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Peut-on caractériser la liberté comme le pouvoir de dire non ?

Publié le 27/02/2008

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Lettre à Mesland, 2 mai 1664). Pour Descartes donc la liberté consiste en ceci « que nous pouvons faire une chose ou ne la faire pas (c'est-à-dire affirmer ou nier, poursuivre ou fuir) ou plutôt seulement en ce que, pour affirmer ou nier, poursuivre ou fuir les choses que l'entendement nous propose, nous agissons de telle sorte que nous ne sentons point qu'aucune force extérieure nous y contraigne. » (IVe Méditation). c) Une telle conception peut autoriser la définition de la Liberté comme pouvoir de dire non. Un tel pouvoir suppose en effet, comme l'affirme Descartes, l'existence d'un sujet doué d'une volonté infinie, totalement libre, et donc responsable de ses actes, c'est-à-dire libre de choisir, de faire ou de ne pas faire, ce qu'il fait constamment, libre de dire non à ce qu'il fait. Gratuité totale, inconditionnement de la volonté qui présupposent l'opposition de l'homme à l'ordre des choses. Une telle définition perd donc tout fondement dans les conceptions qui nient ce dualisme de la liberté et du monde. Deuxième partie : La liberté comme accord avec la nécessité a) Dans les théories refusant le dualisme, la liberté s'oppose à la contrainte, mais elle s'accorde avec la nécessité, le déterminisme. ? Pour Spinoza « Est dite libre la chose qui existe d'après la seule nécessité de sa nature et est déterminée par soi seule à agir » (Éthique, I, déf. VII).

Se demander pourquoi l'on peut avoir des raisons de caractériser la liberté comme « le pouvoir de dire non «. Se demander si une telle « caractérisation « ne nous conduit pas à des difficultés substantielles, voire à des contradictions. Se demander si une telle définition, une telle délimitation de la liberté ne serait pas une limitation abusive de ce que l'on peut penser sous le terme liberté, voire une méconnaissance de sa « caractéristique « essentielle.

« Introduction De manière courante, on considère la liberté comme le pouvoir, appartenant à chacun, d'accepter ou de refuserd'agir.

Être libre, c'est pouvoir dire « oui ou non » à l'action projetée, ou bien à celle qui nous est proposée, voiremême imposée par une contrainte individuelle ou collective.

Cette conception suppose d'une part, que la liberté estune certaine puissance, existant avant l'acte proprement dit, et d'autre part, qu'elle consiste dans la possibilité dedonner son assentiment à une représentation.

Autrement dit, la liberté doit se comprendre ici comme faculté dechoisir, c'est-à-dire pouvoir d'autodétermination de la volonté, qui affirme ou nie une représentation donnée parl'entendement.

Cependant, on peut se demander si cette conception de la liberté n'est pas purement abstraite.

En effet, laliberté se définit avant tout comme un acte, et non comme une simple puissance de la volonté qui choisirait d'agirou de ne pas agir en fonction d'une représentation antérieure.

A ce modèle statique, nous opposerons un modèledynamique, où la liberté est d'emblée engagée dans le monde, et constitue rétrospectivement les motifs d'actionsqui la détermine.

Notre réflexion cherchera donc à montrer en quoi la liberté excède toujours le pouvoir d'affirmationou de négation de la volonté.

I.

La liberté d'indifférence comme pouvoir de dire « oui ou non » Être libre, c'est être libre de choisir.

La liberté se ramène donc au libre-arbitre.

Si nous voulons établirfermement cette thèse, il faut considérer le rôle qu'occupe la volonté dans le processus du choix. a. Dans les Méditations métaphysiques (quatrième méditation), Descartes considère le problème de l'erreur, et montre qu'elle est toujours le résultat d'un mauvais choix.

Cette analysenous permettra de déterminer plus précisément la nature du libre-arbitre.Descartes distingue l'entendement comme « puissance de connaître » , concevant les idées, sans affirmer ou nier, de la volonté comme« puissance d'affirmer » , inclinant vers le vrai et le bien.

L'erreur résulte de la volonté, qui se prononce sur des objets que l'entendement neconçoit pas clairement.

Le bon usage de la volonté consiste à se réglersur la connaissance claire et distincte de l'entendement.

Parconséquent, le processus du choix suppose deux facultés :l'entendement qui nous donne une représentation, et la volonté quil'affirme ou la nie. b. La liberté consiste dans le libre-arbitre, c'est-à-dire la volonté commepuissance d'affirmer ou de nier une représentation de l'entendement.

Dans la Lettre au Père Mesland (9 février 1645) , Descartes définit ce libre-arbitre comme liberté d'indifférence.

Cependant, nous pouvonsl'entendre en deux sens.

De manière négative, elle se réduit àl'indifférence à choisir entre deux contraires, et constitue le « plus bas degré de liberté » .

Mais en un sens positif, l'indifférence est la possibilité même de se déterminer entre deux contraires, et doit se comprendrecomme le « plus haut degré de liberté » . c. II.

Critique de la liberté d'indifférence comme modèle statique de laliberté Nous avons défini la liberté comme libre-arbitre ou liberté d'indifférence.

Être libre, c'est pouvoir choisir, c'est-à-dire pouvoir affirmer ou nier par sa volonté.

Cependant, nous avons réduit ainsi la liberté à une puissance quipréexisterait à l'acte.

Or, si la liberté consiste bien dans le choix, celui-ci apparaît toujours en acte, et noncomme une simple puissance.

Au modèle statique du libre-arbitre, nous opposerons alors le modèle dynamiquede la liberté. a. b. c. d.. »

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