N'y a-t-il pas quelque étroitesse d'esprit à vouloir imposer à toutes les sciences les méthodes et les hypothèses qui semblent avoir réussi dans l'une d'entre elles ?
Publié le 16/09/2014
                             
                        
Extrait du document
 
                                Le psychologue, de son côté, serait d'une suffisance bien bornée qui croirait n'avoir rien à apprendre du physicien et du biologiste, même en ce qui concerne l'étude de l'homme : sans doute, les comportements d'un être qui pense diffèrent de ceux de la matière brute et même de ceux des êtres vivants; mais il y e des lois générales auxquelles l'activité humaine elle-même n'échappe pas et on ne peut pas condamner a priori l'idée de les chercher d'après les méthodes qui ont réussi dans l'étude du monde physique. Cette tendance à profiter des expériences des autres et à adapter à ses recherches les procédés qui se sont révélés efficaces, marque de l'ouverture et de la largeur d'esprit, II faut donc approuver les recherches de laboratoire qui, introduisant, par exemple, la psychométrie dans l'étude des faits psychiques, permettront d'augmenter la précision des rapports entre les faits étudiés.
 
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                                                                                                                            286 	LOGIQUE 	
et 	croire 	qu'un 	esprit 	sans 	préjugé doit admettre  que chaque  science  a sa 	méthode 	propre,  méthode  déterminée  par son  objet 	? 	Cette  question  ne comporte  pas 	une 	réponse catégorique, 	car 	l'intro	duction en psychologie  des méthodes  et des  hypothèses 	de 	la 	physique  peut 
s'effectuer  sous des formes  bien différentes  que, pour  simplifier,  nous 	rédui· 	rons à deux  : 	le 	psychologue  peut faire  l'essai  des procédés  du physicien 
aveo 	la 	préoccupation 	de 	les 	adapter 	à son  objet  propre 	et 	sans 	rejeter 	a priori 	les 	méthodes  classiques 	d'fatrospection; 	mais 	il peut aussi, 	renon	çant 	à 	l'introspection  et 	à tous 	les procédés  propres 	à 	la 	psych-0logie, 	adopter comme seuls valables  ceux qui 	ont 	réussi  en physique.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
J.
                                                            
                                                                                
                                                                    	-	L 1ESSAI, 	DAl\"S 	LES  SCIENCES  MORALES, 	DES 	MÉTHODES 	ET 	DES HYPOTHÈSES 	DE 	LA PHYSIQUE.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Les  physiciens  nous le disent  sans fard 	et 	les psychologues  doivent 	le 	reconnaître : 	16.
                                                            
                                                                                
                                                                    	science 	de 	l'homme en est  à ses  premiers  balbutiements, 
tandis  que la science 	de 	la 	matière  est 	déjà 	constituée.
                                                            
                                                                                
                                                                     Qu'on songe à 
essayer,  dans le domaine  de 	la 	psychologie,  les méthodes  qui 	ont 	réussi 
en  physique  est 	une 	marque 	de 	largeur d'esprit 	et 	non 	d'étroitesse.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Le 	physicien  qui, satisfait  des résultats  obtenus dans son domaine, 	se 	désintéresserait  des 	tâtonnements 	des sciences  humaines  montrerait 	qu'il 	a 	des vues  bien étroites 	et 	qu'il  manque 	d'un 	véritable  esprit 	scientifique.
                                                            
                                                                                
                                                                    	An 	contraire, 	il fait 	preuve de 	la 	largeur 	de vues  celui  qui, au lieu 	de 	se 
calfeutrer  dans sa spécialité,  suit les problèmes  qui 	ee 	posent dans 	d'autres 	domaines  et, dans 	la 	mesure  du possible,  apporte son concours 	à leur 	solu~ 	tion.
                                                            
                                                                        
                                                                    Le 	psychologue, 	de 	son côté,  serait  d'une suffisance  bien bornée  qui 	croi	rait 	n'avoir 	rien 	à apprendre  du physicien 	et 	du 	biologiste,  même 	en 	ce 	qui concerne 	l'étude 	de 	l'homme 	: sans  doute,  les comportements 	d'un 	être 	qui  pense  diffèrent 	de 	ceux de 	la 	matière 	brute  et même 	de 	ceux  des 	êtres 	vivants;  mais il 	y a des lois  générales  auxquelles 	! 'activité humaine 	elle	même n'échappe 	pas 	et 	on 	ne 	peut 	pas condamner 	a priori 	l'idée  de les 
chercher  d'après les méthodes  qui ont  réussi  dans l'étude  du monde 	physi	que.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Cette 	tendance 	à profiter  des expériences  des autres 	et 	à adapter 	à ses 	recherches  les procédés  qui se sont  révélés  efficaces,  marque 	de 	l'ouverture 	et 	de 	la 	largeur 	d'esprit.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il 	faut 	donc approuver  les recherches  de 	labo	ratoire qui, introduisant, 	par 	exemple, 	la 	psychométrie  dans 	l'étude 	des 
faits  psychiques,  permettront  d'augmenter 	la 	prtkision 	des rapports 	entre 	les faits  étudiés.
                                                            
                                                                                
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presque 	à leur 	insu,  les méthodes  et les  hypothèses 	de 	la.
                                                            
                                                                                
                                                                    	biologie; 	d'autre 	part,  des psychologues  complètent 	leur 	formation 	par 	l'étude 	de 	la 	méde	cine 	à laquelle ils vont  demander  le sens 	de 	la  méthode  expérimentale  qui 	pourrait 	leur faire 	-défaut.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Grâce 	
à cette  collaboration, 	la 	méthode  propre 	à la psychologie  se 	pré	cise 	et 	se 	complète de façon 	à pouvoir  conduire 	à des résultats,  non pas 
certes  aussi précis  que ceux  auxquels  parvient 	le 	physicien 	et 	même 	le 	biologiste,  mais plus précis  que ceux 	de 	la psychologie 	d'antan 	et 	aussi 
précis  que le 	permet 	l'objet  auquel  elle s'applique..
                                                                                                                    »
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