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L'homme a t-il besoin de mythes ?

Publié le 07/01/2005

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mythes
Le mythe apparaît alors comme une fonction naturelle, dont l'efficace ressortit à l'évolution de l'espèce humaine elle-même. III - Le mythe : un problème anthropologique De larges développements ont été consacrés aux mythes dans le cadre de l'anthropologie, c'est-à-dire - étymologiquement - de l'étude de l'homme. La récurrence des mythes au sein des cultures montre en effet que ceux-ci révèlent des préoccupations communes aux hommes telles que la recherche du sens de l'existence, le souci d'expliquer la création du monde (cosmogonies), les origines de la vie ou de l'humanité, le besoin de conjurer les angoisses des hommes face à une nature hostile, la maladie, la souffrance ou la mort ; songeons encore à la fuite hors du monde ou du temps, la communion avec le divin, etc. Largement constitués par la projection des contraintes économiques, des structures politiques, des règles de la parenté ou des usages sociaux, ils ont une finalité bien établie: de la justification et de la codification des institutions politiques ou religieuses aux rites et tabous, en passant par les interdits moraux ou sociaux, voire la constitution d'une mémoire collective, des généalogies et des événements marquants propres à une culture. C'est à partir de telles constatations que le structuralisme, que représente C. Lévi-Strauss, à mis au jour la détermination des mythes les uns par les autres, c'est-à-dire le fait qu'ils trouvent en eux-mêmes leur vérité (dans leur structure commune), bien davantage que par leur contexte. Essentiellement, l'interprétation des mythes peut alors suivre deux pistes de recherche : 1° Si les mythes ont un sens, celui-ci ne peut tenir aux éléments qui entrent dans leur composition, mais à la manière dont ces éléments se trouvent combinés. En somme, que le récit soit fictif n'est pas un problème : ce qui compte, c'est, par exemple, les rapports que tel mythe suppose entre les hommes et les dieux. 2° Le mythe relève de l'ordre du langage : il fonctionne grâce à des symboles, qui, d'un sens premier, renvoie à un sens second. En bref, le mythe n'est pas à prendre au pied de la lettre.


mythes

« Introduction Pendant des millénaires, le mythe a occupé une place très importance dans la structuration de nos sociétés.

Maisaujourd'hui, après l'essor de la pensée scientifique et le projet technique de maîtrise de la nature, le "stademythique" semble être passé en arrière plan.

Mais est-il vraiment dépassé ? A ce passage en arrière plan correspondle déclin des religions, annoncé par Nietzsche ("Dieu est mort").

Mais que penser alors des sectes, et du besoind'enchantement des populations ? Avons-nous vraiment franchi une étape dans notre mode de pensée, ou lesanciens mythes sont-ils remplacés par des mythes à visage moderne, à caractère nouveau ? L'homme peut-il, ensomme, se passer des mythes, ou alors en a-t-il besoin ? Nous devrons, pour répondre à cette question, saisir lemythe dans ce qu'il est, et nous demander dans quelle mesure la "pensée mythique" s'oppose à la modernité.

1/ Représentation mythique traditionnelle - Qu'est-ce qu'un mythe ?Le mythe est une représentation d'ordre scénique, qui attribue aux forces de la nature des actions de dieux, d'âme,etc.Le dictionnaire donne : "Récit relatant des faits imaginaires non consignés par l'histoire, transmis par la tradition etmettant en scène des êtres représentant symboliquement des forces physiques, des généralités d'ordrephilosophique, métaphysique ou social.".Non consigné par l'histoire car imaginé se déroulant hors du temps, à l'origine même des choses, avant l'invention del'histoire.Exemple : mythe d'Adam & Eve, se situant au delà du temps, relatant la création de l'homme.

- Le sens a dévié avec le temps.Aujourd'hui, dans le langage commun, nous appelons "mythe" toute représentation imaginaire ne se référant pasexplicitement à la réalité physique, ayant comme utilité de donner des repères supérieurs à l'homme.

Le mythes'appuie toujours sur l'imaginaire collectif.

Dans ce sens là, le mythe est péjoratif.

"On se fait un mythe de" est uneexpression pour dire qu'on se berce de douces illusions à propos de ...Exemple : le mythe de "l'american way of life".

- Autre sens : une célébrité au destin particulier devient un "mythe".

Le mythe du "ché", par exemple.

Des hommespassés dans le domaine du mythe obtiennent le status de héros : ce n'est plus un homme, c'est une valeurvéhiculée par un destin.

- Pouvons-nous affirmer que l'homme a besoin du mythe ?Premièrement, d'un point de vue historique, il semble nécessaire pour l'homme de se référer à des constructionsmythiques pour expliquer le sens de la vie.

En témoigne la présence de nombreux mythes dans les oeuvres dePlaton, de Aristote, de Plotin.

Ainsi Platon se réfère-t-il au mythe de l'attelage pour exprimer ce que chacun ressent: le déchirement interne qui régit la vie psychique des hommes.

Dans le mythe se puisent les réponses auxinterrogations philosophiques originaires.

(Nous aborderons plus en détail, en troisième partie, la vraie placequ'occupe le mythe dans la pensée philosophique).

- Mais qu'en est-il de l'ère moderne ? La science ne vise-t-elle pas à débarrasser l'homme de la "pensée mythique" ? 2/ mythe & modernité Le savoir scientifique, symbole de la modernité, exclut-il toute pensée mythique ? - La visée objective de la science.La science vise l'objectivité, l'adéquation avec la réalité, et tend à exclure toute représentation subjective.

En cesens peut-on croire que la science a remplacé toute représentation mythique, en tant que connaissance illusoire.

- Explication moderne du rôle du mythe.Pour Freud, le mythe a une fonction particulière au sein de la vie psychique de l'homme.

Le mythe freudien a commefonction de réactualiser la relation de l'enfant avec ses parents, avec le père notamment.

Se référer à un mythepour expliquer ou idéaliser certains aspects de la réalité serait alors un refuge d'autorité à laquelle le sujet seréfèrerait, perdu sans le repère de l'autorité paternelle.

Ainsi, un homme adulte devrait pouvoir faire usage de saraison, et ne devrait plus devoir se référer à des mythes, qui illusionnent le sujet.

- De même, on peut poursuivre cette conception freudienne, et la pousser à l'humanité toute entière, prise dans sonhistoire : ainsi, l'humanité se référerait à des mythes, ayant perdu, depuis la faute de Eve, le repère de l'autoritépaternelle qu'est Dieu.

- Lévi-Strauss écrit que le mythe a d'abord une fonction sociale, et sert à la cohésion du groupe.

Pour Lévi-Strauss,le mythe ne s'oppose pas à la pensée rationnelle, au contraire il permet à un groupe, une société, de dépasser descontradictions logiques de prime abord insurmontables.

- Dans le "Discours sur l'esprit positif", Auguste comte avance que l'humanité, pris dans son histoire, doit passer par. »

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