Devoir de Philosophie

Peut-il y avoir une justice à l'écart du droit ?

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

justice
La société actuelle fournit de nombreuses occasions de s'indigner. La vision de l'injustice fait parfois souhaiter que les abus soient corrigés au plus vite sans s'embarrasser de longues procédures. Il apparaît alors que la réclamation qui demande justice se fonde sur un sentiment dont la légitimité semble incontestable. Néanmoins, cette affirmation pose problème. L'idée d'une telle justice peut sembler séduisante, mais risque de n'être que le masque de notre ignorance ou de notre désir de vengeance. Le jugement subjectif semble être une base bien fragile, mais certaines colères sont justifiées. Nous devons donc réfléchir au fondement de la justice, cette idée complexe qui associe les dimensions juridique et morale. Peut-il y avoir une justice extérieure au droit ?
justice

« [Transition]La cause semble entendue.

Seule l'autorité du droit positif permet de fonder la justice.

La notion de justice s'avèrecependant plus complexe.3.

Complexité de l'idée de justiceA.

La conscience morale Dans les Principes de la philosophie du droit, Hegel dénonce ceux qui se justifient en disantque « pour le juste il n'est point de lois ».

Cette référence à la Bible peut en effet servir de prétexte pour légitimerdes actes violents et intolérants.

Certains se croient dispensés de respecter l'ordre légal quand il contrevient à leurscertitudes, et la violence arbitraire du sentiment se fait encore plus sentir lorsqu'elle s'empare de la puissancepublique.

Hegel condamne ainsi les fanatiques religieux qui estiment que l'État doit être au service de leursconvictions intimes.

La formule biblique n'est cependant pas toujours la caution d'actes intolérants.

Pensons au casexemplaire de ceux que l'on nomme les Justes, et que la République a honorés au Panthéon en janvier 2007.

Cespersonnes doivent ce titre au fait d'avoir sauvé des Juifs persécutés alors que les lois de Vichy exigeaient qu'ilssoient livrés.

Cela montre que la légalité n'est pas forcément identique à la légitimité.

Les Justes doivent leur titre aufait d'avoir agi au nom de valeurs universelles que l'ordre légal de l'époque bafouait, et il est frappant de constaterque les motifs de leur action furent fréquemment inspirés par le sentiment simple mais invincible d'une injusticecommise à l'égard des persécutés.

La voix de leur conscience leur a fait penser que les lois de Vichy ne devaientpas être suivies.

Point n'était besoin d'être cultivé pour le savoir et agir en conséquence.

Les Justes eurententièrement raison de s'autoriser des actes illégaux, car en agissant ainsi ils sauvaient le sens même de l'idéed'humanité.

En les honorant, la République affirme l'unité indispensable du légal et du légitime.

B.

La réflexion du droitsur lui-même Alain déclare que « la justice est le doute sur le droit qui sauve le droit ».

Il faut que les législateurs etles gouvernants sachent s'interroger sur la justice qu'ils définissent.

Les lois positives sont nécessaires, mais ellesrestent des créations humaines.

La situation à prendre en compte est donc complexe.

La justice doit reposer surl'objectivité des lois, tout en faisant sa place à la subjectivité de la conscience qui apparaît être, elle aussi, unesource d'autorité.

La justice apparaît ainsi comme une vertu située « entre le légal et le bon » selon le mot deRicoeur.

Elle appartient au double registre de la légalité et de la moralité, ce qui la rend parfois difficile à définir.

Unesprit trop légaliste ne voit pas que certains cas d'urgence autorisent une transgression de la loi.

Les occupationsde locaux du fait des drames liés au logement en sont un exemple frappant.

Inversement, un esprit qui ne jure quepar le sentiment ne comprend pas que son désir de justice doit se concrétiser légalement pour être effectif, ce quiimplique la prise en compte de la complexité juridique des situations.

Mais la conscience est-elle vraiment en dehorsde tout droit ? Il ne le semble pas puisqu'elle est juste lorsqu'elle agit selon des valeurs universelles.

La consciencene juge bien que soutenue par une légitimité morale, qui trouve un appui dans certaines théories du droit naturelcomme celle des droits de l'homme.Nous avons vu que la difficulté de ce sujet tient au fait que la notion de justice inclut une dimension subjective,tout en entretenant à son égard une suspicion ou une critique car elle peut conduire à provoquer des injusticessupérieures à celles qu'on entend corriger.

Toutefois, comme les lois sont parfois violemment injustes ou en tout casperfectibles, le droit s'honore en réfléchissant à sa propre amélioration.

Nous n'en concluons pas pour autant qu'unejustice peut exister en dehors de tout droit, car même des actes illégaux tiennent leur justification de leur relation àune norme légitime que le droit positif doit s'efforcer de reconnaître.Sujet désiré en échange :L'hypothèse de l'Inconscient rend-elle l'homme irresponsable ?. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles