Nature du temps
Publié le 13/06/2012
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Sans préjuger encore de la solution à donner au problème de la réalité du temps, nous pouvons maintenant essayer de dégager de notre expérience multiforme de la durée temporelle l'élément formel qui servira à la définir. Le temps, dit ARISTOTE, est " la mesure du mouçement selon l'açant et l'après« (IV Phys., c. xi). Le temps en effet ne peut se concevoir sans le mouvement et il résulte de ce que nous distinguons les progrès (ou phases) du mouvement en tant que se succédant les unes les autres (ou, comme s'exprime ArisTOTE, «selon l'avant et l'après'' [du mouvement]). Le temps implique essentiellement la succession. Qui supprime toute succession, abolit le temps.

«
écrire : "Le temps, si l'on ne m'interroge pas à son sujet, je
sais ce que c'est ;
dès qu'on me questionne, je ne sais plus.
))
(Confessions, XI, c.
xrv, n.
17.)- Toutefois l'on peut d'abord
s'efforcer de préciser en quoi consiste notre expérience du
temps.
C'est une expérience de durée, c'est-à-dire de
permanence
de l'être ou de persévérance dans l'être, mais d'une persévérance
qui comporte de la succession, par laquelle s'enchaînent les unes
aux autres les phases d'une existence soumise au changement.
A
partir de notre propre durée, qui inclut le changement
continu, nous pouvons nous élever à la
notion d'une durée
réellement permanente,
qu.i exclurait le changement et la succession
et qui serait la possession stable et parfaite de l'existence.
C'est
ce genre de durée qu'on appelle du nom d'éternité.
On voit
qu'elle ne
peut comporter ni commencement ni fin et qu'elle
ne
peut être-, en tant que possession parfaite et totale de l'être,
qu'un présen~ perpétuel 1
•
2.
Les différents temps.
- Nous venons de voir que c'est la
succession continue qui caractérise la durée temporelle.
Mais,
à
partir de cette expérience, se sont formées différentes repré
sentations du temps, qui
se fondent chacune sur un aspect
particulier de l'expérience.
a)
Le temps concret ou vécu.
C'est celui qui résulte du mou
vement vécu
par chaque être, ou, en d'autres termes, de la
succession qualitative et hétérogène des états de conscience.
Ce
temps peut être plus ou moins rapide, selon la rapidité ou la
lenteur du mouvement vécu par cet être.
Dans le sommeil,
le
temps disparaît presque, par le fait du ralentissement de
l'activité psychique (ou mouvement psychique).
D'autres fois,
lorsque l'activité est intense,
le temps paraît au contraire se
précipiter.
b)
Le temps imaginaire ou abstrait.
C'est le temps uniforme
et ride que nous nous représentons comme une ligne le long
de laquelle se
situent les événements de l'univers.
c) Le temps objectif.
Nous appelons ainsi un temps extérieur,
pris comme terme
de référence ou unité de mesure de tous les
autres temps.
Les anciens, en raison de leur système du monde,
référaient tous les mouvements (et
par suite tous les temps)
(1) On peut concevoir une troisième sorte de durée, intermédiaire entre le temps et l'éternité, qui comporterait succession d chan~ernPn t.
:Jccirienlels, mais non substantiels.
C'est ce qu'on appelle ae~um..
»
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