Les théories de la volonté
Publié le 11/05/2012
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Motifs et mobiles. La théorie de WuNDT veut que dans les complexes «représentations-sentiments «, c'est-à-dire «motifs mobiles«, qui sont les « raisons « de nos actes, les sentiments ou mobiles l'emportent toujours, parce que les représentations ne peuvent agir que par l'intermédiaire de l'affectivité. - Or il y a là une grave équivoque. En effet, s'il est vrai que la motricité appartient, non aux représentations, mais au complexe affectif qu'elles éveillent, il ne s'ensuit pas, comme le suppose WuNDT, que ce complexe affectivo-moteur l'emporte fatalement. C'est justement la caractéristique du volontaire qu'une représentation, même puissamment affective, puisse être inhibée ou refoulée et remplacée par une autre. - Sans doute, c'est, par le fait même, un autre complexe affectivo-moteur qui prend place dans la consciep.ce. Mais précisément, le volontaire est marqué par ce pouvoir de dominer le cours des représentations et par là le cours de l'affectivité...
«
chologues ont essayé de définir la volonté.
L'étude de ces
théories
va nous aider à préciser la nature et le rôle des diffé
rents facteurs de l'activité volontaire.
§ 1.
THÉORIES SENSUALISTES.
Dans la catégorie des théories sensualistes entrent toutes les
doctrines qui ramènent
la volonté soit au désir (CoNDILLAc),
soit à l'affectivité (WuNDT, LEWIN), soit à l'association des
sensations
et des images (SPENCER-RIBO'I').
A.
Volonté et désir.
1.
Volonté et désir prédominant.
- CoNDILLAC ne voit dans
la volonté qu'un désir prédominant, de la même manière que
l'attention se ramène, pour lui, à une sensation prédominante.
" Si la statue, écrit-il, se souvient que le même désir qu'elle
forme a d'autres fois
été suivi de la jouissance, elle se flattera,
à proportion que son besoin sera plus grand.
Ainsi deux causes
contribuent·
à sa confiance : l'expérience d'avoir satisfait un
pareil désir, et l'intérêt qu'ille soit encore.
Dès lors, elle ne se
borne plus à désirer, elle veut ; car on entend par volonté un
désir absolu et tel que nous pensons qu'une chose désirée est
en notre pouvoir.
» (Traité des Sensations, ife partie, III, § 9.)
2.
Discussion.
- Nous avons constaté que le mouvement
volontaire impliquait nécessairement l'actualisation d'une ten
dance, sans quoi le mouvement serait inconcevable.
Le désir
est la forme de la tendance en acte.
Mais suffit-il à.
constituer
le vouloir
? Il suffit, affirme CoNDILLAc, à deux conditions :
d'abord qu'il porte sur une chose possible, ensuite qu'il exclue
tous les autres désirs.
Il devient volonté par le fait même.
-
Or, si la première condition va de soi (car on peut désirer
l'impossible, mais on ne
peut vouloir que le possible), la
deuxième, qui est essentielle, est incompatible avec le vouloir,
l'expérience psychologique
montrant que le vouloir se ramène
si peu au désir prédominant qu'il entre souvent en conflit arec
lui,- et que, lorsqu'il ra dans le même sens que lui, c'est en le
choisissant, et non en le subissant.
Dans la mesure où le désir
entraîne l'action
par sa propre force, nous avons le sentiment
de céder à une sorte de contrainte, qui est le contraire même de
la volonté 1
•
( 1) Cf.
( }.
LE RoY, /.a l'oyr·hologie ri.
»
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