Notion de la Métaphysique

C'est ce que montre saint THoMAs dans le Préambule de la Métaphysique. En partant du principe que les sciences doivent se ramener à l'unité, sous la régulation d'une science suprême et rectrice (sagesse ou science des principes), saint THOMAs observe que cette science rectrice sera nécessairement la plus intellectuelle de. toutes, c'est-à-dire celle qui aura pour objet les réalités les plus intelligibles. Or celles-ci sont de trois sortes, selon le point de vue où l'on se place, à savoir, les premières causes, les principes premiers universels (l'être et ce qui s'y rapporte essentiellement), et les êtres positivement immatériels (Dieu et purs esprits). -Mais, ajoute saint THoMAS, ce triple point de vue ne donne pas naissance à trois sciences distinctes, spécifiquement différentes. Il n'y a ici qu'un unique objet sous trois aspects dù,ers, à savoir l'être commun (ens commune}, et par conséquent une seule science, la Métaphysique. En effet, c'est à la même science qu'il revient de considérer les causes propres d'une espèce d'être donnée et cette espèce d'être elle-même. C'est ainsi que le savant étudie à la fois la nature des phénomènes et leurs causes empiriques. Mais le sujet propre d'une science n'est pas constitué par la cause de l'être ou du phénomène en question ; ce sujet, c'est l'être (ou le phénomène) lui-même, envisagé dans sa nature et ses propriétés. La recherche des causes est la fin de la science et doit s'appuyer sur la connaissance du sujet de cette science...