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l'homme est-il soumis au désir ?

Publié le 22/11/2005

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Le cas de Don Juan est celui du désir sans cesse renouvelé et qui se porte toujours sur un nouvel objet sans comprendre nécessairement ce qui le détermine. C'est dans cette mesure que le désir soumet l'homme à sa puissance, parce que ce dernier se sent totalement dépassé par les raisons même de ses impulsions. La société de consommation a bien compris ce phénomène et l'a utilisé dans la publicité de manière à créer perpétuellement chez l'homme des désirs nouveaux. Et comme l'homme se trouve sous l'emprise de ses sentiments, il agit pour soulager sa frustration en consommant ce qui lui est inculqué par la publicité comme essentiel.   II. Les différentes natures du désir Épicure dans la Lettre à Ménécée établit une classification des désirs : les désirs vains et non naturels d'un côté puis de l'autre les désirs nécessaires et naturels. Il écrit qu'il faut impérativement se libérer de la première catégorie de désirs qui ne peut conduire qu'à de la frustration. Car on sait que l'homme est perpétuellement insatisfait et aussitôt un désir réalisé, un autre réapparaît.  Épicure, Sentences vaticanes : « Il ne faut pas gâter les choses présentes par le désir des absentes, mais réfléchir au fait que celles-là mêmes ont fait partie des choses souhaitables. « Cela tend bien à prouver que les désirs de l'homme sont infinis et illimités.

  • Bien définir les termes du sujet :

 

- « L’homme « : le terme est très vague et n'invite pas à considérer l'être humain dans un domaine particulier, mais plutôt de la manière la plus générale possible. Il s’agit de le voir comme un vivant particulier - car doué de conscience. Le terme « homme « est donc ici un terme générique, il s'agit de regrouper tous les individus conscients.

- « Le désir « : vulgairement, désirer quelque chose c'est avoir envie de cette chose, en souhaiter sa possession pour avoir du plaisir. C'est ce que l'on ressent lorsqu 'un besoin spontané s'est transformé en une tendance consciente orientée vers un but conçu ou imaginé.

- « Soumis « : Ce terme désigne en général ce qui est docile et obéissant. On peut considérer que le terme signifie ici mettre dans un état de dépendance, ramener à l’obéissance (Robert).

 

  • Construction de la problématique :

 

            Le sujet ne cherche pas à comprendre ce qu’est le désir, ni sur quoi il peut porter, ou encore quelle est leur nature. Il s’agit simplement de voir quels sont les rapports que nous entretenons avec lui. En sommes-nous dépendants, ou est-ce que nous le dominons ?

            Se pose donc la question de savoir dans quelle mesure nous sommes influencés par nos désirs. Autrement dit, quel pouvoir ai-je sur mon désir, et quelle influence ce dernier peut-il avoir sur moi ?

« Introduction : Bien définir les termes du sujet : - « L'homme » : le terme est très vague et n'invite pas à considérer l'être humain dans un domaine particulier, maisplutôt de la manière la plus générale possible.

Il s'agit de le voir comme un vivant particulier - car doué deconscience.

Le terme « homme » est donc ici un terme générique, il s'agit de regrouper tous les individusconscients.- « Le désir » : vulgairement, désirer quelque chose c'est avoir envie de cette chose, en souhaiter sa possessionpour avoir du plaisir.

C'est ce que l'on ressent lorsqu 'un besoin spontané s'est transformé en une tendanceconsciente orientée vers un but conçu ou imaginé.- « Soumis » : Ce terme désigne en général ce qui est docile et obéissant.

On peut considérer que le terme signifieici mettre dans un état de dépendance, ramener à l'obéissance (Robert).

Construction de la problématique : Le sujet ne cherche pas à comprendre ce qu'est le désir, ni sur quoi il peut porter, ou encore quelle est leurnature.

Il s'agit simplement de voir quels sont les rapports que nous entretenons avec lui.

En sommes-nousdépendants, ou est-ce que nous le dominons ? è Se pose donc la question de savoir dans quelle mesure nous sommes influencés par nos désirs.

Autrement dit, quel pouvoir ai-je sur mon désir, et quelle influence ce dernier peut-il avoir sur moi ? Plan : I/ Je suis soumis à mes désirs puisque je ne peux pas m'empêcher d'avoir d'en avoir : Il semblerait que l'homme ne puisse pas s'empêcher de désirer : il n'est pas maître de décider si il veut ounon désirer telle ou telle chose, il la désire sans préavis, sans le choisir ni le vouloir.

