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L'oubli : vices et vertus

Publié le 09/09/2014

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Prenons un exemple simple. A un examen, auquel nous nous présentons, après des années de travail, comprendre la question de chimie, c'est se préparer à y répondre, c'est trier, parmi l'ensemble des connaissances dont on dispose, celles qui sont pertinentes. En fait, nous avions tout oublié, et nous reconstruisons nos souvenirs, dans la perspective de la question posée. Nous ne savions plus rien, et seules, vont s'organiser les idées acquises adaptées à la situation. Tout le reste serait nuisible.

L'attention au présent est conditionnée par la richesse de nos souvenirs, mais des souvenirs sélectionnés. Savoir se souvenir, c'est savoir oublier. L'oubli, est à la fois consé­quence et condition d'une bonne mémoire.

 

Contrairement à l'opinion courante qui oppose oubli et souvenir, nous sommes amenés à affirmer que l'oubli n'est pas la négation de la mémoire. Il faut renoncer à cette conception qui ferait de la mémoire, un automatisme. La mémoire est une fonction vivante, et même peut-on dire, une fonction de vie. Dépérit ce qui est caduc, et ris­querait de l'encombrer. Dans le courant de la vie, nous nous séparons joyeusement de nos « souvenirs oubliés «, car adaptation au présent et projection vers l'avenir, sont les aspects de la mémoire active.

« VIENTIANE III.

- L'oubli et l'attention au réel.

a) Savoir oublier ; b) Se souvenir, oublier.

Conclu•ion.

- Le réajustement des souvenirs.

Ce qu'est une bonne mémoire.

DÉVELOPPEMENT 43 Les hommes, parfois se plaignent, de manquer de mémoire, de ne pas parvenir à se souvenir.

Quelquefois, aussi, ils se plaignent de ne pas pouvoir oublier, d'être obsédés et comme rongés par leurs souvenirs.

La mémoire paraît parfois de la plus grande « utilité », surtout quand elle a des défaillances.

En d'autres circonstances, c'est l'oubli qui rendrait service.

Le passé remémoré est une richesse intellectuelle, ou bien un handicap.

N'y a-t-il pas là quelque obscurité ? Chacun, en réalité, voudrait avoir une cc bonne » mémoire, c'est-à-dire une mémoire qui sache à la fois se souvenir et oublier.

Ordinairement, l'oubli représente un arrêt de la mémoire, une insuffisance qui ne nous permet pas d'évoquer un souvenir au moment où nous en avons besoin.

Quand on dit : cc je ne me souviens pas », on insiste sur le fait que la déficience est accidentelle et peu durable.

Je ne me souviens pas, cc sur le moment ».

Quand on dit : cc j'ai oublié », on constate une lacune beaucoup plus grave dans la trame de nos souvenirs, c'est un manque dans un ensemble.

Quelquefois, un récit ou un rappel fait par autrui, nous révèle que tel nom et telle date, ou tel événement (auquel sans nul doute nous étions présent), n'a jamais participé à notre effort de connaissance.

On ne peut parler d'oubli que dans une attitude rétrospec­ tive, c'est-à-dire lorsqu'on est en train de se souvenir.

Sans mémoire, nous ne songerions jamais que nous avons oublié.

Nous sommes donc obligés de nous placer dans une perspective qui exclut les maladies de la mémoire, comme relevant d'une toute autre analyse, et pour lesquelles l'oubli a une autre signification.. »

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