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L’introspection (vices et vertus)

Publié le 17/09/2015

Extrait du document

c) Ce n'est pas davantage l’intuition comprise de la façon bergsonnienne, qui, essayant de supprimer le dédoublement entre sujet connaissant et objet connu, veut transporter par une sorte de sympathie le sujet à l’intérieur de l'objet : une telle intuition tourne délibérément le dos à la connaissance intellectuelle et scientifique.

 

B. La véritable introspection correspondra donc à ce que l’on appelle ordinairement la conscience réfléchie ou conscience intellectualisée.

 

a) Cette opération comprendra l'application réfléchie de la conscience à elle-même, suivant activement l’enregistrement des faits; et une première interprétation rationnelle des résultats visant à découvrir sur le vif les relations entre ces faits.

 

b) La possibilité de ce dédoublement a été, on le sait, combattue par Auguste Comte, pour lequel on ne peut pas être, en ce domaine plus qu’ailleurs, acteur et spectateur. Faire une telle objection c’est assimiler à tort à l’observation physique l’observation psychologique, dans laquelle, en définitive, sujet et objet ne font qu’un.

 

c) La déformation possible que ce dédoublement peut faire subir à certains faits psychiques, surtout affectifs (colère, ennui, amour, etc.), peut être prévenue ou corrigée par des précautions. D'ailleurs, « l’inconvénient disparaît dès que l’on aborde la vie intellectuelle; on ne raisonne jamais mieux que lorsqu’on surveille ce qui se passe dans l’esprit.

 

Cette introspection étant possible, elle apparaît évidemment comme fort utile en psychologie.

« c) Ce n'est pas davantage 1 'intuition comprise de la façon bergsonnienne, qui, essayant de supprimer le dédoublement entre sujet connaissant et objet connu, veut transporter par une sorte de sympathie le sujet à l'inté­ rieur de l'objet : une telle intuition tourne délibérément le dos à la con­ naissance intellectuelle et scientifique.

B: La véritable introspection correspondra donc à ce que l'on appelle ordinairement la conscience réfléchie on conscience intellectualisée.

a) Cette opérati-on comprendra 1 appLcation réfléchie de la oonscience à elle-même, suivant activement l'enregistrement des faits; et une première interprétation rationnelle des résultats visant à découvrir sur le vif les relations entre ces faits.

b) La possibilité de ce dédoublement a été, ·on le sait, combattue par Auguste Comte (1), pour lequel on ne peut pas être, en ce domaine plus qu'ailleurs, acteur et spectateur.

Faire une telle objection c'est assimiler à tort à l'observation physique l'observation psychologique, .

dans laquelle, en définitive, sujet et objet ne font.

qu'un.· c) La déform;J.tion possible que cc clédoublemtmt peut faire suhir il certains faits psychiques, surtout affectifs (colère, ennui, amour, etc.), peut être prévPnue ou corrigée par des précautions.

D'ailleurs, '' l 'incon­ vénient disparaît dès que l'on aborde la vie intellectuelle; on ne rai­ sonne jamais mieux que lorsqu'on surveille ce qui se passe dans l'esprit (2).

Celte introspection étant possible, elle npparaît évidemment comme fort utile en psychologie.

II.

- LES QUALITÉS PROPRES ET LES AVANTAGES IRRE~IPLAÇABLES.

Cette utilité et même cette nécessité découlent des considérations sui­ vantes : a) L'introspection, et elle seule, nous fuit connaître de façon aussi tm­ médiate que possible le fait psychique (sentiment, pen'sée, décision) en ce qu'il a de propre et d ·original.

Tous les autres procédés, quels qu'ils soient, ne nous livrent que des manifestations extérieures.

Là seulement, nous saisissons sur le vif l'activité mentale.

Or ce fait psychique, sous son aspect.

mental, est 1 'objet propre de la psychologie.

D' où " 1 'introspec­ tion est à la base de la psychologie; elle caractérise la psychologie de façon -si précise que toute étude qui ~e fait par 1 'introspection mérite de s'appeler psychologique '' (3) et que nulle étude, nulle méthode psychologiques, ne peuvent s'en passer entièrement.

b) L'observation externe suppose, en effet, l'introspection, car tous ses résultab ne nous disent quelque chose qu'en les interprétant par l 'expé­ rience personnelle.

"La clef d'autrui est d'abord en nous-mêmes, car nous ne connaissons que nous et ne faisons que conjecturer autrui " (4).

Aussi entend-on Ribot lui-même affirmer : " La méthode d'observation intérievre ou introspection...

est la m01 ho de fondamentale de la psychologie, la r>Ondition nécessaire de toutes les autres" (51.

(1) Gours de philosophie posilil'c, leçon J.

(2) Rousst:L, Traité élémentait·e de philosophie, l.

1, Jl.

H.

(3) A.

BINET, Introduction à la psuchologie e:rpérimentale, !S.

(4) Ch.

BLOND"-L, La psychographie de Marcel Proust, Hil:.

(5) RIBoT, De· la méthode dans les sciences, I, p.

230-231.. »

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