L'idée d'inconscient fait-elle de l'homme le jouet de ses pulsions ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
Antithèse pragmatique : les
pathologies pulsionnelles
Cependant, contre cette thèse, nous dirons que l'individu n'est pas entièrement
libre de contrôler ses pulsions. Celles-ci peuvent devenir pathologiques, telles
les pulsions de mort d'un individu en proie à une grande détresse, et relèvent
de la médecine plutôt que d'un libre contrôle par une volonté prétendument toute
puissante. Nous dirons donc que l'idée d'inconscient, en impliquant l'existence
de pulsions, n'annule pas la liberté humaine, mais ne la laisse pas entièrement
intacte : il se peut en effet que les pulsions acquièrent une autorité
supérieure à celle de la volonté, du moi, et limitent ce faisant la liberté de
l'individu.
III.
L'idée d'inconscient exalte la
liberté humaine : des pulsions créatrices
a.
Pulsion, désir et manque
Nous considèrerons ici les pulsions en un sens voisin, qui est celui
d'expression spontané du désir humain. En effet, si les pulsions sont des forces
qui nous entraînent vers la réalisation d'un désir, dans une perspective
Platonicienne, les pulsions nous entraînent vers la satisfaction d'un manque
premier : dans Le Banquet, Socrate montre à Agathon que l'on ne désire que ce
qui nous manque.
b.
Pulsions artistiques
Or, contrairement à cette thèse qui fait de la pulsion l'énergie qui entraîne
l'individu à l'annulation d'un manque, nous pouvons dire avec Deleuze dans
l'Anti-?dipe (1972) que l'être objectif que vise la pulsion n'est autre que le
réel lui-même :
«
Le réel n'est pas impossible, dans le réel au contraire tout est possible, tout
devient possible. Ce n'est pas le désir qui exprime le manque molaire
(=essentiel) dans le sujet, c'est l'organisation molaire qui destitue le désir
de son être objectif ».
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