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L'inaction peut-elle être un idéal ?

Publié le 27/02/2008

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cit.), La philosophie se définit comme activité théorétique (theorein signifiant la vision de ce qui est visible) intelligeant les premières causes et les premiers principes. En tant que, ou plutôt parce que théorétique, elle se réfère à la dimension contemplative de la connaissance (humaine) dont le terme ultime coïncide avec perception de la perfection de l?intelligence divine ordinatrice et législatrice de toute chose ? perception devant assurer la sagesse. Mais cet idéal théorique ou cognitif, c?est-à-dire théorétique de l?existence humaine (y trouvant son accomplissement comme sagesse) ne risque-t-il pas de susciter le désengagement de toute activité proprement humaine ? Telle ambiguïté réside au c?ur de l?idéal stoïcien du sage (Sénèque) : celui-ci, ayant bâti la forteresse de son identité intérieure, semble se retirer du politique (également propre à la définition de l?homme ? Aristote). Mais là n?est que méprise : le sage est celui qui, confiant en la stabilité de son être intérieur (confiance acquise par le discernement et le savoir) intervient dans la vie publique. Ainsi, l?idéal contemplatif, procédant (apparemment) du retrait et du désengagement des choses (civiles) de la vie humaine pour se tourner vers l?intelligence du divin, peut conduire à l?agir serein. Ceci trouve écho au début du XXe siècle dans la conception wittgensteinienne de l?éthique (Tractatus). En effet, chez l?auteur viennois, l?éthique intervient au terme du procès cognitif ayant conduit le savoir à la conscience de ses propres limites (? l?indicible ?) en tant que condition même de la valeur de l?entreprise théorique. Représentant l?idéal de la vie humaine comme agir, elle exige et présuppose la traversée de l?inaction contemplative.

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