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Les sens ne sont-ils pas suffisants pour nous fournir toutes nos connaissances ?

Publié le 25/01/2011

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Les sens sont les premières facultés qui nous sont attribuées à la naissance. Ils permettent notre premier rapport au monde, c’est donc vraisemblablement grâce à eux, que nous découvrons le monde pour la première fois. En quelques sortes, ce sont donc eux qui nous apportent nos toutes premières connaissances, soit par la vue, l’ouïe, le toucher, l’odorat, le goûter (un enfant saura que le feu brûle seulement en écoutant les conseils de ses parents ou tout simplement en le touchant). La sensibilité est une fonction de réceptivité brute et passive, tout autre procédé n’étant pas nécessaire. Mais, cette fonction minimale est-elle suffisante pour nous fournir toutes nos connaissances du monde ? Et même si toutes nos connaissances pouvaient-être fournies par le canal des sens, n’est-il pas quand même nécessaire d’effectuer un travail d’élaboration de ce que nous apporte les sens (pour les rendre accessibles) par une autre fonction de l’esprit, de manière à « transformer « ce que nous voyons en connaissance ? Existe-t-il donc une différence entre un simple contact avec le réel et la connaissance ?

Pour y répondre, il nous faut nous demander dans quelle mesure et de quelle manière ils nous fournissent des connaissances, et quelle est la nature de ces connaissances, entre objectivité et subjectivité, qu’ils nous fournissent. Puis, il faudra rechercher si d’autres sortes de connaissances ne relèvent pas de l’expérience sensible, relevant ainsi d’autres facultés de l’esprit. Dans ce cas, les sens ne suffiraient donc pas pour nous fournir toutes nos connaissances. Et même s’ils suffisaient, ne faut-il pas user d’autres facultés pour réellement transformer l’expérience sensible en connaissance à proprement parler ? 

 

« connaissance repose sur le lien entre l'objet et le sujet.

Les connaissances par immersion nécessitent la subjectivité, car il s'agit des'immerger et donc d'entrer dans une relation sujet-objet sans aucune distanciation propre à l'objectivité.

Mais alors, de quelle manièrepeut-ont mesurer le degré de vérité d'une connaissance, l'expérience sensible comme solution à l'objectivité est-elle exclue ? Non car, vraisemblablement, tout énoncé prétendant à l'objectivité doit être validé par contact avec le réel.

Et, comme nous l'avons vu, cesont les sens qui permettent de réaliser ce contact.

En effet, seule l'expérience sensible peut montrer ce qui existe réellement, car sinon ilserait impossible de distinguer le réel de l'imaginaire.

Un discours peut être doté d'une logique implacable sans pour autant être vrai.

Parexemple, c'est ce à quoi s'exerce les avocats en défendant parfois l'indéfendable, en usant de discours logiques et vraisemblables sans pourautant qu'ils soient vrais.

L'expérience sensible agit donc en complément du discours, c'est elle qui validera la véracité de celui-ci, et ceux-cise complètent donc dans la recherche de la vérité.

Ainsi, comme Kant, il est possible de différencier la pensée de la connaissance.

La penséeest intérieure alors que la connaissance porte sur un objet extérieur.

La métaphysique par exemple, se maintient à l'état de pensée et n'estpas considérée comme une connaissance car elle ne peut être éprouvée.

Elle représente seulement ce qui est possible, sans qu'aucunedémonstration n'ait pu établir la réalité de cette possibilité. Il existe néanmoins un contre-exemple.

Les mathématiques.

En effet, celles-ci, contrairement aux autres connaissances, ne sont pas baséessur l'expérience sensible, ni même confirmées par celle-ci.

Elles sont strictement rationnelles, leur nécessité s'exonère de toute confrontationavec le réel en se suffisant à elle-même.

Bien sûr, certains résultats mathématiques sont pris en considération dans des expériencessensibles, mais leurs conclusions n'ont aucunement besoin de validation pour disposer du statut d'objectivité.

Leur point de départcorrespond à des vérités qui s'imposent par elles-mêmes selon des constructions de l'esprit et qui ne sont nullement expérimentables, et àdes définitions, c'est-à-dire des conventions adoptées.

Il s'agit donc d'abstraction pure, sans équivalent naturel.

Les mathématiques sontdonc la seule science n'ayant pas besoin de l'expérience sensible pour exister et cela en toute objectivité.

