Devoir de Philosophie

L'idée d'inconscient exclut-elle l'idée de liberté ?

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

Reconnaître l'existence d'une instance telle que l'inconscient implique t'il le fait d'être condamné à en subir l'influence et, par conséquent, d'être condamné à renoncer à être libre ? Introduction : Pour Sartre, « l'homme est condamné à être libre » et plus que toute autre valeur, la liberté est une des plus chères, sinon la plus chère au coeur des hommes. Aucun ne souhaite en être privé, et l'Histoire montre qu'elle fut l'objet, tout au long du temps, de luttes acharnées. Pourtant, bien que faculté proprement humaine, la liberté ne va pas de soi. L'inconscient de l'homme est une des raisons qui nous font douter de son existence. Par conséquent, il serait donc judicieux de se demander si, comme le pensait Sartre, l'idée d'inconscient ne serait pas, totalement ou non, incompatible avec la liberté humaine. Pourtant, comment peut-on être sûr qu'il faille se connaître, être maître de soi pour être libre ; une certaine compatibilité n'existerait-elle pas entre l'idée d'inconscient et celle de liberté ? Finalement, il conviendrait de se demander si le fait de reconnaître l'existence d'une instance telle que l'inconscient impliquerait-il le fait d'être condamné à en subir l'influence, et par conséquent, à renoncer à être libre ?

« Il semble donc que les deux idées d'inconscient et de liberté soient réellement incompatibles, la détermination de l'unn'étant pas de paire avec la volonté de l'autre.

Mais devons nous pour autant être maître de nous-mêmes, pouvoircontrôler chaque phénomènes de notre esprit pour être libre ? N'y a-t'il pas un moyen d'accorder déterminisme etliberté ? L'idée de liberté est-elle totalement exclue par l'idée d'inconscient ? 2- Pourtant, l'idée d'inconscient exclut-elle totalement l'idée de liberté ? Ne pourrait-il pas y avoir unecertaine compatibilité entre les deux ? D'après Freud, le fait que le Moi ne soit pas le « maître chez lui » nous amène à conclure que l'inconscient nousempêche d'être réellement libre.

L'homme semble déterminé, même quand il croit agir de son plein gré, sans aucuneimpression de contraintes.

La prétendue liberté que la volonté semble nous accorder ne serait qu'une illusion, ce quivoudrait dire que les hommes ne sont en réalité pas libres, que le déterminisme scientifique triomphe de la liberté.Pourtant, qu'est-ce qui nous pousse à dire qu'être libre c'est être « maître de chez soi », c'est prendre consciencede tout ce qui se passe en nous, de tout ce qui se passe dans notre psychisme ? Les hommes pourraient en effetêtre déterminés à agir, comme toute chose ou tout être, sauf qu'ils ignoreraient les causes qui les font agir.

Ilsemblerait normal, voire même logique qu'il existe une régularité dans les actions humaines, dans les opérations del'esprit, comme il en existe pour les phénomènes naturels par exemple.

Sauf que dire que les actions humaines ou lesactions de la pensée humaine obéissent à des lois, plutôt à des règles ne veut pas dire qu'elles sont contraintes.

Larégularité n'a jamais empêché la liberté, bien au contraire : si rien n'était réglé, la liberté se transformerait vite enchaos ( « La liberté consiste à faire tout ce qui ne nuit pas à autrui » selon la Déclaration des Droits de l'Homme ).L'absence de règles irait à l'encontre de la liberté des uns et des autres.Il ne faut pas confondre liberté et maîtrise de soi.

Il faut bien reconnaître l'existence de pensées inconscientesauxquelles on ne peur rien.

Pour Nietzsche, « une pensée ne vient pas quand je veux, mais quand elle veut ».

Noussubissons notre inconscient, notre esprit, nous ne pouvons pas le contrôler ; comme si c'était lui qui décidait.

Celamontre bien la fatalité qui règne sur l'esprit, mais cela ne ruine pas pour autant toute idée de liberté.En effet, bien que l'on puisse penser que les déterminismes vont à l'encontre de la liberté, il faut rappeler le fait quel'homme est naturellement déterminé.

Il ne fait pas exception aux règles naturelles qui veulent que tout ce qui estsur terre soit déterminé ; l'homme comme toutes les espèces, est déterminé à accomplir certaines actions, l'hommeest déterminé génétiquement.

