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Peut-on considérer le corps comme le malheur de la conscience ?

Publié le 11/12/2005

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conscience
On s'interroge en effet sur les effets du corps sur la conscience. Il s'agit de déterminer si le corps a une influence et une action néfastes pour la conscience, s'il la pervertit et entache sa pureté immatérielle. En effet, si le corps est indispensable parce que l'on ne peut rien faire sans lui, il peut aussi être source de souci ou entrer en conflit avec l'âme. Sa matérialité peut s'avérer pesante. La question est de savoir si le corps peut causer la perte de la conscience, s'il peut être considéré comme la faiblesse humaine qui empêche la conscience de rester droite ou s'il est possible d'aborder le rapport entre le corps et la conscience d'une autre façon en dépassant la thèse dualiste.     Proposition de plan :   1- le corps est le malheur de la conscience : Héritage judéo-chrétien. Dans la bible, la chute d'Adam et Eve correspond à la prise de conscience de leur corps. Thèse des contempteurs du corps, morale judéo-chrétienne : le corps est la source de tous les péchés. Corps discrédité par la religion, on s'en méfie. Pratiques de mortifications : ex.

Analyse du sujet :

  • Corps : vient du latin corpus dont le sens est lui-même lié à celui du mot grec sôma. Si le mot « corps « peut désigner ce qui réunit en un tout doué d’une unité propre des éléments distincts, il s’agit ici du corps « chair «, qui s’oppose à la substance immatérielle qu’est l’esprit. Le corps est donc la partie matérielle de l’être humain par opposition à l’âme. Ainsi, Descartes le définit en tant que « substance étendue « qui est à distinguer de la « substance pensante « qu’est l’âme (dualisme). La phénoménologie parle du « corps propre «, c’est-à-dire du corps vécu par le sujet comme l’ensemble des rapports que celui-ci entretient avec lui.
  • Conscience : avant tout, on désigne sous ce mot la perception, la connaissance qu’a l’homme de ses sentiments et de ses actes. Grâce à la conscience l’homme peut penser le monde qui l’entoure. Pour Descartes, elle est l’unique élément qui résiste au doute : Cogito ergo sum : « je pense donc je suis «. La conscience est ce qui permet à l’homme d’avoir connaissance de sa propre existence ainsi que du monde extérieur.
  • Malheur : Le malheur évoque une situation pénible et difficile pour la conscience, quelque chose de funeste, néfaste, négatif, non souhaitable.
  • Peut-on : implique une capacité. On s’interroge ici sur la possibilité de considérer le corps comme étant le malheur de la conscience.
  • Considérer : être d’avis, croire, estimer. Considérer le corps comme le malheur de la conscience c’est le penser, le juger et le déterminer comme tel.
  • Comme : Ici, cette conjonction relie les expressions « le corps « et « le malheur de la conscience «. Il ne s’agit pas ici d’une comparaison mais plutôt d’une assimilation éventuelle qui réunirait le corps au malheur de la conscience. C’est une relation causale qui est ici mise au jour : le corps peut-il être la cause du malheur de la conscience ?

Problématique :

Dans ce sujet, les termes « corps « et « conscience « sont en opposition. Cette question illustre donc une position dualiste qui distingue et oppose le corps et l’âme en considérant implicitement cette dernière comme supérieure. On s’interroge en effet sur les effets du corps sur la conscience. Il s’agit de déterminer si le corps a une influence et une action néfastes pour la conscience, s’il la pervertit et entache sa pureté immatérielle. En effet, si le corps est indispensable parce que l’on ne peut rien faire sans lui, il peut aussi être source de souci ou entrer en conflit avec l’âme. Sa matérialité peut s’avérer pesante. La question est de savoir si le corps peut causer la perte de la conscience, s’il peut être considéré comme la faiblesse humaine qui empêche la conscience de rester droite ou s’il est possible d’aborder le rapport entre le corps et la conscience d’une autre façon en dépassant la thèse dualiste.

conscience

« permettent pas d'accéder à la vérité.

Ex du morceau de cire. 2- N'est ce pas plutôt la conscience qui fait le malheur de l'âme ? Le corps réhabilité.

Nietzsche : la conscience tyrannise le corps pour des motifs inavoués et inavouables.

Morale de la haine de lavie.

Il dénonce les contempteurs du corps qui illustre l'état d'esprit générale de la société : la faiblesse, lemanque d'énergie vitale, de volonté de puissance : la décadence.

On valorise l'âme et l'au-delà parce qu'on estincapable de vivre.« il y a plus dans ton corps que dans le meilleur de ta sagesse » ( Ainsi parlait Zarathoustra ). Pour Nietzsche, la morale judéo-chrétienne est répressive.

Elle tyrannise le corps, l'instrumentalise, bride sonénergie et l'empêche de s'épanouir.Il faut selon lui utiliser le corps comme un instrument de création, utiliser l'énergie pour créer.

Or l'énergie vitaleest mal utilisée, elle est employée pour produire et non pour créer. NIETZSCHE : C'est aux contempteurs du corps que je veux dire leur fait.

Ils ne doivent pas changer de doctrine et d'enseignement, mais seulement direadieu à leur propre corps - et ainsi devenir muets.

« Je suis corps et âme » -ainsi parle l'enfant.

Et pourquoi ne parlerait-on pas comme les enfants ?Mais celui qui est éveillé et conscient dit : Je suis corps tout entier et rienautre chose ; l'âme n'est qu'un mot pour une parcelle du corps.

Le corps estune grande raison, une multiplicité avec un seul sens, une guerre et une paix,un troupeau et un berger.Instrument de ton corps, telle est aussi ta petite raison que tu appelles «esprit », mon frère, petit instrument et petit jouet de ta grande raison.Tu dis « moi » et tu es fier de ce mot.

Mais ce qui est plus grand, c'est - ce àquoi tu ne veux pas croire - ton corps et sa grande raison : il ne dit pas moi,mais il est moi.Ce que les sens éprouvent, ce que reconnaît l'esprit, n'a jamais de fin en soi.Mais les sens et l'esprit voudraient te convaincre qu'ils sont la fin de toutechose : tellement ils sont vains.

Les sens et l'esprit ne sont qu'instruments etjouets : derrière eux se trouve encore le soi.

Le soi, lui aussi, cherche avecles yeux des sens et il écoute avec les oreilles de l'esprit.Toujours le soi écoute et cherche : il compare, soumet, conquiert et détruit.Il règne, et domine aussi le moi.Derrière tes sentiments et tes pensées, mon frère, se tient un maître pluspuissant, un sage inconnu - il s'appelle soi.

Il habite ton corps, il est toncorps.Il y a plus de raison dans ton corps que dans ta meilleure sagesse.

Et qui donc sait pour quoi ton corps aprécisément besoin de ta meilleure sagesse ? Avez-vous compris l'essentiel ? 1 La raison dépend-elle du moi, de la conscience ?2 Quel est la principale erreur de l'intelligence ?3 Le langage, les mots sont-ils de bons guides pour raisonner ? Réponses: 1 - Non, la raison réside surtout dans le corps, défini comme une « grande raison ».

L'esprit, la conscience, n'ensont que le jouet : la « petite raison ».2 - Elle croit être sa propre finalité et celle de toute chose.3 - Non, ils sont trompeurs.

Il faudrait être muet pour entendre « la grande raison ». 3- L'association indispensable du corps et de la conscience : La phénoménologie met en avant l'importance du corps.

Elle montre que le corps et la conscience sontcomplémentaires et elle tente de dépasser les oppositions traditionnelles entre l'âme et le corps, le sujet etl'objet, car ce type d'opposition nous empêche de faire attention à notre expérience.

Or, notre expériencec'est l'incarnation.

Je suis une âme incarnée et un corps spiritualisé.

La conscience et le corps ne peuvent êtredissociés parce que le corps est sujet et non objet.En effet, avant de penser le monde nous le vivons par l'intermédiaire de nos sens.

La phénoménologie opère undécentrement : le cogito n'est plus premier, ce qui est premier c'est le rapport avec le monde et la perception.Or, le corps représente le contact avec le mondeToute conscience est intimement liée à un corps qui lui est propre.

Sans le corps, la conscience ne peut rienfaire.

Le corps est un moyen de s'orienter et d'avoir un impact dans le monde.. »

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