Nature et intérêt du questionnement métaphysique ?

1. POSITION DE LA QUESTION MÉTAPHYSIQUE Bien préciser l'exacte nature de la métaphysique, dont nous rappellerons qu'elle est avant tout une réflexion sur la destinée humaine, le sens de la vie et la raison d'être de toute chose. a) Doute sur l'intérêt de la métaphysique. Tous les philosophes ne sont pas d'accord sur la valeur de la métaphysique et plusieurs semblent encourager le vulgaire sinon au divertissement au sens pascalien, du moins au désintérêt, à la désaffection à l'égard de la métaphysique. Il ne s'agit pas évidemment de renoncer aux droits de l'esprit, mais de poser les questions de façon à éviter les difficultés métaphysiques. On demande alors à l'homme de tourner ses regards vers la science, vers l'histoire, vers l'action politique. Ou bien encore on s'emploie à différencier nettement philosophie et métaphysique au point d'émanciper la première de la seconde et même de la dresser contre elle. Plusieurs doctrines vont plus ou moins dans ce sens et contribuent à ouvrir le procès de la métaphysique. Contentons-nous de les énumérer ci-dessous, avant de les retrouver dans tout le volume. Paraissent hostiles à la métaphysique : le scepticisme qui nous refuse la possibilité d'atteindre la vérité et de la posséder avec certitude. le relativisme, d'inspiration kantienne, qui limite la connaissance aux seuls phénomènes en lui interdisant l'accès des choses en soi. l'agnosticisme qui nous refisse le droit de nous prononcer sur l'absolu, à jamais inconnaissable ou anonyme. le positivisme qui substitue à la réflexion métaphysique la connaissance scientifique.