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L'histoire n'est-elle que désordre ?

Publié le 17/03/2004

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histoire

Le récit sur le devenir de l'humanité ou bien ce devenir lui-même sont-ils seulement aléas, irrégularités, déviances ? L'historien ou le philosophe n'introduisent-ils pas de l'ordre là où nous percevons du désordre, des lois là où il y a en apparence des aléas ? Plus profondément, le sujet nous interroge sur la rationalité possible de l'histoire.

•    Le devenir des sociétés humaines, mais aussi la science du passé, sont-ils seulement absence d'ordre, de dispositions conformes à la raison ? L'histoire désigne-t-elle uniquement un ensemble chaotique d'irrégularités et de déviances ?

L'histoire humaine offre le spectacle désolant d'un désordre tragique. L'homme, être libre, ne suit pas les lois de la nature et de l'instinct. Il ne respecte pas non plus l'ordre de la raison.

MAIS...

Il y a une certaine régularité dans le cours des choses humaines. Il faut considérer l'histoire comme le devenir d'une espèce unique. L'histoire universelle devient alors celle d'un progrès continu.

histoire

« B) Antithèse : l'ordre de l'histoire Hegel nous montre que l'histoire n'est pas seulement désordre.

Certes, notre regard peut être choqué par quelqueshasards, désordres, aléas, par des bruits et des fureurs qui semblent inintelligibles.

Ici, cette guerre meurtrière, làdes massacres, un peu plus loin des camps, en bref des événements qui, çà ou là, nous heurtent.

Mais ils neconstituent pas grand-chose.

Ils forment seulement l'écume fantasmatique et apparente du réel.

C'est à lasuperficie seulement que joue le désordre, que règne le jeu des déviances et des hasards irrationnels.Car la vraie réalité est ordre historique, configuration dotée d'un sens.

En réalité, elle est ordonnée, cette vie del'histoire déchaînée.

Il y a une grande raison dans l'histoire.

Derrière la contingence et le désordre, se dessinent une nécessité, une transparence, un ordre, une rationalité.

En somme, que faut-il faire ? Opérer la distinction entre leplan de l'apparence, celui des événements chaotiques, et celui de l'essence.

Alors nous discernons des loisfondamentales conférant ordre et sens à la cohue bigarrée de l'histoire.

Telle est la grande thèse de Hegel :l'histoire est la réalisation progressive de l'Esprit et, en tant que telle, elle va vers un achèvement final.

Ainsiapporte-t-on un principe d'intelligibilité à la poussière désordonnée des événements historiques.

L'épaisseur del'histoire est clarté.L'Idée, principe spirituel immanent au monde, gouverne l'histoire et lui apporte ordre et intelligibilité. La Raisongouverne lemonde.

(LaRaison dansl'histoire) Selon Hegel, l'histoire est rationnelle.

Certes l'histoire apparentenous montre le spectacle de la violence et du désordre mais ilfaut se référer à l'histoire profonde qui manifeste la Raison.Celle-ci n'est pas un principe purement individuel mais unepuissance spirituelle immanente à l'Univers.

Elle utilise commeinstrument les passions humaines.

Hegel nomme cetteutilisation "la ruse de la Raison" Elle devient, dans le temps, de plus en plus claire et transparente.

L'histoire est en son fond la réalisationprogressive de l'Idée et de l'Esprit.

Certes, le spectacle de l'histoire superficielle peut nous désoler et ne nousprésenter que des désordres et aléas, mais en vérité, au-delà de quelques séries immergées dans une opacitéglobale, de cet irrationnel chaotique, nous discernons la marche de l'Esprit du monde.

La raison est à l'oeuvre dansl'histoire et elle utilise les passions désordonnées des hommes pour se produire dans le monde.

C'est la ruse de laraison. « La seule idée qu'apporte la philosophie est la simple idée de la Raison - l'idéeque la Raison gouverne le monde et que, par conséquent, l'histoire universelles'est elle aussi déroulée rationnellement.

[...] Il est démontré par laconnaissance spéculative que la Raison [...] est la substance, la puissanceinfinie, la matière infinie de toute vie naturelle ou spirituelle [...] Elle est lasubstance, c'est-à-dire ce par quoi et en quoi toute réalité trouve son êtreet sa consistance.

Elle est l'in finie puissance [...] Elle est le contenu infini,tout ce qui est essentiel et vrai [...] L'Idée est le vrai, l'éternel, la puissanceabsolue.

» (Hegel, La raison dans l'histoire).De même, Marx s'efforce-t-il de conjurer le désordre et les aléas historiques:voici, de nouveau, l'histoire analogue à un théâtre où se représente un drameou une pièce dotés d'un sens quasi « sacré ».

Ici encore, distinguons dansl'histoire le plan de l'apparence et celui du réel.

Or à cet étage,nous apercevons un ordre sous-jacent.

Nous retrouvons l'ordre et les lois del'histoire au niveau des modes de production économique ; les individusagissent dans l'histoire en fonction des forces sociales qui les déterminent :ces forces économiques et sociales conduisent, à travers la lutte des classes,à l'émancipation du prolétariat et au règne de la liberté.

L'humanité s'arrachealors au joug du destin et de la nécessité.

Ainsi, sous les désordres, unetransparence et une intelligibilité totales.Toutefois, ces totalisations historiques ne semblent point très véridiques.

Sielles évacuent les désordres, n'est-ce pas au prix d'une illusion ? Les événements de notre siècle ont dissipé ces illusions génératrices de bonne conscience, mais aussi de mythologiesdiverses.

Qu'est-ce que cette idée de la Raison en marche dans l'histoire ? Ne conduit-elle pas à une évacuationdes irrationnels et aléas, mais aussi à des idéologies dangereuses ? D'ailleurs, la réalité historique du XXe siècleapparaît non seulement comme la chronique de l'enfer, mais aussi comme une accumulation de phénomènesirréguliers et déviants, difficilement compréhensibles.

Ici, le désordre l'emporte (définitivement ?) sur l'ordre.Dès lors, parier pour l'ordre total n'est pas plus raisonnable que si l'on demeure au niveau de la cohue bigarrée del'histoire. C) Synthèse : l'éthique comme principe unificateur Il nous faut, à l'évidence, renoncer à éliminer totalement les phénomènes d'aléas et de désordre inhérents audéroulement historique.

Déjà, en ce qui concerne la méthode générale de la science, portant sur la physique ou labiologie, par exemple, la connaissance-physique, chimie, etc.- doit traduire la complexité des phénomènes et. »

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