.

.

L'homme est libre si l'on définit la liberté comme le pouvoir de se déterminer parnotre volonté, à la seule condition de ne pas voir en elle un pouvoir spécial, une exception.

Par liberté on entenddonc ici le fait qu'un homme peut faire ce qu'il souhaite, à condition que sa nature l'y prédestine ; se déplacer parexemple ; l'homme est déterminé à le faire de manière régulière par sa nature, mais c'est par la volonté que l'on vaentrevoir l'idée de liberté : l'homme est prédisposé à le faire, mais sa volonté fait qu'il ne se déplace que lorsqu'il lesouhaite.

Les actions humaines obéissent donc bien à des lois, des règles, mais elles ne sont en aucun cas forcées,comme on vient de le voir.

En cela, le déterminisme est absolument indifférent à l'existence ou non de la liberté.Enfin, on peur aussi concevoir l'inconscient comme une sorte de deuxième Moi, un Moi étranger au Moi conscient,qui posséderait ses propres envies, ses propres facultés.

On serait ici dans le cas d'un Moi indépendant qui nousserait plus ou moins étranger.

Cette conception fait à nouveau de l'inconscient une véritable fatalité pour l'homme,lui donnant l'impression d'être manipulé.

Or dans le cas de la psychanalyse, on va chercher à se libérerd'évènements traumatisants de notre histoire personnelle passée, pesant sur nous inconsciemment.

Il faut doncbien, si l'on veut s'en libérer, reconnaître l'existence de ces processus inconscients.

La psychanalyse est une sortede réappropriation de soi-même, et non pas d'aliénation par notre inconscient.

Nier leur existence, se serait un peucomme nier l'existence de l'inconscient et des déterminismes, c\'est-à-dire leur laisser libre-cours, leur permettre denous manipuler, et nous empêcher de nous en libérer un jour.

Cela veut donc dire que nous pouvons avoir prise surl'inconscient, la cure psychanalytique permettant de remédier plus ou moins à certains troubles ; l'activitéconsciente ne peut obtenir ce résultat, cette guérison des troubles sans disposer d'une certaine autonomie.

Laconscience ne serait donc pas dominée, ou du moins pas entièrement dominée par les pulsions, instincts et autresmanifestations de l'inconscient, elle garderait une certaine distance avec.

La conscience humaine serait donc apriori, plus ou moins indépendante de l'inconscient, elle posséderait une certaine autonomie par rapport àl'inconscient, en d'autres termes, l'inconscient n'empêcherait pas l'homme d'être libre, il n'exclurait dons pastotalement l'idée de liberté. Nous venons donc de démontrer que l'inconscient pouvait ne pas avoir de rapport avec l'idée de liberté, et mêmeplus : accepter que les déterminismes de notre inconscient puissent agir sur nous peut nous permettre de luttercontre, par la psychanalyse par exemple.

Il faut tenir compte de leur existence pour pouvoir s'en libérer. 3- L'idée d'inconscient exclut-elle réellement l'idée de liberté ? L'intérêt principal du déterminisme pour les scientifiques est qu'il fonde la possibilité de faire des prévisions exactessur l'évolution d'un phénomène.

L'idée d'un déterminisme contient donc l'idée d'un « univers » entièrement connuselon des lois, qui le rendent très prévisible.

Or, si cette idée du déterminisme s'applique sans problème et demanière légitime au domaine des sciences, sa généralisation peut être remise en cause.

Affirmer que tout ce qui estréel est prévisible et déterminé pose un problème : le déterminisme se heurterait aux caractéristiques humaines,c\'est-à-dire à la non détermination de l'homme.

La philosophie a souvent contribué à rendre la notion de liberté etcelle d'inconscient totalement contradictoires, en affirmant que, a priori, l'homme serait une exception.

Il ne seraitnon pas seulement déterminé par des lois ou par sa nature, il serait aussi déterminé selon une autre force, celle desa volonté propre.

Elle a le pouvoir de nous faire décider par nous-mêmes, sans être contraints.

La liberté tient doncici à l'idée que les hommes peuvent se déterminer eux-mêmes, selon ce qu'ils veulent.

En ce sens, dire que l'homme. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles