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Peut-on considérer la philosophie comme un art de vivre ?

Publié le 11/12/2005

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Morale intérieure et morale extérieure   Cette deuxième partie s'appuierait sur la distinction entre morale extérieure, sociale, à laquelle on peut se conformer uniquement en apparence, et morale intérieure, qui suppose un travail de l'individu tout entier sur son intégrité, sur l'excellence de sa conduite. Il s'agirait de dénoncer la morale qui n'est que moralité sociale, afin de dégager la place essentielle qu'occupe l'idée d'une disposition de l'âme à la vertu dans la définition d'une morale comme art de vivre.   Kant   Nous sommes hautement cultivés dans le domaine de l'art et de la science. Nous sommes civilisés, au point d'en être accablés, pour ce qui est de l'urbanité et des bienséances sociales de tout ordre. Mais quant à nous considérer comme déjà moralisés, il s'en faut encore de beaucoup. Car l'idée de la moralité appartient encore à la culture ; par contre, l'application de cette idée, qui aboutit seulement à une apparence de moralité dans l'honneur et la bienséance extérieure, constitue simplement la civilisation. Mais aussi longtemps que des Etats consacreront toutes leurs forces à des vues d'expansion chimériques et violentes, et entraveront ainsi sans cesse le lent effort de formation intérieure de la pensée chez leurs citoyens, les privant même de tout secours dans la réalisation de cette fin, on ne peut escompter aucun résultat de ce genre ; car un long travail intérieur est nécessaire de la part de chaque communauté pour former à cet égard ses citoyens. Par contre, tout bien qui n'est pas greffé sur une disposition moralement bonne n'est que pure chimère et faux clinquant.   III. La morale comme art de vivre : une morale intérieure, travaillée par l'individu, qui peut être en contradiction avec les valeurs morales collectives   La morale intérieure peut alors apparaître comme le fruit d'un travail permanent, qui implique l'individu tout entier : les conditions de la définition de la morale comme art de vivre sont alors réunies, dans la mesure où l'individu façonne son comportement en permanence, lui cherche des principes vertueux, et met en pratique ces principes dans la conduite de sa vie.

Le sujet demande que l'on élabore une définition de la morale – c'est le sens de l'emploi du verbe ‘être' – en partant de la compréhension de la morale comme art de vivre.

La morale en effet peut être l'objet de plusieurs définitions contradictoires : elle peut être un ensemble de préceptes collectifs qui constitue une norme par rapport à laquelle on va juger des comportements ; elle peut être aussi des règles de vie que l'on choisit de manière individuelle, et alors un comportement conforme à la morale est un comportement individuel qui s'interroge en permanence sur les principes sur lesquels il se règle, et qu'il élabore ou choisit lui-même.

Un art de vivre est plus qu'une manière de vivre : c'est un ensemble de principes de conduite de la vie que l'on choisit d'une manière très exigeante, parce qu'ils nous semblent adéquats pour faire de notre vie une oeuvre dont nous assumions la pleine responsabilité.

En partant de ces deux visions possibles de la morale, il faudra déterminer si, quelle que soit la manière dont nous la comprenons, la morale est un art de vivre, ou si elle ne peut être comprise comme un art de vivre que sous certaines conditions définitionnelles, qu'il faudra préciser.

 

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« Analyse du sujet – Le sujet met en relation deux notions, la philosophie, et l'art de vivre.

Il nous demande si la seconde notionpermet de définir la première. – La philosophie : au sens étymologique, l'amour du savoir, au sens de la sagesse pratique (savoir que faire etcomment vivre) et du savoir théorique. – Art de vivre : une manière de vivre qui permettrait de réaliser au mieux cette vie.

Cela suppose que la vie n'estpas un donné, et qu'on doit apprendre à vivre.

Mais cet apprentissage, comme art, n'est pas simplement unapprentissage théorique.

Il suppose une pratique ou des exercices de vie. Problématique La philosophie, comme son étymologie l'indique (amour de la sagesse et du savoir) a pour vocation dedévelopper une potentialité inscrite dans l'existence humaine, la connaissance et la conduite morale.

Ceci supposealors que, au-delà de la vie simplement biologique il existe une vie bonne, une vie heureuse, que l'homme peutatteindre à travers la connaissance et la pratique de la philosophie.

La philosophie serait alors l'art de vivre, dedévelopper la sagesse à travers la connaissance du monde et atteindre le bonheur humain.

Cependant, on peutinterroger cette assimilation, dans la philosophie, de la sagesse et du savoir.

En effet, la sagesse, état de l'âme decelui qui vit sous la raison, le propre de l'homme, ne peut se passer d'une connaissance du monde.

Néanmoins, celaconduit à l'idée que la sagesse est impossible.

Car une perception adéquate du monde n'est pas à la portée del'homme.

Alors ne faut-il pas penser une sagesse proprement humaine qui se passe de la curiosité du monde pour seconsacrer à l'essentiel ? Non seulement la connaissance du monde paraît un idéal inaccessible, mais même cetteconnaissance peut être de l'ordre de la curiosité, non de la sagesse.

Il convient donc de se demander si le conceptde philosophie peut se développer à partir de celui d'art de vie, qui inclus en lui sagesse et connaissance du monde.

I) La philosophie est bien un art de vivre, car elle inclut en elle connaissance théorique et pratique. – On peut en effet dans un premier temps identifier l'art de vivre à la sagesse et à l'épanouissement de toutesles facultés de l'individu.

En ce sens, la sagesse s'identifie à la vertu au sens où la définit Aristote dans l'Ethique à Nicomaque , comme disposition à agir de manière droite, comme agirait celui qui possède la prudence.

L'art de vivre est donc à l'âme ce que la santé est au corps.

De même que le corps peut atteindre son excellence dansl'épanouissement de toutes ses fonctions, l'âme vertueuse est celle qui réalise le mieux ce pour quoi elle est fait.De ce point de vue, l'âme du sage implique nécessairement une connaissance théorique, car l'âme possède unepartie rationnelle, principe de science, et une partie irrationnelle, principe de mouvement.

La sagesses consistepour l'âme à exceller dans les vertus intellectuelles (partie rationnelle : la pensée) et dans la vertu morale (partieirrationnelle : les impulsions, le principe de l'action).

Or dans cette partition de l'âme, la sagesse consiste en ceque la partie irrationnelle des impulsions obéisse aux principes de la partie rationnelle, la pensée.

En effet,comme le prouve le non sage, l'intempérant, il est possible de voir ce qu'il convient de faire, donc faire un bonneusage de sa raison, sans que l'on arrive à agir conformément à cela (ex.

arrêter de fumer).

Le tempérant estcelui en qui l'impulsion obéit à la raison.

Donc, il faut un principe de connaissance, une vérité connue etreconnue, pour que l'âme puisse être sage.

La philosophie consiste donc dans un art de vivre, c'est-à-dire surun ensemble de connaissance théorique guidant l'action. – Or, ces connaissances théoriques ne peut reposer que sur une connaissance du monde, et ceci de deux manières.

Tout d'abord, l'homme doit connaître sa nature, sa place dans l'ordre du monde, afin de connaître safonction propre, qui est de penser, dans la mesure où le bonheur, identifiable au bien, est « l'activité conforme àla vertu » ( Ethique à Nicomaque ).

Le bonheur du sage que réalise l'art de vivre, la vie bonne, consiste ainsi dans l'épanouissement et l'activité de sa nature propre.

Il en va de même pour le musicien, dont l'activité propre estde jouer de la musique, activité ayant sa fin en elle-même car source de bonheur.

Il faut donc se connaître, etpour se connaître, savoir quelle est sa spécificité, donc ce qui nous distingue des autres, donc connaître lemonde.

C'est pourquoi, l'homme étant le seul être à penser et à avoir une vie politique, il y a une vertu de la viecontemplative et active, une sagesse dans l'exercice de la pensée et de la décision politique. – Enfin, il convient de connaître le monde pour agir en sage.

Car, la sagesse consiste à bien délibérer afin deprendre la bonne décision.

Il ne suffit pas en effet pour être sage d'être tempérant.

Encore faut-il savoir danschaque cas précis ce qu'il faut faire.

C'est ici la prudence du sage qui est en question.

L'action porte toujourssur des cas particuliers.

Une connaissance purement théorique ne sert donc à rien, notamment dans les affairesoù le hasard entre en jeu.

On ne peut avoir de connaissance du monde que pour ce qui, en lui, est nécessaire.Dans un monde où le hasard existe, comment être sage ? Cette connaissance pratique, qu'Aristote nommeprudence, à distinguer d'une connaissance théorique, qu'est la science, seul le sage la possède.

Cetteconnaissance de l'action à accomplir suppose une intuition qui sait voir le moment opportun de l'action.

Ici, iln'est donc plus question d'une connaissance théorique du monde, mais bien d'une connaissance pratique dumonde, qui s'acquiert avec l'expérience. – On voit donc que comme recherche de la sagesse, la philosophie est un art de vivre : car, comme l'art, ellerequiert un élément pratique (l'épanouissement des facultés en vue de leur exercice propre, le bonheur) et unélément théorique (la connaissance du monde).

L'art de vivre qu'est la philosophie se résume alors audéveloppement d'une vertu : la prudence. II Le problème d'une identification de la sagesse à un art de vivre : la philosophie comme art de la liberté.. »

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