Nos besoins sont-ils socialement déterminés ?

            ● C?est ce qu?explique Platon dans La République, II, 369b- 370b, lorsqu?il tente de rendre compte de l?origine de la société. Socrate retrace la naissance de la société à partir des besoins et de l?interdépendance qu?ils suscitent entre les hommes. En effet, lorsqu?ils sont seuls, les hommes manquent de beaucoup de choses, et ils ne peuvent pas toutes se les procurer puisque la satisfaction d?un seul besoin demande de nombreux efforts. Ainsi, les hommes se rassemblent pour s?entraider, et échanger le produit de leur travail. « Parce qu?ils manquent d?une multitude de choses, les hommes se rassemblent nombreux au sein d?une même fondation, s?associant pour s?entraider. C?est bien à cette société que nous avons donné le nom de Cité. » C?est donc la complémentarité qui prévaut, et la société est d?abord une communauté de besoins.   III/ La perversion de nos besoins par la société :                  Il existe cependant des besoins, c?est-à-dire des manques que nous considérons comme nécessaires à combler, et qui pourtant n?ont à voir ni avec nos besoins naturels, ni avec notre nature. On peut ainsi parler des besoins tels que l?alcool ou le tabac, l?art, la quête d?un confort matériel superflu?             ● La vie quotidienne est ainsi pavée d?exigences et de satisfactions débordant la simple sphère de nos besoins. Si l?on définit le besoin comme l?ordre de la nécessité absolue, vitale, on s?aperçoit que dans toutes les cultures, la majeure des activités humaines est consacrée à des choses à la fois essentielles et inutiles.