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PASCAL : LA SOLUTION CHRÉTIENNE A LA MISERE DE L'HOMME SANS DIEU. L'ARGUMENT DU PARI. LA RELIGION CHRÉTIENNE. JÉSUS-CHRIST.

Publié le 24/06/2011

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Épictète et Montaigne, ne pouvant « subsister seuls à cause de leurs défauts, ni s'unir à cause de leurs oppositions «, « se brisent et s'anéantissent pour faire place à la vérité de l'Évangile «. Il faut que « la véritable religion nous rende raison des étonnantes contrariétés « qui sont en l'homme et qu'elle les « accorde... par un art tout divin «. Et, de fait, le christianisme présente seul une solution satisfaisante du problème posé. Cette solution est fournie par le dogme du péché originel, dogme intimement lié à celui de l'Incarnation. La grandeur actuelle de l'homme est un vestige de son état primitif ; sa misère s'explique par sa chute et la corruption qui en est la conséquence. Bien loin d'appartenir au même sujet, c'est à la grâce, émanée du Christ, qu'il faut attribuer la grandeur de l'homme, alors que la nature est responsable de sa misère.

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« révélés supposent, pour être admis, le sens du péché, le besoin de rédemption et de grâce, la promesse implicite dese conformer à l'idéal de perfection du Père céleste.Au « pari » se joindrait aisément une adjuration fort émouvante où, une fois de plus, Pascal fait appel à l'intérêt del'homme : « Il s'agit de nous-mêmes, et de notre tout.

L'immortalité de l'âme est une chose qui nous importe si fort,qui, nous touche si profondément, qu'il faut avoir perdu tout sentiment pour être dans l'indifférence de savoir ce quien est..:» LA RELIGION CHRÉTIENNE.

JÉSUS-CHRIST. Mais ce Dieu, auquel il est de mon intérêt de croire, puisque de lui dépend mon bonheur éternel, et vers quim'emporte, à travers tous les désirs humains, l'indivisible élan de mon vouloir, « n'aurait-il pas laissé quelque marquede soi » ? Et « n'y a-t-il point moyen de voir le dessous du jeu » ? La réponse est affirmative et, en écartant d'abord les « autres religions », où la « sincérité» peut sans doute êtreune équivalence de vérité, mais qui sont incapables de répondre pleinement aux questions de l'homme et à sesbesoins, Pascal aurait alors exposé la religion chrétienne.

Fait « incroyable » et « incompréhensible » — mais «toutce qui est incompréhensible ne laisse pas d'être » et de quel droit « mesurer la miséricorde de Dieu » ? — Dieu s'estmanifesté à l'homme, il est apparu dans l'histoire et dans le temps, il a marqué sa trace dans la série contingentedes événements.

Mêlée à des hommes, une Personnalité divine est reconnaissable : Dieu est venu chez nous.L'attitude proprement scientifique n'est plus de mise ici : garantis par une autorité religieuse légitime, des livressacrés racontent cette histoire et une tradition vivante, représentée par l'Église, dont l'apôtre est le représentant,témoigne de la vérité.Le centre de l'histoire est Jésus-Christ.

Rien n'est peut-être plus admirable chez Pascal, plus de deux siècles avantBergson et Péguy, que ce sens de la durée vivante et créatrice.

C'est aux origines de l'homme que remonte le plandu salut et, en quelque sorte, l'Église même.

Depuis lors, le monde est en marche : une réalité vraiment nouvelle etimprévisible, unissant dans un bloc compact de durée les moments dispersés du temps, se fait à chaque instantdans l'humanité, et le présent n'existe que pour l'avenir vers lequel il tend.

Les prophètes sentent mieux que d'autresce mouvement, ils marquent les fléoles de la route, ils défendent de s'arrêter et renouvellent l'espérance.

De loin enloin, ils ont jalonné les étapes et prédit toujours plus clairement la venue de Jésus-Christ et jusqu'aux détails mêmesde sa vie.

Au reste Israël, s en corps », sa dispersion même et son incrédulité', témoigne du Christ ; toute sonhistoire converge vers lui.

L'histoire universelle, dont Israël est l'axe, prend ainsi un sens religieux et contribue àl'enfantement du Christ : Platon peut « disposer au christianisme », et « il est beau de voir, par les yeux de la foi,Darius et Cyrus, Alexandre, les Romains, Pompée et Hérode, agir, sans le savoir, pour la gloire de l'Évangile ».Si les prophéties, à condition toutefois qu'on sache en pénétrer le sens caché et les entendre spirituellement, aulieu d'en rester comme les Juifs au sens littéral, sont, pour Pascal, « la plus grande des preuves de Jésus-Christ »,et la plus actuelle, puisqu'elles continuent de s'accomplir dans la vie et le progrès de l'Église, il n'a pas manqué ausside tirer parti des miracles : « Je ne serais pas chrétien sans les miracles, dit saint Augustin ».

Il en aperçoitd'ailleurs fort bien le problème fondamental : le discernement du miracle n'est pas à proprement parler un constatscientifique et suppose la bonne volonté.

« Ce qui fait qu'on ne croit pas les vrais miracles est le manque decharité...

Ce qui fait croire les faux est le manque de charité.

»C'est pourtant l'éclatante sainteté du Christ qui est la confirmation décisive des autres preuves : « Jésus-Christ,sans biens et sans aucune production au dehors de science, est dans son ordre de sainteté.

Il n'a point donnéd'invention, il n'a point régné ; mais il a été humble, patient, saint, saint à Dieu, terrible aux démons, sans aucunpéché.

Oh ! qu'il est venu en grande pompe et en une prodigieuse magnificence, aux yeux du coeur, qui voient lasagesse...

».

Cette sainteté est une charité infinie qui apparaît surtout dans la Passion du Christ, puisque Jésus ysouffre et donne sa vie pour notre salut.

Depuis lors, les valeurs sont changées et la croix devient un critère devérité : ne evacuetur crux Christi.Mais la foi n'est pas une évidence scientifique qui s'impose ; la clarté de la religion n'est pas aveuglante, et lesPharisiens de l'Évangile, pourtant bien placés, ont refusé de croire.

Invisible, Dieu était plus reconnaissable que sousle voile de l'humanité.

Or, cette demi-obscurité est nécessaire, et il ne faut pas s'étonner de l'ambiguïté d'une réalitécapable tout à la fois, suivant le jeu de la liberté humaine, mais aussi d'après le mystère effrayant d'une sorte dedivin caprice, auquel il ne faut pas demander de comptes, d'éclairer et d'obscurcir, de convertir et de condamner.

Eneffet, la malice de l'homme le rend indigne de la lumière totale.

Par ailleurs, l'obscurité relative du christianismepermet à la grâce d'intervenir pour suppléer à la raison incertaine et au juste de donner toute sa mesure, alors quele méchant se refuse à la lumière.

« Dieu s'est voulu cacher » il est bon qu'il ne soit « aperçu que de ceux qui lecherchent de tout leur coeur », sinon la vérité ne serait pas divine.

Au reste, l'obscurité objective est bien plutôt lefait de la mauvaise volonté de l'homme « J'aurais bientôt quitté les plaisirs, disent-ils, si j'avais la foi.

- Et moi, jevous dis : Vous auriez bientôt la foi, si vous aviez quitté les plaisirs ».

« Heureux les coeurs purs, car ils voient Dieu.». »

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