Dans ce cas, on peut dire eneffet que l'homme est soumis au désir, et il est par là même soumis à l'objet qu'il désire, puisqu'en général il tente del'obtenir.

Autrement dit, son désir particulier de la chose dirige son action, il en est le sujet, c'est-à-dire il lui estsoumis.

Il y a donc une double soumission de l'homme à son désir : il ne peut décider d'avoir ou non des désirs, et ilne peut pas non plus décider de l'objet qu'il désire.

Mais lorsque l'on pose la question de savoir si l'homme est ou non soumis au désir, on ne cherche pas àjuger le désir.

Autrement dit, le but n'est pas de condamner le désir en soi, mais de voir ce qui dans le désir estcondamnable.

Ici, ce qui est condamnable, c'est qu'il veuille prendre le pas sur la raison et décider à la place dusujet de ce qui est désirable.

Ce qui est condamnable c'est non pas le fait que l'individu désire, mais que ce désir letienne pour esclave, qu'il prenne le pas sur sa volonté.

C'est ce que cherche à montrer Epictète dans Le Manuel.

Eneffet, il est selon lui inutile et impossible de vouloir changer la nature de l'homme : si l'homme désire, il est vain devouloir stopper les désir qui peuvent être dans certains cas des aiguillons de l'action.

Il faudrait plutôt chercher à lesmaîtriser pour éviter qu'ils ne prennent le pas sur la volonté.

C'est ce à quoi s'applique Epictète dans son ouvrage : ilmet au point une méthode pour distinguer les bons désirs - ceux que l'on peut suivre sans danger – des mauvaisdésirs – ceux qui nous rendent esclaves et malheureux et qu'il vaut mieux éviter.

L'apprenti doit d'abord apprendre àles reconnaître pour ensuite déterminer en toute connaissance de cause ceux qu'il va écouter.

Pour y parvenir, ildoit suspendre tous les désirs, quelle que soit la catégorie à laquelle ils appartiennent : cela lui permet de les étudieret de voir leurs caractéristiques.

Les bons désirs, ceux que nous pouvons suivre portent sur des choses qui dépendent de nous : nous nesommes pas réellement soumis à ces désirs puisque c'est à nous que revient leur assouvissement.

Autrement dit,ayant un pouvoir sur eux je ne peux pas être malheureux, puisque c'est moi qui décide de les assouvir.

Par exemple,je puis désirer manger un chocolat puisqu'il ne revient qu'à moi de faire ou non l'effort pour l'obtenir.

La secondecatégorie des désirs, ceux qui rendent les hommes esclaves portent sur des choses qui ne dépendent pas de nous.Ainsi, je ne peux pas désirer que ma femme reste éternellement avec moi, puisque cela dépend en partie d'elle etdes dieux.

Si je désire des choses impossibles, comme ne pas mourir… je me soumets à ces désirs car je suisimpuissant face à eux.

Dans ce cadre, je suis sujet de mes désirs dans le mauvais sens du terme, puisque celasignifie que je les subis, que j'en suis esclave.

Ainsi, si je désire aller à la piscine – aux bains, je dois vouloir y aller,mais aussi vouloir tous les inconvénients qui vont avec – me faire voler, éclabousser, rencontrer des gens que je neveux pas voir… Je dois transformer mon désir en volonté, et ne pas vouloir infantilement que le bon côté deschoses.

Lorsque je fais cet effort, je ne suis plus soumis au désir puisque je les ai transformé en volonté.

II/ Je suis soumis à mes désirs seulement si c'est ma sensibilité et non ma raison qui me gouverne : Etant donné que le désir nous fait courir le risque d'être malheureux, peut-être faudrait-il travailler à s'enlibérer complètement pour ne plus être esclave de quoi que ce soit.

Cela nous est possible parce que nous nouscaractérisons comme des êtres raisonnables, capables de maîtriser nos désirs et passions. C'est ce qu'explique Kant dans L'introduction à la Métaphysique des mœurs.

Nous sommes selon lui, à la fois des êtres sensibles – ayant des passions et des désirs - et des êtres intelligibles - doué de raison qui nous permet. »

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