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Peut-on filmer de la littérature ?

Publié le 27/02/2008

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Madame Bovary est un roman de Gustave Flaubert, ecrit en 1857, qui fit scandale lors de sa parution puisque son auteur fut condamné pour outrage aux bonnes moeurs, la même année que Baudelaire pour ses Fleurs du mal. L'histoire est celle d’une femme de province qui rêve sa proper existence et se trouve toujours déçue par la réalité. Elle se perd dans des histoires d'adultère, fuyant la monotonie de sa vie conjugale avec un medecin morne et mediocre. A travers cette histoire, Flaubert fait le process du roman et du romantisme, qui conduit les etres a se representer leur existence a travers des lectures qui ne leur donnent que des idees fausses et trompeuses de l’existence reelle.  

 

Mais Madame Bovary est également un film réalisé par le français Claude Chabrol en 1991, avec Isabelle Huppert dans le rôle titre, ainsi que Jean-François Balmer et Christophe Malavoy.

 

Lorsque nous posons la question “Peut-on filmer de la literature?” nous posons une question qui nous amene a nous interroger sur les relations entre le texte et l’image, la capacité du cinema a render la complexite de l’oeuvre litteraire sans la trahir, ni l’amoindrir, ni la gauchir. Il est coutumier d’entendre que les adaptations cinematographiques sont toujours inferieures aux oeuvres sur lesquelles elles sont basées, de telle sorte que nous pourrions penser qu’il est impossible, ou du moins nefase, de filmer la littérature. Cependant, nous nous demanderons si une démarche respectueuse de la part du cinéaste vis-à-vis de l’œuvre littéraire n’est pas possible et si l’adaptation n’est pas a même d’ajouter des significations a l’œuvre dont elle s’inspire.

 

En nous appuyant spécifiquement sur les rapports entretenus par l’œuvre de Flaubert et celle de Claude Chabrol (Madame Bovary) nous nous demanderons dans quelle mesure l’adaptation cinématographique est une pratique comparable a celle qui ont lieu dans l’hypertextualité.

« II.

Cependant, il est possible de filmer de la littérature à condition de respecter le sens de l'œuvre L'adaptation cinématographique se fonde sur une compréhension aigue des problèmes romanesques a. « Ce que la littérature peut vraiment apporter au cinéma, ce n'est pas tant un réservoir de sujets intéressantsqu'un certain sens du récit.

Ce qui compte, c'est de dégager le film du spectacle pour le rapprocher de l'écriture. » (Claude Chabrol) A la lumière de cette citation de Chabrol a propos de son film, Madame Bovary, nous reviendrons en partie sur lesthèses du premier temps de notre réflexion.

En effet, l'adaptation cinématographique, lorsqu'elle est réussie, sefonde sur une compréhension aigue des problèmes romanesques.

Nous ne pouvons dire en général qu'il estimpossible de filmer de la littérature, dans la mesure où un cinéaste peut manifester l'attention et le respectnécessaire à l'œuvre littéraire pour la traduire dans un autre medium (celui des images) sans la trahir.

Le cinéaste, confrère et continuateur du romancier : de la description réalisâtes a la mise en image b. Pour appuyer cette thèse, nous prendrons l'exemple précis de la description.

En effet, Flaubert était un romancierdit réaliste, c'est-à-dire qui accordait une importance considérable au décor dans lequel se mouvaient sespersonnages, cherchait à créer une illusion comparable à l'expérience empirique de ses lecteurs.

L'un des principauxmoyens de cette ambition était la description, conçue comme le meilleur instrument pour recréer un universréférentiel comparable à celui auquel les lecteurs étaient habitue.

Madame Bovary est donc un roman ou les descriptions, tant morales que celles des éléments du décor dans lequel les personnages évoluent, sont abondantes.Précisément, ce moyen littéraire qu'est la description, dont les écrivains se sont en partie empares pour prouver lacapacité de leur art à rivaliser avec la peinture (ce qui est un très vieux débat artistique remontant a « l'ut picturalpoises erit » d'Horace) est tout a fait accessible aux cinéastes.

Loin de trahir les descriptions de Flaubert, lesimages de Chabrol peuvent au contraire les parachever, leur donner a l'écran l'expression maximale de leur puissanceévocatrice.

III. L'adaptation cinématographique est une forme parallèle de l'intertextualité Qu'est ce que le concept d'intertextualité à apporter a la compréhension de l'adaptation cinématographique ? a. Enfin, nous compléterons notre thèse en disant que l'adaptation cinématographique est d'autant plus légitime qu'ellepeut nous apparaitre comme une variation sur le thème fourni par la littérature, et plus précisément, comme un casparticulier quoique parallèle de ce type d'intertextualité qui a pour nom « l'hypertextualite ».

Nous nous appuieronsen effet dans cette partie de notre travail sur le concept d'intertextualité et plus précisément sur celui del'hypertextualite (qui est un cas particulier de l'intertextualité) ainsi définie par Gérard Genette dans son ouvrage deréférence, Palimpsestes : « Et l'hyper textualité ? Elle aussi est évidemment un aspect universel (au degré prés) de la littérarité : il n'est pasd'œuvre littéraire qui, à quelque degré et selon les lectures, n'en évoque quelque autre, et, en ce sens, toutes lesœuvres sont hypertextuelles.

Mais, comme les égaux d'Orwell, certaines le sont plus (ou plus massivement, plusexplicitement) que d'autres : Virgile travesti, disons, plus que les Confessions de Rousseau.

(…).

J'aborderai doncici, sauf exception, l'hyper textualité par son versant le plus ensoleillé : celui où la dérivation de l'hypotexte àl'hypertexte est à la fois massive (toute une œuvre B dérivant de toute une œuvre A) et déclarée, d'une manièreplus ou moins officielle ». Une adaptation cinématographique est une variation sur un thème littéraire b.. »

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