L'espace et le temps
Publié le 02/07/2011
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Donnons une des théories les plus modernes de l'Espace et du Temps, celle d'Hamelin. Le Temps et l'Espace ont une existence idéale : ce sont, non des choses en soi, mais des catégories de l'entendement. Toute catégorie peut et doit être construite a priori : il suffit, pour opérer cette construction, de trouver les termes simples et opposés dont elle est la relation. C'est ainsi qu'Hamelin construit l'idée de Temps avec les seules catégories de Relation et de Nombre. La durée est la synthèse de ces deux termes antithétiques : l'instant et le laps de temps, dont l'un, discret, répond au Nombre et l'autre, continu, à la Relation.

«
L'ESPACE - LE TEMPS
Espace et temps sont des données incontournables de mon expérience.
Reste à déterminer leur nature: l'espace
par exemple est-il chose étendue,
a-t-il une réalité objective ou est-il chose idéale, simple concept et relation
logique des choses entre elles
?
Toute expérience suppose comme condition première de se rapporter à des objets et rend donc possible une
connaissance [bien que celle-ci (la connaissance) ne dérive pas toute de celle-là (l'expérience)] :
«que toute
notre connaissance commence avec l'expérience cela ne soulève aucun doute.
En effet par quoi notre pouvoir
de connaître pourrait-il être éveillé et mis en action
si ce n'est par des objets qui frappent nos sens» (KANT,
Critique de la raison pure, Textes choisis, P .U .F., p.
46).
Toute connaissance suppose que l'objet nous soit
d'abord donné dans une intuition.
Cette intuition ne peut être que sensible: l'une des conditions de la
connaissance, c'est d'être affecté par un objet.
La connaissance a pour point de départ une sensation, et cette
capacité de former des représentations grâce à la manière dont nous sommes affectés par
les objets se nomme
sensibilité (voir texte cité, page 57).
Remarquons que
ce rapport immédiat à l'objet qui se donne dans une intuition sensible ne saurait suffire
à fonder une connaisance de cet
objet; pour qu'il y ait connaissance, il faut qu'intervienne l'activité de
l'entendement qui organise
les impressions sensibles selon des rapports universels et nécessaires.
Par la sensibilité
un objet nous est
donné; par l'entendement il est pensé.
Ce «composé de ce que nous recevons par des
impressions et de
ce que notre propre faculté de connaître tire d'elle-même», KANT le nomme phénomène.
Dans
le phénomène, KANT distingue la matière et la forme et, plus précisément encore, des formes de la
sensibilité
et des formes de l'entendement.
Ces formes de la sensibilité sont une première coordination du divers, et
les conditions en dehors desquelles
nous ne pourrions recevoir aucune impression sensible.
Ce sont des formes
a priori, c'est-à-dire qui ne découlent
pas de l'expérience mais la conditionnent et la rendent possible.
Aucun objet d'expérience ne pourrait nous
être donné en dehors de
ces formes a priori de la sensibilité que sont l'espace et le temps: en dehors de l'espace
rien ne pourrait affecter notre sens externe; et rien en dehors du temps notre sens interne.
L'espace et
le temps
ne tiennent
«qu'à la forme de l'intuition et par conséquent à la constitution subjective de notre esprit».
1.
L'espace :
1) L'espace n'est pas déduit de l'expérience, mais il en est le fondement : il est la condition de possibilité des
phénomènes.
2) Il est donc la forme a priori (KANT emploie aussi principe ou représentation) qui sert de fondement aux
phénomènes extérieurs et s'impose comme condition formelle à toutes
les intuitions du sens externe.
«A priori»
est employé ici au sens rigoureux de condition de l'expérience et définit une antériorité logique.
3) La priorité de l'espace fonde la possibilité des principes géométriques.
En effet les principes mathématiques
(définitions et postulats) doivent être nécessaires et ne peuvent donc être tirés des perceptions, lesquelles ne
sont que partielles et contingentes
(«ce qui est dérivé de l'expérience n'a qu'une généralité relative»)..
»
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