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l'histoire fait-elle l'homme ?

Publié le 20/11/2005

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histoire
Rousseau souligne, dans le Contrat social, II, 2, que la délcaration de guerre n'est pas un acte de souveraineté, c'est-à-dire un acte émanant de la volonté générale, de la société prise comme un tout, mais un acte particulier qui, de ce fait, peut être décidé par le gouvernement, et, éventuellement, par une seule personne. N'est-ce pas alors cette personne qui fait l'histoire de son peuple, c'est-à-dire sa propre histoire (l'histoire de cet homme), mais aussi l'histoire des autres, de ceux qui n'ont pas pris la décision qui engageait leur histoire ?     Seuls quelques hommes font l'histoire   l  On peut alors se demander si ce ne sont pas seulement quelques hommes, des « grands hommes », qui font l'histoire, tandis que les autres la subissent. l  On peut penser à l'exemple paradigmatique du grand homme : Napoléon. l  Nietzsche, dans la Seconde considération inactuelle, §9, parle d'une « république des génies », d'un « pont » de géants qui s'appellent à travers les siècles. Seuls ces grands hommes peuvent vraiment faire l'histoire, au sens où ils sont les seuls à pouvoir prendre des décisions importantes quand les circonstances sont réunies. l  Mais, précisément, et Nietzsche le souligne, ils ne peuvent pas faire l'histoire à eux seuls, il faut que les circonstances soient réunies pour qu'ils puissent agir en grands hommes. Or la réunion de ces conditions, c'est la partie d'histoire qui échappe au grand homme, c'est celle qui est faite par la masse des « pygmées » : « C'est à l'histoire qu'appartient la tâche de s'entremettre entre eux [les grands hommes], de pousser toujours ànouveaux à la création des grands hommes, de donner des forces pour cette création ». l  L'histoire serait-elle alors la combinaison de l'action des grands hommes et de l'action du peuple, aucun des deux ne maîtrisant totalement, ne faisant totalement l'histoire ?     L'homme d'action n'a qu'un espace limité d'action   l  Braudel, dans la préface de La méditerranée et le monde méditerranéen à l'époque de Philippe II, distingue trois types d'histoire : 1.

Si les hommes ne faisaient pas leur propre histoire, qui pourrait la faire à leur place ? Des dieux, le destin, le hasard ? Mais alors, pourrait-on encore penser la liberté de l'homme ? Si, à l'inverse, nous considérons que les hommes font leur propre histoire, un certain nombre de problèmes se posent :

l  cela signifie-t-il que les guerres ou les malheurs ont été choisis par les hommes ? Ou bien simplement qu'ils en sont responsables sans les avoir choisis ?

l  comment peut-il y avoir une histoire une et cohérente si elle est faite pour une multitude d'hommes aux intérêts divergeants ?

l  nous naissons dans un lieu et un temps que nous n'avons pas choisi. Est-ce faire son histoire que de devoir s'accommoder de circonstances déjà présentes ?

Pour résoudre ces problèmes, il nous faut nous demander quelle est la signification que nous donnons à « hommes « quand nous nous demandons si les hommes font leur propre histoire. S'agit-il de se demander si chaque homme fat son histoire, si tous les hommes font leur histoire, ou simplement si rien d'autre que l'humain ne participe à l'histoire de l'humanité ?

histoire

« son histoire, si tous les hommes font leur histoire, ou simplement si rien d'autre que l'humain ne participe à l'histoirede l'humanité ? Proposition de plan : Les hommes sont maîtres de leur histoire 1. l L'histoire d'un peuple, c'est son passé, mais aussi ce qui, dans ce qui est fait au présent, détermineson avenir. l Qui d'autre que l'homme lui-même, c'est-à-dire les hommes qui composent une société, peut faireson histoire ? l On peut prendre l'exemple de la Révolution française : tout le peuple se soulève pour changer sonhistoire.

