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L'idée d'inconscient exclut-elle celle de liberté ?

Publié le 28/01/2014

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Pourquoi Gervaise, femme d'abord respectable, habitée par le souhait de se sortir de sa situation 
sociale difficile grâce à sa blanchisserie, se met-elle à négliger son commerce au profit de la 
boisson? C'est à cette question que Zola s'emploie à répondre dans l'Asommoir. Gervaise n'était 
pas libre de ses actes, elle était déterminée par l'hérédité et le milieu. Mais pourquoi ne s'est-elle 
pas battue contre ces influences? Car elle n'en avait pas conscience, l'hérédité et le milieu ont agit 
sur elle telle une passion inconsciente, or on ne peut pas lutter contre une passion inconsciente, 
sa liberté a donc disparu. 
Conséquence du refoulement, l'inconscient se développe en tant qu'état psychique à par entière, possédant un fonctionnement qui lui propre et ne se soumettant pas à la conscience du sujet. Au contraire la liberté signifie à première réflexion le fait d'agir sans restriction intérieure ou étrangère pour satisfaire tous ses désirs. Mais si l'on rapproche le terme de liberté au terme d'inconscient, la liberté prend un sens nouveau : la capacité à se soumettre uniquement à une raison et pas à un inconscient qui chache en son sein des pulsions censés déterminés chaque sujet? 
Mais alors la notion d'inconscient est-elle compatible avec la notion de liberté? Il s'agit d'une question importante car l'enjeux est la maîtrise de soi et par conséquent la responsabilité de ses actes, qui selon la réponse est possible ou non. Ainsi pour être le plus clair possible, on 
structureras notre réponse de la manière suivaante : on pourrait d'abord penser qu'il s'agit de deux notions incompatibles mais dès lors l'homme ne serait plus libre, il faudrait donc s'orienter vers une réponse positive : oui ceux sont deux notions compatibles à condition que le déterminisme ne soit plus psychique, mais il serait réducteur de penser à un déterminisme corporel, il faut donc trouver une nouvelle définition de l'inconscient qui soit compatible avec le principe de liberté. 


« rendre acceptable aux exigences du moi et dès lors être satisfaits.

Ansi Freud donne l'exemple d'Elisabeth dans Etudes sur l'hystérie , qui souffre de douleurs aux jambes que Freud attribue au refoulement de sa conscience de son désir amoureux pour son beau-frère interdit.

Le désir s'est manifesté de manière déguisé, à travers le mal de jambes.

L'homme ne sait donc pas pourquoi il agit et pense.

La maîtrise de soi est ici impossible à cause de l'ignorance de soi puisque l'homme est obscur à lui-même, il n'est plus au fondement de ses actions de ses pensées, il ne possède plus le libre arbitre.

Cette hypothèse rend impossible la liberté telle que la conçoit Descarte.

Il développe une thèse dans laquelle l'homme possède une volonté libre, c'est à dire que l'homme a la possibilité de décider de son action tout en sachant que son choix n'est en rien déterminé par des causes extérieures à sa volonté.

Ainsi l'homme qui décide de boire est à l'origine de son choix .

Cette thèse est donc en totale opposition avec l'hypothèse de Freud.

De plus, Descartes compare le fait d'être indifférent, c'est à dire de poser un choix sans pouvoir le justifier, un choix arbitraire fondé sur aucune raison, à l'équivalent "du plus bas degré de la liberté".

Cela signifie que c'est lorsque je choisis de manière arbitraire que je suis le moins libre, puisque j'agis en ne connaissant pas les raisons de mon choix je ne suis plus alors l'auteur de mes actes.

Or dans l'hypothèse de l'inconscient Freud nous rapelle que nous sommes tous déterminés par des pulsions inconscientes et donc nous ne connaissons pas les raisons de nos actions, nous sommes dans un cas similaire à l'indifférence.

Le libre arbitre n'existe pas et par conséquent la responsabilité du sujet est remise en cause puisqu'il n'est pas à l'origine de ses actes.

Donc avec l'hypothèse de Freud, on remet en cause que l'homme est à l'origine de son choix de boire, il est en réalité déterminé par exemple par le désir inconscient de noyer ses problèmes dans l'alcool et ce désir il n'est pas en mesure de le contrôler, il n'en est donc pas responsable.

Néanmoins on peut se demander si nier la liberté du sujet n'est pas une erreur grave? En effet, en admettant cette hypothèse : l'homme n'a plus de parole propre et sa pensée n'est plus la sienne.

En outre il n'est plus responsable de ses actes et n'a plus à en répondre, ainsi je peux commettre n'importe quel délit sans craindre d'en être inquiété, ce qui est un peu facile.

L'homme qui a bu et a ensuite eu un comportement violent et brutal avec les autres, peut se justifier en invoquant le désir qui le pousse à boire et contre lequel il ne peut rien.

Enfin toute l'expérience morale perdrait son sens.

Dès lors comment expliquer l'expérience du remord qui ne signifie plus rien et n'est pas logique? Si mes actions sont déterminées par des pulsions inconscientes que je ne peux réprimer, je ne suis pas responsable de mon comportement, il n'y a donc pas de raisons que je me sente coupable.

C'est pourquoi certains philosophes refusent l'existence de l'inconscient tel que Freud le définit et préfèrent soutenir un inconscient compatible avec le principe de liberté où l'homme est autonome et responsable. Parmi ces philosophes on peut citer Alain qui propose une nouvelle définition de l'inconscient.

L'inconscient doit être conçu physiologiquement, comme un mécanisme corporel, ainsi les phénomènes obscurs sont expliqués par le fonctionnement du corps que le sujet ne connaît pas entièrement mais qui lui est soumis.

Ainsi l'oubli des noms de famille montrerait non pas du mépris mais une certaine fatigue du sujet, l'acte manqué s'explique par un dérèglement du. »

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