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L'homme a-t-il naturellement besoin de religion ?

Publié le 19/11/2011

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religion

   Il est indéniable que la religion fait partie de la vie des hommes, elle est existante depuis leur apparition. Cependant, l'homme a-t-il naturellement besoin de religion ? Il s'agit ici de se demander si le fait de croire et d'adopter une religion vient de la nature humaine et non réfléchir si l'Homme a tort ou raison d'y croire mais bien de déterminer si l'Homme a besoin de la religion. Un besoin est ce dont on ne peut se passer sans éprouver une frustration ou un manque, cela revient donc à déterminer si l'Homme peut ou non se passer de croyance en une puissance surnaturelle. Nous étudierons alors le rôle qu'à la religion dans la vie de l'homme et d'expliquer pourquoi certains hommes affirment en avoir besoin alors que d'autres n'en ressentent pas le besoin et vont jusqu'à la critiquer. Alors, le besoin de religion est-il naturel ? L'homme peut-il s'en passer ? On verra donc dans un premier temps en quoi la religion joue un rôle important dans la vie de nombreux hommes et pourquoi elle leur est nécessaire, puis, en quoi la religion connaît-elle certaines limites et pourquoi certains hommes la contestent, enfin, on déterminera si l'homme a réellement besoin de la religion dans sa vie.

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« Cependant, la communauté mise en place par la religion est alors limitée car elle regroupe ses croyants, ses fidèles,mais qu'en est-il des autres hommes ? Est-il possible à certains hommes de ne pas être religieux ? Quellescontestations et quelles limites la religion rencontre-t-elle ? Les explications rationnelles du monde et le progrès constaté dans le domaine des sciences indiqueraient désormaisune méfiance important face aux discours religieux.

En effet, les scientifiques s'évertuent à trouver, prouvercomment s'est formé le monde et qu'est-ce que l'homme du point de vue scientifique.

Mais, les sciences n'expliquentpas l'âme, le cœur, la raison, et ce que l'homme religieux tente de découvrir, et ce que propose la religion : unsavoir de l'homme différent de l'homme du point de vue scientifique.

C'est le reproche fait au hommes croyants : decroire que la religion est une vérité incontestable.

En outre, cela signifierait que la religion ne correspondrait plus àun besoin essentiel de l'homme puisque d'autres discours ont pu se substituer au discours théologique.

L'existencede l'homme est alors expliquée par des discours qui sont prouvés et donc incontestables contrairement à la religion.L'homme n'a donc plus nécessairement besoin de religion et la religion n'est qu'une explication dogmatique dont lebesoin ne se fait ressentir qu'aux limites des sciences, là où les dogmes peuvent encore se substituer à l'ignorance.Par ailleurs, il serait en effet possible à certains hommes de ne pas être religieux.

Cela s'explique par deux attitudes.D'une part, les athées qui affirment que Dieu n'existe pas et que ce Dieu est une fiction de l'homme, d'autre part lesagnostiques qui affirment qu'on ne peut prouver scientifiquement si Dieu existe ou non.

Ces deux attitudes mettenten avant le côté aliénant de la religion qui enferme les hommes dans un sphère qui les empêcheraient alors d'êtrelibres: croire en Dieu est le signe d'une aliénation de l'homme.

C'est que Feuerbach tente d'expliquer dans L'essencedu Christianisme où il émet l'hypothèse que dans la foi en Dieu, l'homme s'appauvrit de ses caractéristiques commela conscience, la liberté, et sont projetées sur Dieu.

L'homme serait alors devenu étranger à lui-même, la critique dela croyance permettrait alors de restituer à l'homme ce qu'il a perdu en Dieu : « A partir de son Dieu, tu connaisl'homme et inversement à partir de l'homme, son Dieu : les deux ne font qu'un.

» .

Ce qu'est l'homme, son Dieu l'estaussi.

C'est ce à quoi s'évertuent les athées : restituer la lucidité de l'homme afin de l'inviter à être maître de sondestin car comme nous l'avons vu dans la première partie, les croyants pensent que c'est Dieu qui leur indique lechemin à suivre.

