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PASCAL: un esprit boiteux.

Publié le 27/02/2008

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pascal
D'où vient qu'un boiteux ne nous irrite pas et qu'un esprit boiteux nous irrite ? A cause qu'un boiteux reconnaît que nous allons droit et qu'un esprit boiteux dit que c'est nous qui boitons. Sans cela nous en aurions pitié et non colère. Epictète demande bien plus fortement : Pourquoi ne nous fâchons-nous pas si on dit que nous avons mal à la tête, et que nous nous fâchons de ce qu'on dit que nous raisonnons mal ou que nous choisissons mal. Ce qui cause cela est que nous sommes bien certains que nous n'avons pas mal à la tête, et que nous ne sommes pas boiteux, mais nous ne sommes pas si assurés que nous choisissons le vrai. De sorte que, n'en ayant d'assurance qu'à cause que nous le voyons de toute notre vue, quand un autre voit de toute sa vue le contraire, cela nous met en suspens et nous étonne. Et encore plus quand mille autres se moquent de notre choix, car il faut préférer nos lumières à celles de tant d'autres. Et cela est hardi et difficile. Il n'y a jamais cette contradiction dans les sens touchant un boiteux Blaise PASCAL"Un boiteux reconnaît que nous allons droit et qu'un esprit boiteux dit que c'est nous qui boitons". L'exemple qu'utilise Pascal pour introduire sa thèse, repose sur cette nuance : moi et autrui. C'est-à-dire qu'il existe deux pensées bien distinctes l'une de l'autre. Toutes deux sont à la recherche du vrai, de la vérité, mais toutes deux passent par deux chemins différents et arrivent souvent à deux issues différentes. Ainsi, l'exemple illustre le principal problème du vrai : il est interne à toute subjectivité, et il n'existe pas de moyen de le vérifier. Tandis que quelqu'un qui boite, comme à la suite d'un accident, est assuré que c'est lui qui ne marche pas droit et non pas l'inverse.

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« "De sorte que, n'en ayant d'assurance qu'à cause que nous le voyons de toute notre vue, quand un autre voit detoute sa vue le contraire, cela nous met en suspens et nous étonne".

Ce qu'il y d'encore plus ambigu dans le vraic'est lorsque nous sommes en mesure de dire que nous le possédons, un autre aussi peut soutenir la même chosemais pourtant, nos deux théories sont tout à fait dissemblables l'une de l'autre.

Ainsi, ce que souligne Pascal c'estque nous sommes réellement convaincu, aussi bien l'un que l'autre de tenir La vérité, d'avoir en notre possession levrai.

Et lorsque l'on entre en confrontation avec le monde extérieur, avec les autres, on s'aperçoit que l'on est tousface à la même situation.

Et c'est de là que naît l'étonnement, c'est le constat tragique, de la réalité concrète.

Ceque nous pensons tenir pour correct, est l'erreur même pour d'autres.

Il y a donc une sorte d'aveuglement qui secrée dans la recherche du vrai, on est poussé par ses idées, persuadé qu'elles sont le fruit du vrai lui-même, jusqu'àce retour soudain à la réalité engendré par autrui.

"Et encore plus quand mille autres se moquent de notre choix, caril faut préférer nos lumières à celles de tant d'autres".

Effectivement, comment réussir à se faire confiance et à osermaintenir son choix face à tant d'autres qui le pensent erroné.

Pour illustrer ce sentiment, il faudrait s'appuyer surun exemple précis comme celui de Galilée, qui a osé soutenir devant des milliers d'opposants que sa théorie sur lacircularité de la terre était vraie.

Comment supporter autant de pressions venant de la part des autres, et aussiautant de convictions ? Car si Galilée était persuadé que la Terre était ronde, ses adversaires étaient d'autant plusconvaincus qu'elle était plate.

Il a donc dû essayer de faire abstraction du jugement des autres pour maintenirjusqu'au bout et rester lui-même persuadé, qu'il est en possession de la vérité. Conclusion : "Il n'y a jamais cette contradiction dans les sens touchant un boiteux".

Pascal en revient donc à son premier point,un boiteux ne peut pas nous mettre dans la confusion ou encore dans le doute, car son handicap n'est pasl'interprétation d'un individu isolé. PASCAL (Biaise). Né à Clermont-Ferrand en 1623, mort à Paris en 1662. Enfant précoce, il écrivit à onze ans un traité des sons, et retrouva tout seul, à douze ans, la trente-deuxièmeproposition du premier livre d'Euclide.

A dix-neuf ans, il inventa une machine arithmétique.

En 1646, il entre enrelations avec Port-Royal et fait sa première expérience sur le vide.

A partir de 1652, commence ce que l'on aappelé la « vie mondaine » de Pascal.

Ami du duc de Roannez, il fréquente les salons et les femmes, s'adonne aujeu, mais poursuit cependant la réalisation de ses travaux mathématiques : il se révèle le promoteur de l'analyseinfinitésimale et du calcul des probabilités.

Insatisfait de la vie qu'il mène, las du monde, le cœur vide, il éprouve lanostalgie de Dieu.

Pascal a une illumination dans la nuit du 23 novembre 1654, et trace quelques lignes sur unmorceau de papier, qu'il conservera cousu à l'intérieur de son vêtement.

Il se retire à Port-Royal-des-Champs, etparticipe avec ardeur à la polémique qui oppose les Jansénistes et les Jésuites, prenant la défense de Port-Royal(1656-1657).

La guérison de sa nièce, à la suite de l'attouchement d'une épine de la couronne de Jésus, le rendencore plus convaincu dans sa foi chrétienne.

Il abandonne ses recherches de mathématiques et de géométrie, etvit désormais dans l'humilité et la souffrance.

Il imagine la création de carrosses à cinq sols pour le déplacement despauvres, voitures qui sont à l'origine des transports publics en commun.

Il meurt le 17 août 1662.

— Bien entendu, iln'y a pas de système philosophique de Pascal, que Bayle a appelé « un individu paradoxe de l'espèce humaine ».Malade et las, Pascal a cherché en souffrant.

Il s'est approché de l'univers invisible, à tâtons.

Dieu est pour lui « ladernière fin, comme lui seul est le vrai principe ».

Polémiste, géomètre, physicien, Pascal est l'un des plus grandsécrivains français.

Sa distinction entre l'esprit de géométrie et l'esprit de finesse est célèbre.

L'esprit de géométrie,c'est celui qui procède par définitions et déductions rigoureusement logiques et qui s'étend jusqu'aux plus extrêmesconséquences.

L'esprit de finesse, c'est la « souplesse de pensée » qui permet, face à la complexité des choses,l'adaptation aux circonstances concrètes.

— Rappelons ici l'argument du pari, dans le problème de l'existence deDieu.

Ou bien Dieu est, ou bien il n'est pas.

Or, « il faut parier, cela n'est pas volontaire, vous êtes embarqué.Lequel prendrez-vous donc?...

Votre raison n'est pas plus blessée en choisissant l'un que l'autre, puisqu'il fautnécessairement choisir.

Voilà un point vidé ; mais votre béatitude ? Pesons le gain et la perte, en prenant croix queDieu est.

Estimons ces deux cas : si vous gagnez, vous gagnez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien.

Gagezdonc qu'il est, sans hésiter...

Tout joueur hasarde avec certitude pour gagner avec incertitude : et néanmoins ilhasarde certainement le fini pour gagner incertainement le fini, sans pécher contre la raison...

Et ainsi, notre. »

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