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Peut-on démontrer que l'homme est libre ?

Publié le 15/01/2013

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Mais au fond, chercher à démontrer que l'homme est libre relève d'une certaine absurdité dans la mesure

où l'homme est à la fois un être de raison et à la fois un être animé aussi guidé par la Nature. Ainsi,

démontrer que l'homme est libre doit à la fois être pris comme un postulat, pour des raisons pratiques,

mais aussi comme une quête futile dans la mesure où la liberté n'est pas à démontrer mais relève d'une

conviction personnelle.

Kant avance que l'on peut démontrer l'homme à la fois comme déterminé et comme libre, sans

contraction. Il est en effet à la fois un être empirique, soumis aux phénomènes naturels, sa conduite étant

l'effet de cause qu'il ne peut comprendre. Mais il peut aussi se gouverner lui-même, c'est-à-dire que sa

raison peut déterminer ses actions, que sa volonté peut aller au-delà de l'ordre naturel. C'est ainsi qu'il

établit un postulat de raison pratique quant à la liberté humaine. Un postulat étant, par définition, une

proposition indémontrée et indémontrable

que l'on admet comme telle, parce qu'elle est la condition de quelque chose. Ainsi pour envisager

l'homme comme un être à part, il est nécessaire de postuler sa liberté et son déterminisme. Il y a ainsi

pour Kant un dualisme dans l'essence humaine, un dualisme de nature et de raison. Il peut ainsi

s'arracher des lois de la Nature et laisser sa raison faire des choix.

« les déments sans cesse.

» C'est donc cette certitude intérieure qui est, pour Rousseau et Descartes, la preuve la plus évidente de la liberté chez l'homme. De plus, la liberté s'expérimente à chaque fois que nous faisons des choix.

L'homme étant doté de raison, il peut choisir un possibilité ou une autre, après délibération.

L'homme n'est donc pas guidé uniquement par les causes naturelle ou le Destin, il prend aussi des décision, c'est-à-dire qu'il peut délibérer.

Comme le dit Aristote dans Organon, « l'expérience nous montre, que les choses futures ont leur principe dans la délibération et dans l'action, et que les choses qui n'existent pas toujours en acte renferment la puissance d'être ou de ne pas être indifféremment, ces choses là peuvent aussi bien être et ne pas être, et par suite, arriver ou ne pas arriver.

» S'il y a place pour les décision et si l'homme n'est pas guidé par les lois de la Nature, il existe donc une liberté en lui.

De la même manière, Saint Thomas d'Aquin défend l'idée selon laquelle l'homme est le seul être animé doté d'une raison, qui lui permet d'agir par le jugement, faculté qui se traduit par le pouvoir de connaître, l'estimation de ce que l'on doit ou ne doit pas faire et l'acte de synthèse.

La liberté de l'homme se manifeste donc par la diversité de ses actions, née des choix dictés par la raison.

L'auteur conclut d'ailleurs dans le chapitre I de Somme théologique que « par conséquent, il est nécessaire que l'homme soit doué de libre arbitre, du fait même qu'il est doué de raison.

» Puisque l'homme fait expérience de cette liberté, on trouve ici la démonstration la plus évidente pour Descartes ou Rousseau de la présence du libre arbitre en l'homme.

Aristote et Saint Thomas d'Aquin en font même une certitude rationnelle, du fait que l'homme n'est pas déterminé comme tout autre animal, qu'il est doté d'une raison qui lui permet de faire des choix, donc d'être libre. Mais cette certitude de la liberté se confronte également à des limites.

En effet, leur démonstration, aussi logique et naturelle qu'elle soit, nous donne avec certitude la présence de la liberté chez l'homme, alors même que d'autres visions du concept pourrait remettre en cause leur justification, comme le fait que l'on puisse douter de son existence réelle qui nous ait uniquement offerte par notre perception, ou encore qu'il est imposer d'expérimenter sensiblement la liberté, ce qui est contraire à la vision empiriste de la connaissance. En outre, la liberté est un concept qu'il est difficile de saisir, tant elle est imprégner en nous comme une chose naturelle et immuable.

Se sentir -il libre implique-t-il qu'on le soit réellement ? Ce sentiment de liberté qui réside en chacun de nous est-il un critère absolu de vérité, ou au contraire n'est-ce qu'une illusion, une tromperie des perception ? On pourrait ainsi douter de son existence réelle.

Ainsi, dans l'Éthique, Baruch Spinoza défend l'idée selon laquelle la liberté complète n'existe pas et n'est qu'une illusion, il se pose en détracteur du libre-arbitre.

Dans l'ouvrage, il affirme « telle est cette liberté humaine que tous se vantent de posséder et qui consiste en cela seul que les hommes ont conscience de leurs appétits et ignorent les causes qui les déterminent.

» De ce fait, il donne l'exemple d'« un ivrogne [qui] croit dire par un libre décret de son âme ce qu'en suite, revenu à la sobriété, il aurait voulu taire.

De même un délirant, un bavard, et bien d'autres de même farine, croient agir par un libre décret de l'âme et non se laisser contraindre ».

Il se faire alors de grave illusion sur son sort d'homme libre.

Ainsi, et à partir du moment où il réside un doute impossible à écarter, il devient inconcevable d'apporter quelconque preuve sur la liberté humaine.

Spinoza donne, pour étayer sa thèse, l'exemple de la pierre dans la Lettre à Schuller.

Une pierre qui se met à rouler du fait d'une cause extérieure, et ayant conscience de son mouvement, croira qu'elle continue à rouler de son propre grès. De même, Friedrich Nietzsche rejoint la thèse spinoziste, dans Humain, trop humain, lorsqu'il affirme qu'« aussi longtemps que nous ne nous sentons pas dépendre de quoi que ce soit, nous nous estimons indépendants, sophisme qui montre combien l'homme est orgueilleux et despotique ».

En d'autres termes, les deux philosophes s'accordent. »

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