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Perdre son temps, est-ce le perdre ?

Publié le 09/03/2004

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Ainsi, le temps que l'on perd dans certaines conditions ou situations est-il moins une propriété personnelle qu'une partie d'un temps socialisé, obéissant comme tel à des rythmes et à une organisation qui ne dépendent pas de l'individu. C'est, par excellence, le temps du travail. Dans la mesure où il est défini en fonction de critères collectifs ou sociaux, le perdre constitue un manquement ou une faute. C'est bien ce que reprocheront à notre élève ses parents, en découvrant sa note lamentable : « Tu as encore perdu ton temps au lieu de te concentrer sur ce que tu avais à faire... «.Bien entendu, la « perte « n'est à prendre ici que dans un sens métaphorique : si l'on ne peut perdre que ce qui nous appartient, le temps ne peut être perdu. Car il ne peut être en lui-même notre propriété ; c'est bien plutôt nous qui lui appartenons, parce que c'est nous qui vivons à travers lui : il nous traverse, nous modifie sans cesse, indépendamment de notre volonté, et tout ce que nous pouvons espérer, c'est l'occuper, le remplir denotre activité. Mais nous ne saurions décider de sa présence ou de son absence : il est toujours déjà là, même lorsque nous n'y pensons pas. C'est pourquoi le perdre (c'est-à-dire ne pas y déployer l'efficacité que nous devrions y montrer), c'est aussi perdre un fragment de nous-même. Soit au présent, lorsque le « temps perdu « s'écoule précisément sans que nous en prenions conscience, et que nous pouvons ensuite constater qu'une certaine durée a été « vide «, nous a totalement échappé, s'est développée sans que nous en fassions rien.

Je peux perdre du temps comme je peux en gagner. Perdre du temps, c'est ne pas réussir à terminer ce qu'on s'était fixé dans un délai donné.

MAIS...

Le temps qu'on "perd" n'est pas soustrait à notre vie, à sa temporalité. Même le temps perdu peut servir à quelque chose. On ne saurait perdre du temps, car ce n'est pas une chose.

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« Tu es un dieu… ». Qu'est-ce que le Surhomme ? Le Surhomme est une forme d'humanité supérieure qui laisse parler en lui la totalité des instincts, etprécisément ceux-là mêmes que la Culture christianisée a étouffés parce qu'ils étaient des formes de lavolonté de puissance, « ce qu'il y a de pire » en l'homme : égoïsme, instinct de domination, sexualité.

Mais ilconvient ici de souligner un point important.

L'homme est de toute façon un être de culture.

Il n'est donc enaucun cas possible de retourner au moment où les Barbares étaient encore indemnes des effets de lavolonté de puissance de leurs esclaves, moment fondateur de la culture.

Les instincts doivent être libéréspour être spiritualisés : « L'homme supérieur serait celui qui aurait la plus grande multiplicité d'instincts, aussiintenses qu'on peut les tolérer.

En effet, où la plante humaine se montre vigoureuse, on trouve les instinctspuissamment en lutte les uns contre les autres...

mais dominés.

» Ce surhomme parvient à la connaissancevéridique de l'humanité, qui est la connaissance « tragique » qui a été décrite précédemment.

Il se réalisedans les seules issues que Nietzsche a réservées : celle de l'art, qui est une fiction connue comme telle, oucelle de la connaissance intellectuelle.

Il réalise ainsi le sens de l'humanité même, car il est celui qui adhère àla doctrine de l'Éternel Retour et qui donc est le sommet de la volonté de puissance. « … Cette pensée te transformerait…le plus lord sur ton agir !… » Le thème de l'éternel retour est fondamentalement un thème éthique.

Même si la répétition cyclique n'estqu'une possibilité, une simple hypothèse non prouvée, « sa seule pensée pourra nous transformer » comme lacroyance à l'enfer agissait profondément sur les hommes du moyen âge.

Mais tandis que le mythe de l'enfernous invitait à confronter sans cesse nos actes à la loi extérieure au nom de laquelle nous serions jugés, àvérifier dans la crainte et le tremblement la conformité de notre existence au diktat d'une volonté étrangère,l'hypothèse de l'éternel retour nous demande seulement de nous confronter nous-mêmes à nous-mêmes, desavoir ce que nous voulons de notre volonté la plus profonde, de « vivre de telle sorte que nous voudrionsrevivre de même et ainsi de suite jusqu'en éternité » (« Vdp », II, $245).

On pourrait exprimer en ces termesle commandement unique de l'éthique nietzschéenne : Agis toujours de telle sorte que tu acceptes le retouréternel des actes que tu as, dans cette vie, jugé bon accomplir.

Morale « immoraliste » puisqu'il n'y a iciaucune obligation transcendante, puisque la morale de NIETZSCHE nous dit seulement : « Deviens ce que tues », morale extrêmement rigoureuse puisque poser un acte c'est le poser pour toujours, la croyance àl'éternel retour donnant à cette vie éphémère une terrible gravité.

Le mythe de l'éternel retour sert de pierrede touche, d'épreuve inexorable à l'immanence du vouloir : « Si dans tout ce que tu veux faire tucommences par te demander : est-il sûr que je veuille le faire un nombre infini de fois ? Ce sera pour toi lecentre de gravité le plus solide.

» L'éternel retour n'est qu'accessoirement chez Nietzsche un thème cosmologique.

C'est pourquoi il est futilede chercher à le réfuter comme si c'était une affirmation scientifique.

Cette hypothèse doit être considéréplutôt comme propre à changer mon attitude à l'égard de la vie.

C'est donc un thème éthique.

L'éternelretour est l'équivalent d'une sanction éternelle, une sanction immanente.

Il confère à chacun de mes actesle sérieux de l'éternité..

c'est également un thème mystique.

L'éternel retour est la confirmation éternelle decette vie présente.

NIETZSCHE se veut pieux devant le Dieu de la vie.

L'éternel retour est unepropédeutique à l'adoration inconditionnelle de cette présente vie..

Le nietzschéisme est un panthéismemystique.Adoration de la vie à travers ses énigmes et ses souffrances, la philosophie tragique de NIETZSCHE est unephilosophie de la joie.. »

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