je vois la tige comme cassée, mais je sais qu'il ne s'agit que d'un reflet. Que cela signifie t-il ? Pourtant, tous mes sens en éveil, ne peuvent que remarquer le problème sans pouvoir le résoudre. Il faut savoir pour comprendre, mais mes sens ne me permettent pas d'acquérir cette même connaissance, alors, il manque une pièce au puzzle. Il s'agit là sans doute de ce que reprochent les rationalistes à l'empirisme, se contentant de constater sans expliquer ; Mais après tout est-ce un mal ? Nos sens seraient-il défaillants ? Notre réalité une simple illusion ? Comment être sûr de ce que l'on perçoit ? Bien que, pour les septiques, il n'existe pas de différence entre connaissance et illusion. Le chemin de la connaissance est le terrain de combats féroces entre les différentes théories, doctrines, époques, personnages. Quel meilleur moyen d'explorer le problème du rapport entre les sens et la connaissance que de parcourir les deux grands courants contraires que sont le rationalisme et l'empirisme.