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L'homme est-il le produit de son histoire ?

Publié le 20/03/2004

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histoire

■ Mots clés

• l'homme : désigne à la fois l'homme en général, l'espèce humaine, mais aussi l'individu particulier. • est-il : indique l'état, l'essence de ce qui est, c'est-à-dire ce qui demeure immuable. • produit : c'est-à-dire le résultat de diverses opérations, de diverses causes qui se sont enchaînées. • son histoire : désigne aussi bien l'histoire individuelle de l'homme que l'histoire collective à laquelle il appartient. En ce sens, l'histoire est la connaissance du passé humain.

  • L'homme change, il est pris dans le cours de l'histoire. Mais en est-il le produit ? Derrière les changements apparents de la vie sociale, les hommes conservent peut-être une même nature, de sorte qu'ils ne seraient pas entièrement des produits de l'histoire. Il s'agira donc d'abord de se demander si tout l'être de l'homme se joue dans ses transformations historiques ou bien s'il existe une nature humaine. En admettant l'historicité de l'homme, il restera à préciser si cette histoire est vraiment son histoire, c'est-à-dire s'il la gouverne ou peut espérer maîtriser son cours.
histoire

« Organisation du plan • L'homme est le produit de son histoire.

Tout homme naît avec une histoire individuelle et vit dans une communauté.

Tout homme estdonc à la fois une histoire — la sienne — et vit dans l'histoire — celle de son pays et celle, plus vaste, de l'humanité.

Ces deux histoiresvont le former.

Il est donc le produit de ce double passé.

Déterminé par son passé, l'homme n'est-il et ne sera-t-il que ce qu'il a été ?• Si l'histoire détermine l'homme, il se détermine aussi lui-même.

L'homme produit son histoire, car c'est un être de projet, un être libreet perfectible.

Ce sont les hommes qui font l'histoire et non l'inverse.

L'histoire n'existe que parce que les hommes la font. [Introduction] « L'histoire est la connaissance du passé humain », disait le grand historien Henri-Irénée Marrou.

Dès notre naissance, nous sommesplongés dans l'histoire : celle de notre famille, de notre pays, de l'humanité.

Nous venons après des milliards d'êtres humains dontcertains ont laissé des traces politiques, philosophiques, artistiques, scientifiques, religieuses, ou tout simplement affectives.

Sommes-nous le produit déterminé de l'histoire ou est-ce nous qui produisons l'histoire ? Sommes-nous déterminés à être ce que nous sommes oupouvons-nous agir sur l'avenir ? [I - L'homme est le produit de son histoire] L'homme est ce qu'il est parce qu'il a sa propre histoire : Selon le milieu dans lequel nous venons au monde, selon l'État dans lequelnous vivons, selon l'éducation que nous recevons, les gens que nous côtoyons, etc., nous subissons des influences multiples etcomplexes.

Nous sommes donc le produit d'un certain déterminisme social.De plus, au début de ce siècle, Freud a émis l'hypothèse d'un déterminisme psychique qui agirait indépendamment de notre conscience,de notre volonté.

L'homme serait agi par une force : l'inconscient.

Cette force lui ferait commettre des actes, dire des paroles, qu'enpleine conscience il rejetterait.

Ainsi, chaque individu est le produit à la fois du déterminisme social et du déterminisme psychique quiinfluencent sa vie, forgent son identité.L'homme est ce qu'il est parce qu'il naît dans une histoire :Déterminé par son histoire personnelle, l'homme l'est aussi par l'époque dans laquelle il vit.

C'est ce que pense Hegel : l'essence del'homme est l'histoire.

L'homme est le produit des expériences historiques passées.

Hegel postule que le développement historiqueaboutit à une conscience de soi qui ne fera plus qu'un avec la conscience collective lorsque l'individu aura compris — embrassé — l'histoiredans sa totalité.

L'Esprit sait où il va : « L'histoire universelle n'est que la manifestation de cette Raison unique, une des formes danslesquelles elle se révèle ; une copie du modèle originel qui s'exprime dans un élément particulier, les Peuples [...].

C'est l'Esprit qui semanifeste dans toutes les actions et les aspirations du peuple, c'est lui qui se réalise, jouit de lui-même et se connaît lui-même.

» (LaRaison dans l'histoire.)Ainsi, en rusant, la raison permet à l'homme de réaliser l'universel tout en se réalisant lui-même dans son histoire : par exemple,Napoléon est cet « Esprit du monde à cheval » que Hegel voit traverser la ville le 14 octobre 1806, le lendemain de la bataille d'Iéna.

Lesgrands hommes accomplissent ainsi, à leur insu, l'Esprit universel.

L'homme n'est que le moyen de l'histoire, il en est le produit.Le passé individuel et collectif détermine donc chacun d'entre nous.

Notre identité est le résultat de cette double influence, et c'est à partirde ces éléments que nous nous représentons le monde.

Faut-il en conclure que nous ne sommes que le produit de notre histoire ? [Il - Ce sont les hommes qui font l'histoire] Certes, comme nous venons de le voir, l'homme est le résultat de déterminations historiques.

Mais c'est oublier que l'homme est avanttout un être de projet, libre de ses choix.

Il n'est déterminé que par lui-même : il n'y a pas d'histoire en dehors de l'homme qui la fait.L'histoire n'est que ce que les hommes la font être.

C'est l'homme qui construit l'histoire et non l'inverse.

C'est bien l'homme, la société,qui décide des valeurs au nom desquelles il faut, par exemple, se battre.C'est sur ce point que Marx a tout particulièrement insisté.

Pour lui, ce ne sont pas les idées qui font l'histoire, mais les hommes qui font leur travail.

Contrairement à Hegel, il pense que l'histoire n'est pas la réalisation de l'Esprit, maisqu'elle s'effectue en fonction des modifications matérielles qui interviennent dans la vie des hommes.C'est l'action révolutionnaire des hommes qui fait l'histoire.Partant de la réflexion de Marx sur le devenir social et la liberté, Sartre expérimente la liberté humainecomme infinie, donc infiniment libre de choisir.

« L'homme n'est rien d'autre que son projet, il n'existeque dans la mesure où il se réalise, il n'est donc rien d'autre que l'ensemble de ses actes, rien d'autreque sa vie », écrit-il dans L'Existentialisme est un humanisme.

L'homme n'est donc pas le résultat decirconstances qui le détermineraient, mais, au contraire, il est un être totalement libre de sedéterminer.

Il est ce qu'il fait et ce qu'il se fait.L'homme est indissociable de son histoire, tout comme l'histoire est indissociable de l'homme :l'homme construit son histoire en fabriquant sa vie par ses choix.

Il est ainsi producteur de son histoire. [Conclusion] L'homme est libre et responsable des valeurs qu'il produit et qu'il donne comme références.

L'histoiren'est pas une réalité indépendante de l'homme.

Il n'y a pas d'homme sans histoire ni d'histoire sanshomme.

Produit de l'histoire, l'homme est également producteur de lui-même.

C'est dans cette doublesituation que l'homme peut envisager de construire son avenir.. »

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