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L'oeuvre de Blaise PASCAL

Publié le 12/06/2009

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Le savant Pascal est le premier à proclamer l'autonomie de la science et à la distinguer clairement de la religion. Dans la préface du Traité du vide (1647), il distingue les vérités d'expérience des vérités de foi. Ces dernières ne sont nulle part plus grandes qu'à leur source, qui est la révélation. Les autres, au contraire, se perfectionnent avec le temps, car le savoir d'une génération s'ajoute à celui de la précédente. On voit du même coup que Pascal a clairement défini ainsi l'idée de progrès. Le philosophe et le poète Un itinéraire paradoxal Chacun sait que Pascal est chrétien, mais il ne l'est qu'au terme d'une démarche philosophique et poétique qui fait sa grandeur littéraire. L'itinéraire spirituel de Pascal est original. Alors que tant d'autres sont allés de la religion à la science, il va de la science à la foi, en passant par l'angoisse. Aussi ce sont moins ses convictions religieuses dernières qui importent que la route qu'il a suivie pour y parvenir. Cette route est retracée dans les Pensées.

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« que ce que nous cherchons.

Mais nous n'avons pas conscience de ce double aspect.

Nous croyons de bonne foiattendre l'avenir pour les promesses qu'il contient, nous ne savons pas que sa valeur principale réside dans le faitqu'il nous détourne de notre présent.

Nos actes ont une racine inconsciente qui est une obscure inquiétudemétaphysique, le sentiment diffus de notre néant que nous cherchons à oublier par une sorte de fuite en avant.Pascal préfigure la psychanalyse de Freud. La misère et la grandeur Ainsi, dans la vie de chaque jour, nous cherchons le bonheur et il nous échappe.

De même, la science essaie desaisir l'univers et celui-ci se dérobe.

En politique, nous recherchons la justice, mais ne trouvons que la loi du plusfort.Cette éternelle privation qui, selon Pascal, n'est autre que celle d'un être privé de Dieu, Pascal l'appelle misère.

La «misère de l'homme sans Dieu » n'est pas la misère de l'incroyant, c'est celle de tous les hommes, qu'ils croient ounon, depuis que Dieu a abandonné l'humanité, après le péché originel. Mais cet échec permanent a deux faces : l'espoir et la déception.

Or, il n'y a déception que parce qu'il y a euespoir; il n'y a de misère que pour une conscience qui sait ce qui lui manque.

Ce savoir nous distingue radicalementdes animaux; il nous confère une noblesse que nous sommes seuls à posséder.

L'homme n'est misérable que parcequ'il le sait mais, du même coup, cette misère implique une vocation à l'absolu que Pascal appelle la grandeur.

Misèreet grandeur sont les deux visages d'une même vérité.Selon Pascal, seul le mythe chrétien du péché originel peut expliquer notre nature incapable de trouver l'absolu, maisincapable aussi de l'oublier.

Le propre de l'homme est de se révolter contre sa condition mortelle, et contre les loisde l'univers physique dans lequel il est plongé.

Étranger au monde, il aspire, par tous ses actes, même s'il n'en a pasconscience, à un autre monde.

On comprend pourquoi Pascal s'oppose à Montaigne : il lui reproche de se résignertrop facilement à notre condition, c'est-à-dire de chanter les charmes du « cachot » où nous sommes.

On voitégalement pour quelle raison il écrit dans ses Pensées : « Platon pour disposer au christianisme.» Le pari Dieu est absent, mais il nous manque.

Pourrons-nous le rejoindre là où il se cache? La raison ne saurait nous y aider;par définition, elle ignore tout de ce qui n'est pas visible; elle ne peut que poser la question : Dieu existe-t-il? maiselle ne peut y répondre.

La tentation est grande, dans ces conditions, d'oublier le problème puisqu'il dépasse notreentendement.Mais c'est là chose impossible.

En effet, Pascal a bien compris que nous sommes en présence d'une question qui neressemble à aucune autre.

A son égard, nous ne sommes pas spectateurs, nous sommes acteurs; car la questionporte sur l'homme autant que sur Dieu; de sa réponse dépendra le verdict qui fixera notre destin.

La formule dePascal « nous sommes embarqués », dans sa concision, implique tout un raisonnement; celui qui, depuis la rive,regarde s'écouler un fleuve peut fort bien être indifférent à la destination vers laquelle celui-ci se dirige; le problèmeque ce fleuve lui propose est analogue à ceux qu'offre la science; c'est un problème théorique (au sensétymologique) ' dans lequel il n'est que spectateur.

Mais si, au lieu d'être sur la rive, l'homme se trouve dans lefleuve, et s'il est entraîné par lui, le problème n'est plus théorique; il devient existentiel, car le sort de l'homme et lesort du fleuve se confondent; ils sont solidaires l'un de l'autre.

L'homme est alors contraint de se poser la question :où va ce fleuve? Il est également contraint d'y répondre, bien que sa raison ne puisse l'aider.

En effet, s'il n'yrépond pas, même s'il croit obéir à l'adage « dans le doute abstiens-toi », il accepte simplement que le fleuveréponde pour lui.

Dans un pareil cas, ne pas répondre, c'est admettre la réponse du fleuve, c'est répondre quandmême.

Comme le dit Pascal, « cela n'est pas volontaire, il faut parier ».C'est là un des thèmes les plus célèbres de Pascal.

Tout comme celui de l'ennui et du divertissement, il nourrira lapensée romantique; il est même au point de départ d'une grande philosophie du XX' siècle, l'existentialisme.Pascal va donc répondre à la question, il va parier pour l'existence de Dieu et pour la vérité du christianisme, enconsidérant qu'en se déterminant de la sorte, il a tout à espérer et n'a rien à perdre.

Ce choix lui est personnel,nous ne prétendons pas juger de son bien-fondé; mais ce qui, par contre, est important, c'est qu'en agissant ainsi,Pascal donne à la foi un contenu nouveau.

Jadis, croire signifiait « croire que l'on sait »; pour lui maintenant, celasignifie « savoir que l'on ignore »; l'engagement de la foi préfigure tous les autres engagements possibles, comme lecomprendront les existentialistes; il est l'acte par lequel l'homme, à la fois contraint et libre, contraint d'être libre,choisit ses propres valeurs.. »

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