Cependant, les athées et les agnostiques ne croient pas en Dieu mais sont tout de même agitéspar des croyances qu'ils pensent alors justes : ils croient en l'homme et à ce qu'il est.

Par ailleurs, l'hypothèse deFeuerbach pourrait nous amener à penser que la religion est alors faite par l'homme lui-même, que Dieu n'est que lefruit de son imagination, car rappelons-nous que l'homme croyant cherche les réponses à ses questions dans lareligion et les textes sacrés, ce qui signifierait que la religion est la conscience d'un être qui ne se connaît pas.

Onpourrait alors penser que l'homme croyant est bercé d'une illusion dans laquelle il trouverait un réconfort, unsoulagement à sa souffrance : « la religion est l'opium du peuple », c'est qu'affirme Karl Marx dans sa critique de lareligion.

A travers cette critique, Marx dit que la religion endort alors le peuple qui est soulagé de ses souffrances,mais que cette religion les dissuade d'agir concrètement pour obtenir dès maintenant, et réellement, de meilleursconditions d'existence.

Il faudrait que l'homme, même si cela serait douloureux, se débarrasse de cette aliénationafin de voir la réalité, d'accepter sa misère et d'agir en condition de celle-ci.Malgré les contestations, pouvons-nous encore accorder une valeur à cette religion ? Cette vertu pourrait-elle êtrevalorisante par rapport à d'autres explications du monde ? La religion met en place un discours qui s'adresse à la sensibilité des hommes et, de même, à la subjectivité desêtres, ce qui la rend différente des autres discours d'ordre généralement scientifique.

En effet, on ne peut nier quela religion rassure l'homme au niveau moral ce que ne peut faire les sciences qui n'expliquent que la situation del'homme au monde.

Les scientifiques exposent un être fait d'organes, de chair etc, mais n'apportent pas lesréponses aux questions des hommes qui souhaitent savoir ce qui les agitent, ce pourquoi ils aiment, pourquoi ils sontsur Terre.

Seuls les discours théologiques pourraient y répondre.

Dieu, et la religion, ne seraient alors qu'une affairede cœur, de « ressenti » intérieur, inexplicable.

Il ne serait pas possible de montrer l'existence de Dieu commede prouver son inexistence.

C'est d'ailleurs ce à quoi s'oppose Pascal.

En effet, la raison est considérée commel'unique source de vérité, or il faut reconnaître que la raison a des limites.

Par exemple, nous ne pouvons pasappuyer par des arguments indiscutables la certitude que nous avons en ce moment d'être éveillés.

Pourtant, nousavons bien cette certitude.

Cela révèle l'existence d'une autre source de connaissance, intuitive, que Pascal appellele « cœur ».

Elle correspond à toutes les vérités qui ne peuvent être que « senties ».

La raison doit reconnaîtreses limites et par la même, qu'il y a une place légitime pour la foi.

Si l'existence de Dieu ne peut pas se démontrer,c'est qu'elle ne peut que faire l'objet d'une évidence intime.

C'est ce qui fonde le principe de la liberté deconscience.

La religion posséderait alors une vertu qui serait celle de réconforter les hommes.

Dès lors, si la religionpeut encore aujourd'hui être nécessaire elle ne désignerait pas tant un besoin qu'un mode d'existence dessentiments personnels.

On pourrait alors dire que certains hommes croient en une divinité qui les rassurent, ilsseraient le « cœur contre la raison » tandis que d'autres individus croient eux en l'homme et pensent quel'homme n'a pas besoin d'un Dieu pour savoir qui ils sont : il y aurait donc une légitimité de la croyance religieuse,selon certains hommes. En conclusion, le rapport de l'homme a la religion est ambigu.

En effet, les croyants disent avoir besoin de la religionpour leur indiquer le « bon » chemin à suivre.

Cela résulterait d'une fragilité existentielle et donc ils auraient unbesoin ancré de retrouver un père rassurant, un besoin de vivre avec autrui, de trouver un semblable.

Cependant,d'autres hommes affirment que Dieu n'est pas un besoin, que les hommes religieux devraient se défaire de cetteinstance afin de vivre selon leurs envies, afin de suivre leur propre voie, car ces individus seraient aliénés par cette. »

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