On peut se demander comment le peuple a pu agir collectivement pour prendre la bastille,pourquoi l'armée a retourné ses canons contre la bastille, etc. l Mais, dans le cas d'une guerre, deux cas de figure se présentent : 1.

le pays est attaqué, et alors, il n'a pas vraiment d'autre solution que de faire une guerrequi peut changer le cours de son histoire (mais ses ressources, sa volonté de combattre oude collaborer, etc., sont ses caractéristiques propres, qu'il a élaborées dans son histoire,et qui déterminent, au moins en partie, l'issue de la guerre) ; 2.

ce n'est pas le peuple tout entier, mais quelques-uns qui décident de faire la guerre(dans le cas, cette fois, d'une guerre offensive).

Rousseau souligne, dans le Contrat social , II, 2, que la délcaration de guerre n'est pas un acte de souveraineté, c'est-à-dire un acteémanant de la volonté générale, de la société prise comme un tout, mais un acteparticulier qui, de ce fait, peut être décidé par le gouvernement, et, éventuellement, parune seule personne.

N'est-ce pas alors cette personne qui fait l'histoire de son peuple,c'est-à-dire sa propre histoire (l'histoire de cet homme), mais aussi l'histoire des autres, deceux qui n'ont pas pris la décision qui engageait leur histoire ? Seuls quelques hommes font l'histoire 2. Longtemps l'Histoire événementielle a transformé les historiens en hagiographes.

Même les plus grands n'ont pas surésister : on n'oublie pas les pages célèbres que Michelet consacre, dans son Histoire de France, à Jeanne d'Arc.« Le sauveur de la France devait être une femme.

La France était femme elle-même.

Elle en avait la mobilité, maisaussi l'aimable douceur, la pitié facile et charmante, l'excellence au moins du premier mouvement.

»Joinville n'évoquait pas Saint Louis avec une plus grande ferveur.De fait une longue tradition alimente ce que l'on pourrait appeler une vision individualiste et volontariste de l'Histoire.C'est que le discours historique est resté longtemps sous influence de l'Épopée.

Seules les actions exceptionnellesméritaient d'être relatées et celles-ci ne pouvaient être que le fait de personnalités extraordinaires.

De même qu'ilétait aberrant de peindre des individus anonymes et obscurs, il semblait absurde de s'intéresser aux actes quotidienset aux volontés impuissantes des inconnus de l'Histoire.

Les Hommes illustres sont en revanche des modèlescommodes et l'Histoire apparaît alors, grâce à eux, comme un recueil de leçons à donner aux générations futures(significativement, le De vins illustribus servit longtemps de « manuel » pour apprendre...

le latin aux petits Français!) l On peut alors se demander si ce ne sont pas seulement quelques hommes, des « grands hommes »,qui font l'histoire, tandis que les autres la subissent. l On peut penser à l'exemple paradigmatique du grand homme : Napoléon. l Nietzsche, dans la Seconde considération inactuelle , §9, parle d'une « république des génies », d'un « pont » de géants qui s'appellent à travers les siècles.

Seuls ces grands hommes peuventvraiment faire l'histoire, au sens où ils sont les seuls à pouvoir prendre des décisions importantesquand les circonstances sont réunies. l Mais, précisément, et Nietzsche le souligne, ils ne peuvent pas faire l'histoire à eux seuls, il faut queles circonstances soient réunies pour qu'ils puissent agir en grands hommes.

Or la réunion de cesconditions, c'est la partie d'histoire qui échappe au grand homme, c'est celle qui est faite par lamasse des « pygmées » : « C'est à l'histoire qu'appartient la tâche de s'entremettre entre eux [lesgrands hommes], de pousser toujours ànouveaux à la création des grands hommes, de donner desforces pour cette création ». l L'histoire serait-elle alors la combinaison de l'action des grands hommes et de l'action du peuple,aucun des deux ne maîtrisant totalement, ne faisant totalement l'histoire ? L'homme d'action n'a qu'un espace limité d'action 3.. »

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