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L'histoire a-t-elle un sens ?

Publié le 17/01/2022

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sont gouvernés par la nécessité. « De l'étude de l'histoire universelle même doit résulter que tout s'y est passé rationnellement, qu'elle a été la marche rationnelle, nécessaire de l'esprit universel. » Cette nécessité est pour Hegel le développement de la conscience de la liberté et sa réalisation au sein de l'Etat. « L'histoire universelle est le progrès dans la conscience de la liberté, progrès dont nous avons à reconnaître la nécessité. » Qu'est-ce à dire ? Ce qui caractérise l'homme, l'esprit, est  la liberté. L'histoire est le temps nécessaire pour que, d'une part l'homme prenne conscience de cette liberté, pour que l'esprit parvienne à la connaissance que : « L'homme en tant qu'homme est libre », et que, d'autre part, cette connaissance se concrétise dans le monde, se donne la forme politique qui lui correspond. Ainsi Hegel propose-t-il une périodisation de l'histoire humaine, où l'Idée de liberté, présente dès le départ, se déploie, s'éprouve et se réalise. « Les Orientaux ne savent pas encore que l'esprit ou l'homme en tant que tel est en soi libre ; parce qu'ils ne le savent pas, ils ne le sont pas ; ils savent uniquement qu'un seul est libre [...] Cet unique n'est donc qu'un despote et non un homme libre.

 

L'histoire de l'humanité se présente sous la forme d'un sombre tableau. Serait-elle abandonnée au bruit et à la fureur? Ou bien, au-delà de ces péripéties, l'humanité poursuit-elle quelque fin? En d'autres termes, l'histoire a-t-elle un sens? Cette question peut recevoir différentes réponses, selon que l'on entende par sens une simple orientation, ou plus radicalement une signification d'ensemble de l'histoire humaine que nous livrerait sa fin, à la manière de ces romans ou nouvelles à clé dont le sans est donné par la chute. De ce point de vue, elle revient à se demander: l'histoire peut-elle prétendre à une signification totale, définitive?

 

« · Angles d'analyse Il s'agit ici de s'interroger sur la nature même de l'histoire au travers de la double signification du mot « sens » : onpeut en effet entendre la proposition « l'histoire a un sens » selon deux dimensions fondamentales, dont la premièreest sa signification, et la seconde son orientation.

Il s'agit donc d'étudier l'histoire à la fois dans sa dimensionstatique (comme ensemble des faits passés) et dans sa dimension dynamique afin de voir si elle tend vers quelquechose, et si oui quel est-il. On comprend, dans cette perspective, que c'est aussi le rôle de l'historien qui est en jeu ici : si l'histoire a un sens,en tant que ce dernier lui apparaît comme propriété intrinsèque, alors l'historien est celui qui est capable dedécouvrir ce sens.

Mais si l'histoire n'a pas de sens en elle-même et pour elle-même, que vaut l'interprétationhistorique en tant qu'elle ne se contente pas de conserver le passé mais aussi qu'elle cherche à en rendre raison, àl'expliquer (et donc à lui donner du sens) ? C'est le statut de l'histoire comme discipline, tout comme sa nature, qui sont, au fond, ici mis à la question. De la même manière, si l'histoire possède un sens, au sens d'orientation, vers quoi tend-il asymptotiquement ? Est-ilcette condition du progrès ? Problématique Peut-on donner à l'histoire un sens de telle sorte que non seulement une signification véritable puisse être donnée aux événements passés, mais encore qu'une orientation puisse être révélée, qui plus est une orientationvers un mieux, un progrès de l'humanité ? L'histoire possède-t-elle à titre de propriété intrinsèque un sens, c'est-à-dire encore à la fois une signification et une direction ? Il s'agira donc, a fortiori, de définir quel est le rôle del'historien : découvre-t-il, ou au contraire, fabrique-t-il le sens de l'histoire ? S'emparer du sens tapi au fond dupassé, voilà ce que veut l'historien.

Mais qui peut nous assurer que, lassé de poursuivre une proie invisible, il nefabrique pas en secret un simulacre de sens ? On comprend en ce sens que la question engage d'une part la nature même de l'histoire, mais aussi, et plusprofondément peut-être, le statut de l'historien lui-même. Plan I- La raison à l'œuvre dans l'histoire : l'histoire tend vers une finalité qui lui donne son sens (signification) · Lorsque le philosophe s'indigne devant le cours de l'histoire, son attitude implique souvent l'espoir d'y déceler un ordre secret.Ainsi, Kant , dans Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, établit le constat suivant : l'histoire humaine estapparemment dénué de sens.

Mais il exprime pourtant un espoirque son opuscule tâchera de conforter et de justifier.

L'histoire aun sens, selon lui, elle est en progrès ; mais ce fil conducteur dupassé n'est pas évident et c'est à l'historien philosophe del'exhiber.

Malgré son aspect sanglant, l'histoire serait en faitglobalement orientée vers une amélioration continuelle del'humanité.

Ainsi, se trouverait expliqué l'absurde : les guerres nesont qu'une partie de la marche vers un mieux général.

Grâce àl'idée de progrès notre premier sentiment d'absurdité se trouvedissipé.

On comprend en ce sens à quel point l'unité l'histoire, dupoint de vue de l'idée, va de pair avec la notion de sens. · Pour tenter de découvrir un autre ordre dans l'histoire, on peut alors chercher en elle un principe de développement qui ne soitparticulier à aucune époque et qui ne tienne pas les atrocités pour autant comme négligeables.

Or, la philosophie hégélienne se propose, dans cetteperspective, de dépasser cette conception du progrès : l'histoire n'atteindrait pas son buten dépit des folies humaines mais, au contraire, par leur intermédiaire.

Alors que laconscience des hommes est bornée et incapable de saisir dans leurs propres actes unequelconque fin rationnelle, en fait, la raison utiliserait chacune des actions humaines mêmeles plus absurdes, pour réaliser dans toute son étendue l'ordre rationnel du monde.

(Cequ'Hegel nomme « La ruse de la raison » dans La Raison dans l'histoire).

Grâce à l'omniprésence de la raison dans l'histoire, cette dernière retrouverait un sens et unedirection.

Il semble donc bien y avoir un sens à l'histoire en tant que son orientation quitend au progrès et à l'accomplissement de la Raison, lui donne du sens et signification (par-delà l'atrocité absurde de certains événements monstrueux).. »

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