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Notre liberté de penser a-t-elle des limites ?

Publié le 24/01/2004

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La volonté seule fait exception, elle est puissance d'élire, et puissance de poursuivre et d'exécuter ce qu'on a choisi. à Elire, c'est donner son assentiment à la représentation de cette chose comme étant la meilleur qu'on puisse choisir. La volonté est donc à la fois une faculté d'élire et de juger, autrement dit, elle est très fortement liée à notre pensée. ● Cette volonté et cette capacité de penser nous paraissent si grandes qu'elles nous semblent infinies ; c'est parce que c'est Dieu qui les a mise en nous, nous portons ainsi l'image et la ressemblance de Dieu - ressemblance qui nous permettra d'envisager par la suite l'existence de Dieu. La liberté de penser véritable consiste en pouvoir exercer le pouvoir de notre pensée sans qu'une contrainte extérieure nous pose une limite. C'est bien le cas chez l'homme, puisque cette pensée lui vient de Dieu, et que Dieu étant infini, il a mis en l'homme cette infinité.     II/ La liberté de penser que ce que nous connaissons :             Il nous semble pourtant parfois nous heurter à des limites, et nous ne pouvons pas réellement penser certaines choses, c'est le cas par exemple de Dieu ou de toute autre objet métaphysique ou que nous ne connaissons pas. Notre pensée ne semble pouvoir s'appliquer efficacement qu'à une certaine catégorie de choses.             ● En effet, il paraît difficile de croire que nous puissions penser quelque chose qui n'existe absolument pas, que nous ne puissions pas concevoir. Les licornes, centaures ou autres bêtes fabuleuses ne sont que des créations nées d'assemblages de choses existant déjà.

Le sujet cherche à savoir s’il est possible de tout penser, si notre pensée peut non seulement tout envisager, mais aussi si elle s’en laisse les possibilités et la liberté. Il ne s’agit donc pas tant ici de savoir quelles sont limites du savoir humain, que de connaître jusqu’où nous pouvons appliquer le fait de penser. En effet, la limite de cette liberté de penser peut être de plusieurs espèces : ce peut être un problème de capacité, ou une limite morale ou culturelle. 

            Se pose donc la question de savoir qu’est-ce qui impose une limite à la pensée, et de quelle nature elle est.

« Une fois ces bornes prises en compte, on ne trouve plus de limites à la liberté de penser.

Elles semblent assujettiesà mon bon vouloir : je pense à ce que je veux, quand je veux.Le for intérieur serait donc l'indépendance même.

Sans doute, comme nous l'ont appris les stoïciens, convient-il deveiller à la rationalité - au bien-fondé - de nos représentations et, en particulier, à savoir distinguer ce qui dépendde nous et ce qui n'en dépend pas.

Mais retenons surtout l'idée que de nos représentations, de nos pensées, noussommes seuls maîtres. B - L'ILLUSION D'UNE LIBERTE IMMEDIATE Cette liberté intérieure, confinée n'est-elle pas formelle (sans contenu réel) et inefficace ? Elle semble nous garantird'un pouvoir certain mais très étroit puisqu'il ne dépasse pas le pouvoir de soi sur soi-même.Aussi ne doit-on pas concevoir la liberté de penser indépendamment de la liberté d'expression.- on n'apprend pas à argumenter sans échanger, répondre à des objections.

Penser est toujours un processus quis'accomplit dans le dialogue.- si l'on ne peut pas dire ce que l'on pense, notre liberté est en pure perte, la faible consolation d'un esclave.De ce constat, tirons une double conclusion :- La liberté de penser a besoin de se former, elle se cultive en faisant l'apprentissage de la rationalité et de sesprocédures.- La liberté de penser trouve sa condition dans la structure politique de la communauté. C - LA LIBERTE ET LA LOI Dès lors, retenons trois choses : La liberté de penser serait limitée par une absence de principes : sans principes, sans lois propres, la pensée est à ladérive, prête, comme le dit Kant, " à s'incliner sous le joug des lois qu'un autre lui donne ".La liberté de penser serait limitée par l'absence d'une (ou de lois) préservant la liberté d'expression, le libre-échangeet la libre communication des pensées.Comme l'a montré H.

Arendt, on pourrait éventuellement aller jusqu'à dire que la liberté politique conditionnel'éclosion de la liberté intérieure.

" L'homme ne saurait rien de la liberté intérieure s'il n'avait d'abord expérimenté uneliberté - qui - soit une réalité tangible dans le monde ".

La crise de la culture. IV - DES REFERENCES UTILES - Épictète, Manuel- Kant, Qu'est-ce que les lumières ?, Qu'est-ce que s'orienter dans la pensée ?- Arendt, La crise de la culture V - LES FAUSSES PISTES - Donner un sens trop vague au mot pensée (confondre avec imagination ou rêverie).- Négliger la question politique. VI - LE POINT DE VUE DU CORRECTEUR Sujet classique, sans difficulté majeure mais exigeant de combiner une approche politique et une approcheindividuelle. Introduction : Bien définir les termes du sujet : - « Liberté » : le plus généralement, elle consiste dans le fait de pouvoir se mouvoir sans contraintes, de juger etagir en pleine conscience.

C'est le pouvoir de se déterminer rationnellement sans y être contraint par une forceextérieure.

Ici, elle se rapporte à la pensée, et il s'agit donc du pouvoir d'exprimer sa pensée sous forme parlée ouécrite.

On parle généralement de liberté de penser et donc d'expression lorsque l'on se rapporte à des médias demasse ou à la presse.

« Notre » insiste sur le caractère individuel et subjectif de cette liberté, c'est de la liberté entant qu'elle est vécue qui intéresse ici. - « Penser » : la pensée désigne l'activité psychique dans son ensemble ; c'est l'activité intellectuelle ou rationnelle. »

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