Mais pour les autres, les sens sont-ils toujours suffisants ? Les connaissances, pour exister, ne doivent-elles pas s'inscrire dans une démarche scientifique nécessitant d'autresfacultés de l'esprit ? Et la vérité est-elle toujours établie sur la base d'un contact sensible avec le réel ? Ce ne peut être le cas, la capacité des sens à entrer en contact avec le réel n'est pas suffisante, dès lors que l'objet échappe aux facultéssensorielles dont le sujet dispose.

En effet, il y a des choses qui ne sont pas perceptibles uniquement par les sens d'un Homme.

Par exemple,il y a le cas des investigations portant sur l'infiniment petit ou l'infiniment grand.

Ces domaines d'étude dépassent nos capacités naturellesquant à la perception du réel.

On peut connaitre des parties de l'univers, ou même du monde, sans pour autant pouvoir le voir en tant que« tout ».

Le réel se compose donc aussi de matières ni sensibles, ni insensibles, mais quasi-imperceptibles.

Nous les sentons à peine, oualors de l'ordre de l'inconscient.

D'ailleurs, ce qui est inconscient ne peut être expérimenté.

Ainsi, une partie de nous-mêmes nous échappe.

Atravers ces exemples, on voit bien qu'une chose qui apparaît ne se révèle jamais dans sa totalité.

On ne la voit pas tout entière, s'agissantseulement d'une apparence cachant ce qui est derrière elle et en elle.

La distinction par les sens ne peut donc être exhaustive, et les sens nesont donc pas suffisants pour saisir la totalité de ce qui se présente à nous.

Mais est-ce pour autant que l'Homme a échappé à ce type deconnaissances ? Non, nous voyons bien que nous usons de quelque chose, d'une autre faculté de l'esprit, en complément des sens, carl'objectivité, par définition, ne peut se satisfaire de ce qui est incomplet.

Ce supplément correspond à la méthode.

Par elle, nous attribueronsaux sens des accessoires pour être en mesure de percevoir la chose dans sa totalité.

Il s'agit de s'appuyer, pour cela, sur un raisonnement,un travail scientifique.

On partira d'hypothèses, qui nous guideront vers une expérimentation possible.

Mais, même lors del'expérimentation, il peut y avoir des erreurs dues aux moyens utilisés.

Heisenberg (physicien allemand du XXème siècle) a lui-même émis unprincipe d'incertitude reposant sur l'interférence des propriétés attachées aux moyens employés sur le rendu de ce qui est observé.

L'objetqui armera donc l'expérience sensible ne sera donc pas toujours fiable et l'objectivité de la connaissance transmise s'en trouvera alorsaltérée.

C'est le raisonnement qui corrigera cela.

La raison se mêle donc aux sens, afin d'orienter l'expérience sensible et aussi éviter, grâce à une méthode, de tomber dans le piège d'uneillusion que les sens seuls ne peuvent contredire. De plus, la connaissance n'est pas simplement le fait de reconnaître une chose.

Elle tient également sur l'identification des causes justifiantles effets observés, sur le « pourquoi » de chaque chose reçue.

Et, encore une fois, la sensibilité n'est pas requise pour déterminer un lien decausalité.

Il faudra user d'autres facultés de l'esprit comme le raisonnement, le jugement, la logique, qui permettront d'identifier, d'analyser,de comparer, et donc de comprendre.

Il y a donc des facultés de l'esprit nécessaires à la connaissance qui échappent à la sensibilité. La connaissance ne peut donc être objective qu'en respectant certaines conditions, comme la distance entre le sujet et l'objet.

Cependant,l'objectivité exige aussi de confirmer par le réel ce qui est entendu, énoncé, et c'est ainsi que l'expérience sensible intervient dans larecherche de la connaissance.

Sauf pour les mathématiques, qui elles n'ont en aucun cas besoin d'expérience sensible.

Les sens ne sont doncpas suffisants pour distinguer et comprendre toutes les réalités dans leur totalité, l'expérience sensible doit être armée de méthode, laquelleest déduite d'un raisonnement pour être efficace.

La raison doit donc se mêler ainsi aux sens, en appuyant la prise de contact avec le réel parles sens par une démarche méthodique, pour atteindre la connaissance objective.

Un autre débat s'ouvre alors : Ces facultés de mémoire,d'imagination, de jugement, de réflexion à proprement parler sont-elles innées ou au contraire nous sont-elles fournies par les expériences,redonnant ainsi aux sens toute leur importance sur le chemin de la connaissance ?. »

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